Brochettes de tofu aux feuilles de lolot (Tàu hũ lá lốt)

Tofu La Lôt de La Kitchenette de Miss Tâm 1

Pour les amateurs de tofu et les amis végétariens, voici une recette vietnamienne peu connue de tofu aux feuilles de piper lolot (Tàu hũ lá lốt) qui est absolument délicieuse et qui rivalise de saveur et de parfum avec sa version originale composée de viande de porc hachée ou de boeuf (bò lá lốt).

Dans le répertoire des recettes végétariennes vietnamiennes, on trouve des merveilles gustatives. Comment ne pas exploiter les herbes, les épices, les légumes qui existent à profusion ? Et malgré l’omniprésence de la saumure de poisson (nuoc mam), on peut tout à fait adapter une sauce exquise à base de sauce de soja pour accompagner ou arroser les mets qui habituellement se dégustent avec le nuoc mam.

Mais qu’est-ce le La Lôt ou feuilles de Piper Lolot ?  Sans entrer dans les descriptions botaniques, c’est simplement une plante originaire du Vietnam, de la famille des poivriers (à savoir, famille des piperacées (ex. lianes) de genre piper (poivrier)), qui pousse comme de la mauvaise herbe dans les zones humides en forêt. Les feuilles en forme de cœur ressemblent comme deux gouttes d’eau aux feuilles de bétel (que les Anciennes du Nord mâchaient avec la noix d’arec), et sont désignées à tort comme feuilles de « bétel sauvage ». En Asie, seuls le Vietnam, le Laos, la Thaïlande et la Malaisie utilisent ces feuilles en cuisine (en grillade, salade, papillote…). Crue sans odeur, la feuille de lolot exhale un puissant parfum poivré à la cuisson et offre un goût fumé exquis à sa garniture.

Feuilles La Lôt piper lolot - La Kitchenette de Miss Tâm

Le tofu aux feuilles de lolot est très intéressant aussi bien sur le plan des saveurs que des textures. Le moelleux du tofu se mélange subtilement avec les petits morceaux de shiitakés réhydratés (ou champignons parfumés séchés) et le croquant des champignons noirs. Enveloppé dans une feuille de piper lolot (lá lốt) qui donne un parfum enivrant légèrement poivré et fumé à la cuisson, le tofu est grillé en brochettes au four. Associé à une sauce simple de soja préparée aigre-douce, légèrement aillée et pimentée, le tofu imprégné de la douceur des champignons et du caractère subtil des feuilles de lolot, délicatement parfumé de ciboule si typique dans la cuisine vietnamienne, atteint des saveurs fabuleuses insoupçonnables ! Un vrai voyage gustatif…

Voici une recette simple peu connue que l’on trouve au Vietnam et qui saura peut-être enchanter votre palais. La sauce est une adaptation personnelle librement inspirée de la sauce nuoc mam préparée.

Brochettes de tofu aux feuilles de lolot (Tàu hũ lá lốt)

Réactualisée le 17 mars 2016.

Pour 4 personnes. Préparation : 30 minutes. Cuisson : 15 minutes au four.

Ingrédients :

  • 400 g de tofu ferme
  • 4 têtes de champignons parfumés (shiitaké) séchés
  • 20 g champignons noirs séchés
  • 10 petites feuilles de lolot (lá lốt) finement ciselées
  • 2 cuillères à soupe de sauce soja
  • 1 cuillère à soupe rase de cassonade
  • 1/2 cuillère à café de poivre blanc moulu
  • 2 gousses d’ail pressé
  • 150 g de feuilles piper lolot (ou ylot ou la Lôt – on en trouve dans les magasins d’alimentation asiatique à Belleville (Paris 11) ou dans le quartier chinois (Paris 13).
  • 6 tiges de ciboule (ou cive ou oignon vert)
  • 6 ou 7 cuillères à soupe d’huile végétale neutre
  • 1 pincée de sel
  • 3 cuillères à soupe de cacahuètes grossièrement concassées
  • huile végétale neutre (tournesol, arachide)
  • Brochettes en bambou

Tofu La Lot de La Kitchenette de Miss Tam 2

Sauce de soja aigre-douce à l’ail et au piment :

  • 2 cuillères à soupe de sauce de soja
  • 2 cuillères à soupe rase de sucre
  • 1 cuillère à soupe de vinaigre de riz
  • 2 cuillères à soupe d’eau
  • 2 cuillères à soupe de jus de citron vert fraîchement pressé
  • 1 gousse d’ail pressé
  • Piment rouge en fines rondelles (ou éventuellement 1 cuillère à café de purée de piment)

Préparation :

  • Laver et faire tremper dans l’eau tiède les champignons séchés (shiitaké ou champignons parfumés + champignons noirs) dans un grand bol pendant au minimum 30 minutes. Une fois réhydratés, relaver les champignons, supprimer les pieds de champignons, et hacher finement.

Champignon noir de La Kitchenette de Miss Tam

En photo ci-dessus : Champignon noir séché et champignon noir réhydraté.

Shiitaké séché de La Kitchenette de Miss Tam

En photo ci-dessus : Champignons parfumés (ou shiitaké) séchés et réhydratés.

  • Préchauffer le four à 240°C (Th. 8).
  • Laver, sécher et ciseler les 10 petites feuilles de piper lolot (lá lốt).

Tofu La Lot de La Kitchenette de Miss Tam 3

  • Peler et hacher finement l’ail.
  • Ciseler finement la partie verte des tiges de ciboule et hacher finement la partie blanche des tiges de ciboule.
  • Dans un récipient, écraser le tofu à la fourchette puis à la main. Incorporer les champignons, les feuilles de lôt ciselés, la partie blanche des tiges de ciboules et l’ail, et mélanger.

Tofu La Lot de La Kitchenette de Miss Tam 4

Tofu La Lot de La Kitchenette de Miss Tam 5

  • Verser deux cuillères de sauce de soja, une cuillère à soupe de sucre et 1/2 cuillère à café de poivre blanc moulu. Mélanger à la main de façon homogène. Laisser reposer 30 minutes.
  • Huile à la ciboule (mỡ hành) : Chauffer l’huile dans une petite casserole. Hors du feu, ajouter une bonne pincée de sel et la partie verte de la ciboule dans l’huile chaude. Ça doit grésiller. Réserver.

Huile de ciboulette recette de Miss Tam

  • Laver les feuilles de piper lolot. Détacher les feuilles en gardant les tiges d’environ 1 cm. Les sécher délicatement avec un torchon propre. Rouler et sécher les feuilles avant utilisation.

Tofu La Lot de La Kitchenette de Miss Tam 6

  • Déposer une petite portion du mélange de tofu sur une feuille, côté vert brillant (la photo n’est pas correcte, désolée), tige en haut, pointe de feuille vers soi. Tasser et former un mini-boudin sur la largeur de la feuille. Rouler en serrant bien la farce, vers la tige. Piquer avec la brochette en bambou au centre et en transperçant un peu en-dessous de la tige pour attacher le tout. Procéder de même jusqu’à la fin de la farce au tofu / shiitaké.

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  • Déposer les brochettes sur une plaque à pâtisserie tapissée de papier sulfurisé. Cuire à mi-hauteur pendant 5 minutes de chaque côté. Passer sous grill pendant cinq minutes pour bien faire griller les feuilles (en surveillant bien la cuisson pour ne pas brûler les feuilles).

Tofu La Lot de La Kitchenette de Miss Tam 8

  • Après cuisson, parsemer de ciboule huilée sur les brochettes, puis un peu de cacahuètes grillées concassées.
  • Sauce au soja aigre-douce pour tremper les rouleaux de tofu : Mélanger 2 cuillères à soupe de sauce de soja, 1 cuillère à soupe de vinaigre de riz, 1 cuillère à soupe de jus de citron vert, 2 cuillères à soupe de sucre cassonade et 2 cuillères à soupe d’eau. Ajouter 1 ou 2 gousses d’ail pressé et un peu de piment haché (ou purée de piment selon goût). Goûter et rectifier.

Tofu La Lot de La Kitchenette de Miss Tam 9

Comment déguster :

  • En entrée ou en apéritif, simplement avec sa sauce de soja aigre-douce à l’ail et au piment.
  • En plat principal, avec des banh hoi (galettes de vermicelles de riz à la vapeur), des herbes aromatiques et salade, des crudités et des galettes de riz.
  • En plat unique dans le même esprit que le bo bun ou bun thit nuong, avec des vermicelles de riz froids, de la salade, des crudités, des herbes diverses (feuilles de pérille (tia tô), polygonum ou coriandre vietnamienne (rau ram), basilic thaï (rau quê), menthe…), des carottes vinaigrées, et arrosé de sauce de soja préparée aigre-douce à l’ail et au piment.

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Très bonne découverte et bon appétit !

Questionnaire de Miss Tâm #6 : Emmanuelle Mourareau, plume culinaire et éditrice

Emmanuelle Mourareau pasta photo M Goldstein

Photo © 2014 Michelle Goldstein

Quand j’ai rencontré Emmanuelle Mourareau la première fois, c’était il y a exactement un an et un jour, à l’épicerie fine italienne RAP (Paris 9ème). Je suis immédiatement tombée sous le charme mutin de ce petit bout de femme douce, espiègle et pétillante comme une bulle de champagne ! Sa bonne humeur est contagieuse, le fou rire n’est jamais loin. Et il y en a eu avec elle (lire l’article sur la Pasta Therapy de Farine 00). Emmanuelle manie la plume avec talent et poésie, cuisine ses mots avec sensualité, raffinement et gourmandise; et elle nous fait sacrément saliver !

Emmanuelle traduisant le cours de cuisine du chef italien Maurizio Pinto du restaurant gênois Voltalacarta (lors du Concours du meilleur pesto de Paris, 12 avril 2014). Photo © Thierry Panchaud

Emmanuelle interprète le cours de cuisine du chef italien Maurizio Pinto du restaurant gênois Voltalacarta (lors du Concours du meilleur pesto de Paris, 12 avril 2014 au Purgatoire, Paris 10).
Photo © Thierry Panchaud

Amoureuse de la gastronomie italienne et « plume culinaire » pour de grands restaurants, de magazines et de sites, Emmanuelle collabore étroitement avec Alessandra Pierini, patronne de la fameuse épicerie fine italienne RAP à Paris (entre autres !), sur plusieurs projets et le site de RAP. Dans la continuité de ses rêves, elle se tourne vers l’édition et la littérature gastronomique. Un projet fabuleux est né avec la création des éditions du Pétrin, entouré d’une équipe de passionnés et d’experts en gastronomie italienne : Alessandra Pierini, auteure des prochains Petits Précis de Parmigiano et de Polenta. Des informations supplémentaires en fin d’article sont disponibles pour soutenir ce magnifique projet par un financement participatif sur KissKissBankBank ici.

Une fois n’est pas coutume, Emmanuelle a troqué un plat de pasta contre un délicieux bol de soupe vietnamienne Pho. Elle m’emmène découvrir son petit boui-boui viet-thaï préféré, où des femmes de plusieurs générations d’une même famille donnent vie à ce modeste petit lieu. Sous un soleil radieux, nous dégustons notre bonne soupe à l’extérieur. Au-dessus de nos bols fumants et une bière fraîche Saïgonnaise pour accompagner nos rires, Emmanuelle se prête au jeu du questionnaire et me livre avec grâce et poésie, son portrait gourmand, son parcours et ses rêves… Je vous souhaite une belle déambulation culinaire avec Emmanuelle Mourareau.

Emmanuelle Mourareau photo La Kitchenette de Miss Tam

Photo © 2014 La Kitchenette de Miss Tâm

Le portrait culinaire d’Emmanuelle…

Si tu étais un aliment ou un plat/dessert, lequel serais-tu?

Sans hésiter, un citron. Pas n’importe quel citron : un citron du jardin des Hespérides ! Tout le monde croit que ce sont des pommes  – d’or – qui couvrent ce jardin. C’est totalement faux ! Je le sais d’autant mieux que je l’ai vu. Suspendu entre ciel et terre, il dévale la falaise jusqu’aux eaux qui le séparent de Capri. Par souci de discrétion, Alfonso Iaccarino (restaurant Don Alfonso) qui en détient les clés l’appelle Le Peracciole. Aux visiteurs privilégiés, il offre à croquer des citrons aussi gros que des pommes justement ! Tout se mange dans ces citrons, zeste, peau, pulpe. C’est doux, vitaminé, inattendu, délicieux !

citrons jardin des hesperides

Photo © Emmanuelle Mourareau. Les citrons du jardin des Hespérides.

Ton meilleur souvenir de cuisine ou de nourriture dans ton enfance ?

« …L’enfance est le seul chemin vers le royaume des cieux… » écrit Cristina Campo, magnifique écrivain et poétesse italienne. En matière de paradis, je me souviens d’une cueillette miraculeuse de fraises des bois dans les Dolomites. Je devais avoir quatre ans. Sur les diapos Kodachrome de mon père, présentant la récolte à l’objectif, je suis incontestablement au paradis. Autre souvenir tout aussi jouissif lié au chocolat cette fois, lorsque j’ai entièrement badigeonnée ma sœur de chocolat noir fondu pour la grimer en indien – moi je faisais le cowboy !

Ton coup de fondre gustatif ?

Un granité au citron (!) et aux fruits rouges servi tiède ! C’était le premier été que nous passions sans ma mère. Pour adoucir notre peine, mon père nous a invités avec ma sœur et mon frère au Grand Ecuyer, l’étoilé de Cordes-sur-ciel dans le Tarn qui a accueilli la Reine d’Angleterre, l’Empereur du Japon, Mitterrand et, qui n’existe plus aujourd’hui. Yves Thuries, reconverti en éditeur et chocolatier, était aux fourneaux. Meilleur ouvrier de France, il se distinguait surtout en pâtisseries. Moi qui ne suis pas très dessert, je garde intact le souvenir de son granité au citron et fruits rouges : une évanescence d’agrumes et de douceurs sanguines des bois…

L’anecdote culinaire la plus drôle qui t’est arrivée ?

C’était il y a quelques années dans un petit restaurant chinois du côté de Montparnasse. À la table d’à côté, un couple de retraités de province s’est confondu en remerciements à la vue de l’assiette que leur a apporté le garçon à la fin du repas. Ils avaient pris les serviettes chaudes  pour une dernière douceur offerte par la maison et s’apprêtaient à les attaquer à la fourchette et au couteau ! Une seconde anecdote me revient. Une actrice française célèbre affirme qu’un repas réussi est un repas où les convives débattent d’amour, de sexe et de politique. Je me souviens d’un tel repas où la maîtresse de maison, emportée par son sujet, à avaler cul sec son rince-doigt savonneux sous l’œil affolé de son mari…

Dans une cuisine, quel objet serais-tu ?

Hum, je ne sais pas trop… Un rouleau à pâtisserie, une planche à découper, un mortier peut-être… En tous les cas certainement pas un robot électrique ! Oui,… un rouleau à pâtisserie en marbre rose du Minervois… comme la colonnade du Grand Trianon à Versailles ! Un objet qui dure et se transmet.

Le mattarello : coupable du premier fou rire entre Emmanuelle et moi lors de l'atelier Pasta Therapy le 29 juin 2013.

Le mattarello : coupable du premier fou rire entre Emmanuelle et moi lors de l’atelier Pasta Therapy le 29 juin 2013.

Ton pire cauchemar culinaire ou un aliment que tu détestes ?

Le cassoulet ! Il doit y avoir de l’œdipe dans ma détestation du cassoulet…c’est le plat préféré de mon père ! Originaire du sud-ouest, avec le rugby, c’est son truc ! Aux vacances, ma grand-mère lui en préparait pour lui faire plaisir. Elle démarrait son cassoulet à « l’heure où blanchit la campagne ». Petit-déjeuner dans des relents de graisse d’oie et de canard rissolée, ça laisse des traumas !

Ton plat fétiche pour conquérir la personne de ton cœur ?

Bon, je commencerai par la saouler. Pour un effet immédiat, le mieux, c’est le champagne ! Ensuite, et bien ensuite, à vrai dire je ne sais pas trop. Essayer de séduire la personne de mon cœur, à tous les coups ça me coupe tous mes moyens. C’est le désastre assuré !

Donc, j’ouvrirai Le grand dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas et tenterai, tant qu’à faire, un truc improbable : du chevreau de l’île de Mélos aux navets de Thèbes, des œufs de cent ans aux radis de Mantinée… Ce choix du plat pour conquérir la personne de mon cœur me fait penser à une histoire que m’a raconté une amie italienne. Mariée depuis 50 ans, elle a bien failli succomber à la tentation. À 26 ans, elle croise le chemin d’un séduisant jeune homme pour qui elle est prête à tout quitter. Son mari mis au courant – et très amoureux – obtient de sa femme de rencontrer son rival. D’un commun accord, mari et femme décident de convier ce dernier à dîner. En plus de toutes ses qualités, l’élu a un talent de cuisinier et insiste pour préparer le repas. Bientôt, nos trois protagonistes s’attablent devant les spaghetti alla carbonara de notre chef qui guette le compliment. Sa carbonara est abominablement  trop salée ! Il nie, s’emporte, se vexe et finit par prendre la porte. Moral de l’histoire :  comment un ratage culinaire sauva un mariage appelé à durer !

Si tu étais chef de cuisine, où serais-tu ?

Dans les cuisines du doge de Venise au milieu des parfums d’épices d’Orient à faire rissoler de petits castraure du potager de l’île de Sant’Erasmo en prévision du banquet donné en l’honneur du Grand Vizir de Constantinople. Ou dans les cuisines d’une grande brasserie parisienne à la Belle Époque à agencer des plateaux de fruits de mer délirants. Ou encore, dans les cuisines d’El Bulli où soufflait un vent de liberté créative qui faisait fi des traditions, à regarder ébahie notre alchimiste officier.

Le plat ou le dessert que tu as toujours rêvé de faire sans jamais l’oser ?

Des sardines grillées sur mon petit bout de balcon parisien…

En cuisine, si tu étais un secret…

Le secret de l’Ambroisie…

Allez question bonus : Quel est ton plat (ou dessert) vietnamien favori ?

Pho Bière Saigon La Kitchenette de Miss Tâm 30 mai 2014

Je ne connais pas la cuisine vietnamienne en dehors de la soupe Pho, du Bo Bun et des ravioli. L’été dernier j’ai découvert la cuisine thaïlandaise, qui n’a probablement rien à voir avec la cuisine vietnamienne, mais qui est néanmoins délicieuse. J’ai appris à cuisiner quelques recettes avec Orr, la compagne de la propriétaire du très bel hôtel conçu par l’architecte thaï Duangrit Bunnag où je logeais (Costa Lanta Resort). Voici celle des petites bouchées appelées Ma Hor, qu’il faut avaler en une fois pour en apprécier l’élégante saveur. Il s’agit d’une très vieille recette de cour à base d’ananas, très facile à réaliser.

Ingrédients :

  • 1 gousse d’ail, une racine de coriandre et quelques grains de poivre blanc écrasés ensemble  (ces trois ingrédients sont appelés « la trinité » ou « les trois amis » dans la cuisine thaï)
  • ail haché revenu à la poêle
  • cacahuètes écrasées
  • échalotes émincées revenues à la poêle
  • blancs de poulet émincés
  • crevettes fraîches émincées
  • saindoux
  • sauce de poisson
  • sucre de palme (mélasse)

Dans une sauteuse faire chauffer de l’huile végétale, ajouter « la trinité », le poulet et les crevettes émincées et le saindoux. Ajouter un peu de sauce de poisson, de sucre de palme. Une fois cuits, ajouter les ingrédients secs (l’ail et les échalotes fris et les cacahuètes) et éteindre le feu. Laisser refroidir. Travailler ensuite avec les mains pour en faire une pâte. Dans des tranches d’ananas de 2 cm d’épaisseur découper à l’emporte-pièce des ronds de 3cm de diamètre. Sur ces rondelles, déposer un peu de la pâte et décorer d’une noix de cajou, d’une lamelle d’un grand piment rouge et de feuilles de coriandre.

Merci Emmanuelle pour ce joli portrait culinaire ! Passons maintenant à l’entretien si tu le veux bien… 

Emmanuelle et Alessandra juin 2014-31

Photo © 2014 Michelle Goldstein.

Entretien avec Emmanuelle Mourareau

En quelques mots, qui es-tu ? D’où viens-tu ?

À cette question, je suis toujours tentée de répondre comme Polly Maggoo l’héroïne du film de William Klein : « je suis la fille de mon père et de ma mère »… Je suis la fille d’un ancien fonctionnaire européen et d’une prof d’anglais. Je suis née en Italie, j’ai fait mes premiers pas dans le Manitoba, j’ai appris à lire et à compter dans une petite école privée du Dorset, j’ai grandi nourrie aux idéaux européens à Bruxelles. Sur mon t-shirt de gym était écrit en latin « Ecole européenne de Bruxelles » entouré des 9 étoiles (ce qui entre nous avait un peu plus de sens que les 28 d’aujourd’hui !). Dans nos petits shorts moulants en lycra vert, mes camarades danoises, anglaises, hollandaises, belges, allemandes, italiennes et moi étaient bien plus appétissantes que les filles de l’équipe du lycée français ou les américaines du lycée international ! Les garçons de chez nous aussi étaient autrement plus craquants !

Quel est ton parcours ?

Mon bac européen en poche, direction Paris à la découverte du pays, dont en dépit de ce qui précède, je suis et qui venait de me délivrer mon premier passeport. Une drôle d’histoire que celle de ce passeport… Tous les français nés à l’étranger sont enregistrés à Nantes. À 18 ans, j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir que je n’existais pas ! Le Consul de France à Varèse avait tout simplement oublié de signer le livret de famille, et donc aucune trace de moi nulle part ! Sur ce, la France suspicieuse me demande de prouver que mes arrière-grands-parents, mes grands-parents, mes parents sont bien français… un véritable casse-tête ! Je ne révèlerais pas comment j’ai fini par obtenir mes papiers, on n’est jamais trop prudent ! Quoiqu’il en soit, ça commençait plutôt mal.

Reprenons donc le fil. Littéraire contrariée, je me suis ennuyée ferme des années qui m’ont semblé une éternité sur les bancs de la fac de droit. En guise de baptême, les premières paroles – comment les oublier – du premier des honorables professeurs que j’eus, furent : « Vous qui êtes ici, sachez que vous êtes les ratés du système » ! Pas peu fière de mon pedigree européen si peu commun qui n’avait manifestement aucune valeur dans l’Hexagone, je me suis promis de déguerpir au plus vite. Et comme le destin vous joue parfois des tours, deux décennies plus tard je suis encore ici ! Cette absence totale de reconnaissance d’une violence inouïe pour une jeune fille de 18 ans a néanmoins déclenché – pour le meilleur – un questionnement existentiel, qui, avec une psychanalyse à la clé, ont façonné mon parcours et ses circonvolutions. Brièvement agent de photographes caractériels, puis pigiste dans une grande maison d’édition sans scrupules, j’atterris pour un bon bout de temps dans l’humanitaire. Deux licenciements violents plus tard dont l’un dans le hall d’un hôtel au fin fond de Varsovie par un directeur militant, mais pas suffisamment pour défendre une employée malmenée, je jette l’éponge. Fini les frais ! Sans plus ni dieu ni maître, je ferai désormais ce qui me plaît ! Ce qui me plaît ? ÉCRIRE !!!

Que fais-tu actuellement ? Comment est né le projet de la maison d’édition et pourquoi ?

Je réussis à – presque – vivre des trois choses qui me procurent aujourd’hui le plus vif plaisir : écrire, l’Italie et la nourriture ! Je suis rédactrice de blogs, de supports de communication et de contenu rédactionnel pour des restaurateurs, des épiceries fines, des cavistes. Cette reconversion, ou plutôt cette libération – dans le mot reconversion se tapit l’indécis qui ne sait quel dieu choisir –, je la dois à trois personnes. D’abord mon vieil ami Carlo De Pascale, qui a eu la bonne idée de me présenter Laura Zavan. Auteur culinaire à succès, Laura que j’ai la chance de compter parmi mes amis, m’a formé à la gastronomie italienne (je l’ai écoutée et regardée faire) et m’a présentée mes premiers clients. Et Alessandra Pierini, véritable locomotive capable de mener de front avec maestria mille et un projets. C’est à son contact que j’ai créé les éditions du Pétrin et eu l’idée d’une collection italienne de Petits Précis en « P ». Véritable puits de science en savoirs gastronomiques transalpins, dotée d’une sensibilité toute littéraire, j’avais trouvé mon premier auteur. Je nous souhaite une longue collaboration !

AlessandraPierini

Photo © 2014 Michelle Goldstein. En photo, Alessandra Pierini.

Pourquoi avoir choisi le nom « Les éditions du Pétrin » ?

Pour le double sens, le pétrin dans lequel on pétrit le pain, et l’autre, en forme de clin d’œil aux éditions du Désastre, pour conjurer le pétrin dans lequel il nous arrive de nous fourrer. Les éditions du Pétrin comme un talisman contre le mauvais œil en somme ! Et puis le pain, c’est la recette première, et le pétrin le creuset, la matrice où elle naît, un objet qui nous renvoie aux origines…

 logo editions du petrin

Tes premières publications seront consacrées au parmigiano, à la polenta et à la pasta. Peux-tu nous en parler ?

Pour commencer, il s’agit d’une série de Petits Précis en « P ». En « P » parce que j’ai autant besoin de poésie que de pain pour paraphraser Simone Weil. Donc, P pour parmigiano pour démarrer et baptiser les éditions du Pétrin, suivront polenta, pasta, pesto, polpette, prosciutto di Parma, pomodori, pistacchi, pane, panettone, pizza… P aussi pour Paris, prétexte, passerelle, jeter un pont, promesse, y mettre sa patte, papille, plaisir, poésie justement, pratique, précieux, produit, pari, parti pris. Sans oublier, le P des éditions du Pétrin !

Sans être exactement des livres de recettes, les Petits Précis s’adressent à tous les amoureux de l’Italie et sa table qui voudraient aller plus loin, creuser le sujet en s’amusant. Au pays de la comédie, il serait de mauvais goût d’être trop sérieux. D’autant que les Italiens ont l’assiette joyeuse! Les Petits Précis ambitionnent de faire visiter l’Italie dans son assiette. Écrits à la première personne du singulier, en format poche de 30 pages guère plus, ils mêlent anecdotes, souvenirs, recettes et illustrations, tout en réservant quelques surprises…

Petit precis de polenta editions du petrin

La sortie du Petit Précis de Polenta, écrit par Alessandra Pierini, est prévu à l’automne 2014. Pour le financer, j’ai choisi de le mettre sur le site de financement participatif (« crowdfunding ») KissKissBankBank.com.

Qu’est-ce que la cuisine italienne évoque pour toi ?

La jubilation ! La cuisine italienne me rend la félicité de mes premières années. Elle est comme un morceau de musique qui fait ressurgir des sensations enfouies. L’Italie de ma naissance était un pays joyeux où mes parents ont été vraiment heureux. C’est tout ça qu’un plat de pâtes fait remonter…

Pesto alla genovese par la Kitchenette de Miss Tâm

Photo © 2013 La Kitchenette de Miss Tâm.

Aimes-tu cuisiner ou préfères-tu manger ?

J’aime par-dessus tout tremper ma plume dans la… marmite ! Y mettre aussi le doigt. Mais, entourée de cordons bleus, j’ai le geste culinaire plutôt timide !

Quel genre de cuisine aimes-tu manger ?

La cuisine italienne bien entendu, par-dessus tout la pasta ! Un plat de spaghetti à la sauce tomate suffit à mon bonheur. Et puis, quand je songe à ses vertus, garanties par une Sophia Loren espiègle évoquant le décolleté qu’elle avait époustouflant, ainsi : « Tout ce que vous voyez là, c’est grâce aux spaghetti », alors je me ressers…

"Et un plat de pasta avait les mêmes vertus sur moi ?" Photo © 2014 Michelle Goldstein

« Et si un plat de spaghetti avait les mêmes vertus sur moi ? »
Photo © 2014 Michelle Goldstein

 Peux-tu nous recommander quelques adresses gourmandes ?

Chez Nardi, dont le nom officiel est la Rosticceria Firentina, rue Archimède en face du bâtiment du Berlaymont au cœur du quartier hideux des institutions de la Commission européenne à Bruxelles (+32 (0)2 734 92 36). Trattoria familiale comme il n’en existe plus même en Italie, on peut ici se régaler de pâtes, d’osso bucco, d’escalope milanaise comme a casa. Le cadre n’a pratiquement pas changé depuis que la famille Nardi originaire de Toscane a ouvert l’endroit il y a près de 40 ans. Mêmes nappes blanches, mêmes palissades en bois couvrant les mûrs jusqu’à mi-hauteur, même sol en travertin. Seul le nombre des plaques en cuivre sur les tables portant le nom des correspondants de presse de grands quotidiens européens a cru au fil des ans. Les habitués finissent par faire partie de la famille et être accueillis par de grandes embrassades. À ne pas manquer si vous passez par Bruxelles !

Selon toi, quelles sont les erreurs ou confusions que les Français font souvent dans la cuisine italienne ?

Mes amis italiens poussent des cris d’orfraie à la vue de crème fraîche dans une carbonara. Pourtant, parfois les « ré-interprétations » partent d’intentions louables. Une amie italienne m’a raconté que lors d’un déplacement professionnel en Corée ses correspondants voulant lui faire plaisir lui ont servi une pizza aux smarties ! Presque aussi indigestes, les pâtes du primo servies avec la viande ou le poisson du secondo. Là, je proteste à l’unisson…

Enfin, pour clore cette interview, quels sont tes futurs projets pour l’année ? Ou un rêve que tu aimerais encore réaliser dans le futur ?

Un rêve plutôt, publier un livre de chroniques de voyage et un livre de poèmes. Cela fait deux rêves en fait ! La poésie peut-elle sauver le monde ? Probablement pas, mais écrire c’est ma façon à moi d’être engagée. Voici un poème dédié aux mères syriennes que je partage avec vous :

L’Olifant

L’enfant dort?

Pourtant,

Du défilé de Roncevaux

Aux rivages du Limpopo

De la Terre du Milieu

Aux ruelles d’Alep

Une douleur sourd, identique

L’Olifant,

Instrument insigne brisé

Affluent charriant la mémoire de tristes débris

Éléphant fantastique guerrier

Parangon d’une chanson qui bouleverse les mères éplorées

Sous l’enfant,

Le papillon rouge et chaud grandit hideux

qui hurle au crime

L’enfant est mort!

Emmanuelle Mourareau – juin 2014

Merci Emmanuelle de m’avoir accordé généreusement de ton temps pour nous parler de toi et de tes projets ! Nous te souhaitons beaucoup de succès et une longue vie aux éditions du Pétrin !

> Pour que le Petit Précis de Polenta puisse voir le jour, les éditions du Pétrin ont besoin de votre soutien et du financement participatif. Il n’y a pas de petites contributions, de 5 euros à… 1 millions d’euros, avec les remerciements de l’équipe des éditions du Pétrin, d’Emmanuelle Mourareau et des auteurs, de petits cadeaux en retour ou simplement pour la beauté du geste. Je vous invite chaleureusement à aller sans plus tarder sur le site de KissKissBankBank ici pour mieux connaître le projet du livre et les objectifs de cette nouvelle petite maison d’édition, pour les soutenir ! Il ne reste plus que… 42 jours pour récolter le montant restant de 2’800 euros grâce à vos dons !

Soutenez le projet grâce au financement participatif sur KissKissBankBank : http://www.kisskissbankbank.com/petit-precis-en-p

Likez la page Facebook du Petit Précis de la Polenta : https://www.facebook.com/pppolenta?fref=ts

Bánh bèo Huế (galette de riz vapeur aux crevettes de Huê)

Banh Beo de La Kitchenette de Miss Tâm

Connaissez-vous les bánh bèo ? Vous en avez certainement déjà vu ou dégusté ces délicieux petits bánh bèo au restaurant en France ou même sur place, au Vietnam. Ce sont de petites galettes à base de farine de riz cuites à la vapeur dans des coupelles, accompagnées de différentes garnitures suivant les régions : huile à la ciboule, crevettes émiettées et séchées, de la poitrine de porc, de la couenne de porc frite, de lamelle de mortadelle vietnamienne (giò lụa) ou de la pâte de haricot mungo, et le tout arrosé de sauce nuoc mam préparée.

Il existe plusieurs variantes de bánh bèo selon les villes du centre et du sud du Vietnam. Si tous sont à base de farine de riz et cuits à la vapeur, la garniture change. On dit que les bánh bèo sont d’origine de la ville de Đồng Hới (centre du Vietnam), où il s’en vend partout dans la ville et à très bon marché. Cuits dans des moules spéciaux pouvant faire plusieurs mini galettes à la fois, les bánh bèo sont disposés et servis sur une grande assiette, parsemés de crevettes émiettées séchées, de couenne frite de porc et arrosés de sauce nuoc mam préparée sucré-salé. À Quảng Nam (province du centre), les bánh bèo sont cuits dans des coupelles comme dans les autres villes, mais garnis d’une farce qui ressemble davantage à une sauce épaisse faite de crevettes écrasées, de viande de porc, de champignons noirs et de purée de piment, parsemés de cacahuètes pilées et de ciboule. La sauce nuoc mam quasiment pure, est servie salée avec piment.

Banh bèo de Saigon (plat de gauche) dégustés au Vietnam.

Banh bèo de Saigon (plat de gauche) dégustés au Vietnam.

Dans le sud, comme à Saigon (Hô-Chi-Minh-ville), les bánh bèo sont servis hors des coupelles, disposés sur assiettes, parsemés d’un peu de pâte de haricots mungo ou simplement d’huile à la ciboule, de miettes de crevettes grillées et des lamelles de mortadelle (chả lụa). Et dans le delta du Mékong (extrême sud) à Bạc Liêu, les bánh bèo sont servis avec du bì (lamelles fines de couenne de porc et de rôti de porc), des crudités vinaigrées (đồ chua), et huile à la ciboule. Pas de couenne frite de porc comme dans le centre. Et la sauce d’accompagnement est aigre-douce, selon le goût du sud.

Mais la variante que je vous présente aujourd’hui est celle des bánh bèo de Huê, centre du Vietnam, une des versions les plus raffinées. Ces bánh bèo servis à même dans leurs coupelles, se dégustent souvent en tandem avec les bánh bột lọc (ici). La pâte doit être fine, souple, parfumée d’huile à la ciboule (mỡ hành), et garnie de savoureuses crevettes émiettées et grillées (tôm chấy), de couenne frite de porc (bóng bì chiên) bien croustillante. La sauce est faite à partir d’eau de cuisson des crevettes, du nuoc mam pur, du sucre, un peu d’ail et du piment frais. Pas d’acidité contrairement dans les sauces du sud. À la place de la couenne de porc, certains remplacent parfois par du pain grillé. Mais la couenne frite est un vrai régal… surtout avec ce plat.

Banh Bèo Huê photo La Kitchenette de Miss Tâm 3

Bánh bèo et bánh bột lọc dégustés au restaurant Hành Me à Huê.

Au Vietnam, j’ai eu la chance de goûter les bánh bèo de Saigon et de Huê. Les deux étaient succulents et très différents. Ma préférence allait pour ceux de Huê grâce au merveilleux souvenir des bánh bèo exquis dégustés un soir chaud dans le petit restaurant Hàng Me à Huê.

Banh bèo Huê photo La Kitchenette de Miss Tâm 5

Bánh Bèo dégustés à Huê (centre du Vietnam).

Banh Bèo Huê photo La Kitchenette de Miss Tâm 1

Bánh bèo dégusté à Huế.

Voici la recette traditionnelle des bánh bèo Huế . Techniquement, ce n’est pas difficile à réaliser excepté peut-être la cuisson de la pâte. Et globalement il vaut mieux avoir les bons ustensiles…

Pour 30 bánh bèo de 7 cm de diamètre ou 40 bánh bèo de 5 cm de diamètre environ (format traditionnel).
Trempage de farine de riz (de 1 heure minimum à 1 nuit idéalement). Préparation : 1h20 env. Cuisson de crevettes : 4 minutes dans l’eau + 5 à 10 minutes à sec à la poêle. Cuisson des banh bèo : 7 à 8 minutes par coupelles de 7 cm ou 10 minutes par coupelles de 10 cm.

Banh Beo 28 de La Kitchenette de Miss TâmIngrédients :

Pâte à bánh bèo

  • 200 g de farine de riz
  • 250 ml d’eau froide et 250 ml d’eau bouillante
  • 1 cuillère à soupe bombée de fécule de tapioca (soit environ 20-25 g)
  • 1/2 cuillère à café de sel fin
  • 1/2 cuillère à café de sucre
  • 1 cuillère à café d’huile végétale neutre

Garniture

  • 250 g de crevettes crues entières
  • 1/4 d’oignon rouge
  • 1/4 cuillère à café de sel
  • 1/4 cuillère à café de poivre blanc moulu
  • Facultatif (pour une belle coloration orangée) : 1/2 cuillère à café d’huile au rocou (ici)
  • 30 petits carrés de grattons de porc frits (en paquet – on en trouve dans les magasins d’alimentation asiatique)

Huile à la ciboule

  • 6 ou 7 tiges de ciboule de Chine ou ciboulette Thaïe ou oignon vert (partie verte)
  • 6 cuillères à soupe d’huile végétale neutre (type tournesol par ex.)
  • Une grosse pincée de sel

Sauce nuoc mam préparée pour bánh bèo

  • 5 doses d’eau de cuisson des crevettes, filtrée
  • 1 dose de nuoc mam (saumure de poisson) pur
  • 1 dose de sucre
  • 1 ou 2 gousses d’ail
  • 1 piment rouge ou vert (selon goût)

Matériel (idéalement)

  • Mortier et pilon
  • Une poêle à fond anti-adhésif
  • Un cuit-vapeur
  • 30 à 40 petites coupelles (idéalement 6 ou 7 cm de diamètre pour des banh bèo de 5 cm de diamètre) – sinon comme les miennes de 10 cm de diamètre pour des banh bèo de 7 cm)
  • Un pinceau pour huiler les coupelles
  • Un torchon propre pour couvrir le couvercle du cuit-vapeur (pour éviter que la vapeur ne goutte dans les coupelles)

Préparation :

Pâte à bánh bèo

Banh Bèo de La Kitchenette de Miss Tâm 1

  • Dans un récipient, mélanger 200 g de farine de riz avec d’abord 250 ml d’eau froide ou à température ambiante. Puis verser 250 ml d’eau bouillante tout doucement dans la pâte, et mélanger. Laisser reposer la pâte une nuit (idéalement) ou au minimum 1 heure.
  • Après repos de la pâte, ajouter sel, sucre, fécule de tapioca et huile. Mélanger. Réserver.

Crevettes grillées et séchées (Tôm chấy)

Nem Kitchenette de Miss Tam

  • Laver les crevettes crues entières et les cuire à l’eau bouillante pendant 3 ou 4 minutes.
  • Sortir les crevettes cuites en veillant à garder l’eau de cuisson dans la casserole.
  • Décortiquer entièrement les crevettes et remettre carapaces, têtes et queues dans l’eau de cuisson.
  • Hacher finement le 1/4 d’oignon rouge.

Banh Bèo de La Kitchenette de Miss Tâm 2

  • Couper grossièrement  les crevettes décortiquées avant de piler au mortier. Ajouter 1 cuillère à soupe d’oignon rouge. Ajouter sel et poivre blanc moulu dans les crevettes. Piler jusqu’à ce que les crevettes soient totalement écrasées.

Banh Beo de La Kitchenette de Miss Tâm 7

  • Dans une poêle chaude à fond anti-adhésif, sécher les crevettes écrasées à sec (sans aucune matière grasse), en remuant sans cesse. L’opération dure environ 5 à 7 minutes. Il faut simplement que les crevettes soient bien sèches et légèrement dorées.

Banh Beo de La Kitchenette de Miss Tâm 8

  • Facultatif : Ajouter 1/2 cuillère à café d’huile au rocou pour donner une belle coloration orangée aux crevettes et continuer de faire revenir les crevettes pour répartir de façon homogène la coloration. (voir la façon de faire l’huile au rocou ici).

Banh Beo de La Kitchenette de Miss Tâm 9

Huile à la ciboule (Mỡ hành)

Mo Hanh Huile ciboule de La Kitchenette de Miss Tâm

  • Laver les tiges de ciboules / ciboulettes ou oignons verts. Bien essuyer et n’utiliser que la partie verte. Ciseler finement. Réserver.
  • Dans une petite casserole, verser l’huile et la faire chauffer.
  • Une fois l’huile chaude, arrêter le feu. Ajouter une pincée de sel, puis la ciboule ciselée dans l’huile chaude. Ca doit grésiller. Remuer. Verser dans un bol et réserver.

Sauce de nuoc mam pour bánh bèo à la mode de Huê

Banh Beo 24 de La Kitchenette de Miss Tâm

  • Filtrer l’eau de cuisson des crevettes à travers une passoire à maillage fin (ou un « chinois »).
  • Garder en tête les proportions 5:1:1 en eau / nuoc mam pur / sucre.
  • Soit pour ici : 10 cuillères à soupe d’eau de cuisson de crevettes, 2 cuillères à soupe de nuoc mam pur, 2 cuillères à soupe rase de sucre en poudre. Mélanger. Goûter et rectifier si nécessaire. Normalement, il n’y a pas d’acidité dans cette sauce.
  • Hacher finement 1 gousse d’ail et couper 1 piment rouge ou vert en rondelles.
  • Ajouter à la sauce, mélanger et réserver dans un bol pour le service.

Cuisson des bánh bèo

Banh Beo 11 de La Kitchenette de Miss Tâm

  • Porter à ébullition l’eau du cuit-vapeur. Déposer les petites coupelles dans le cuit-vapeur (quitte à les superposer et chevaucher entre elles) pour les chauffer au préalable pendant une minute.

Couvercle torchon de La Kitchenette de Miss Tâm

Couvercle Torchon vapeur de La Kitchenette de Miss TâmRecouvrir le couvercle d’un torchon en attachant les coins à la tête du couvercle (cf. image) pour éviter que la vapeur ne goutte trop sur les bánh bèo.

  • Huiler très légèrement les coupelles à l’aide d’un pinceau.

Banh Beo 13 de La Kitchenette de Miss Tâm

  • Mélanger à nouveau la pâte à bánh bèo avant de remplir au 2/3 de la coupelle. Attention, il faut que la galette soit épaisse de 2mm environ. Si elle est trop épaisse, cela cuira moins vite. Tout dépend du modèle de vos coupelles.
  • Recouvrir aussitôt et cuire à grosse vapeur pendant 7 à 8 minutes (si les coupelles sont très petites) ou environ 10 minutes (si les coupelles sont plus larges). Il faut observer la pâte. Dès qu’elle devient plus translucide et qu’elle n’est plus liquide, la galette est cuite. Mais de toutes les manières, la cuisson n’excède jamais les 10 minutes.
  • Sortir les coupelles (attention c’est chaud ! Prendre deux cuillères à soupe pour les soulever ou comme moi, une grande pince à friture). Recommencer avec les autres coupelles.
  • À la mode de Huê, on laisse les bánh bèo dans les coupelles. La pâte doit être souple.

Présentation et dressage du plat :

Banh Beo 17 de La Kitchenette de Miss Tâm

  • Pour chaque bánh bèo, répartir un peu de ciboule ou oignon vert (issue de l’huile à la ciboule) à la surface des galettes pour les parfumer.
  • Déposer une cuillère à soupe de crevettes séchées et grillées.

Couenne frite photo La Kitchenette de Miss Tâm

  • Ajouter un carré de couenne de porc croustillante (vendue en sachet) de 1cm de côté.
  • Pour faire joli, rajouter un tout petit peu de ciboule sur les crevettes pour la touche de couleur.

Banh Beo 23 de La Kitchenette de Miss Tâm

  • Disposer les coupelles dans un plateau avec le bol de nuoc mam salé-sucré à l’ail et au piment à disposition pour les convives.
  • Avant de déguster, chaque convive doit verser un peu de sauce nuoc mam préparée sur le bánh bèo, puis à l’aide d’une cuillère à café, déguste sa galette…

Banh Beo 36 de La Kitchenette de Miss Tâm

Les bánh bèo (à la mode de Huê) se dégustent à température ambiante, et la plupart du temps en tandem avec des bánh bột lọc (raviolis de tapioca aux crevettes en version enveloppés dans les feuilles de dông ou de bananier). Si vous les préparez à l’avance, il faut déposer la couenne de porc seulement avant de servir ! Sinon elle perd de son croustillant et devient même « élastique » et coriace !

Réadaptés, ces délicieux bánh bèo pourraient servir d’entrée originale et savoureuse.

Belle découverte et très bonne dégustation !

Atelier de cuisine vietnamienne à L’appartement créatif (Paris 20)

Atelier de cuisine de Miss Tâm photo RoseAndCook

Atelier de cuisine de Miss Tâm à L’appartement créatif (Paris 20).
Photo de Rose & Cook du blog Rose & Cook.

Après la formidable expérience d’atelier culinaire avec des blogueuses douées et motivées lors du Workshop Créatif #3 à L’appartement créatif le 14 juin dernier (lire les excellents billets très complets sur l’événement et en images, par les blogueuses de Rose & Cook, Marron Chantilly, Faraboule, Diablotine, Les créas de Marie, YLan’s Little World, Le petit monde de Natieak, #RoseChiffon et Fête Unique) et ravis de l’enthousiasme que cet atelier a suscité chez les participantes, L’Appartement créatif (à Paris 20ème) et La Kitchenette de Miss Tâm concrétisent cette nouvelle collaboration en mettant en place des ateliers de cuisine vietnamienne ouverts au public dans un superbe lieu, qui seront régulièrement proposés sous différentes formules et tout au long des prochains mois.

Alors, en vous baladant ici et après lecture de nombreuses recettes vietnamiennes, avez-vous envie d’un dépaysement gustatif et de passer à la pratique ?

Venez participez à mes ateliers de cuisine vietnamienne à L’appartement créatif ! Laissez-vous transporter directement au Vietnam autour de plats traditionnels et familiaux !

Retenez les dates et inscrivez vous aux prochains cours et dégustation : (ici)

  • Vendredi 20 juin : de 11h à 14h
  • Vendredi 27 juin : de 11h à 14h ou de 18h à 21h
  • Mercredi 9 juillet : de 18h30 à 21h30
  • Vendredi 18 juillet : de 10h30 à 13h30
  • Samedi 19 juillet : de 10h30 à 13h30

Atelier de cuisine vietnamienne de Miss Tâm 4 photo K. Hénaff

Vous apprendrez non seulement à réaliser entièrement des plats, de manière à pouvoir les reproduire après sans difficulté chez vous, mais également à vous familiariser avec les ingrédients de la cuisine vietnamienne, tout cela dans une ambiance conviviale et décontractée, comme à la maison.

Le cours débute par une présentation de la cuisine vietnamienne et des ingrédients utilisés dans les recettes du jour, se poursuit par la réalisation des plats où tout le monde participe et se termine par la dégustation des plats préparés.

Atelier de cuisine de Miss Tâm photo Natieak - copie

Atelier de cuisine de Miss Tâm à L’appartement créatif (Paris 20).
Photo de Natieak (du blog Le petit monde de Natie)

Pour démarrer les ateliers de cuisine à L’appartement créatif, je propose un plat original, parfumé et savoureux, particulièrement apprécié par les Vietnamiens :

  • les brochettes de bœuf aux feuilles de Lôt (Bò Lá Lốt),
  • accompagnées de galettes de cheveux d’ange à la vapeur (Bánh hỏi), crudités, salade et variétés d’herbes exotiques fraîches
  • et en dessert, une douceur du sud, les bananes aux perles de tapioca et lait de coco (Chè chuối).

Bo La Lôt brochettes La Kitchenette de Miss Tâm

Chè chuối Bananes au lait de coco La Kitchenette de Miss Tâm

Au programme de cet atelier :

  • Marinade de bœuf et confection de brochettes de bœuf aux feuilles de Lôt
  • Confection de galettes de cheveux d’ange à la vapeur
  • Réalisation d’huile à la ciboule
  • Réalisation de la sauce nuoc mam aigre-douce
  • Préparation des légumes et des crudités
  • Réalisation des carottes vinaigrées
  • Réalisation des bananes aux perles de tapioca

Durée du cours avec dégustation : 3 heures

Retenez les dates et inscrivez vous aux prochains cours et dégustation : (ici)

  • Vendredi 20 juin : de 11h à 14h
  • Vendredi 27 juin : de 11h à 14h ou de 18h à 21h
  • Mercredi 9 juillet : de 18h30 à 21h30
  • Vendredi 18 juillet : de 10h30 à 13h30
  • Samedi 19 juillet : de 10h30 à 13h30

 

Je vous attends nombreux et me réjouis déjà de cuisiner avec vous ! À bientôt !

Atelier de cuisine vietnamienne de Miss Tâm photo K. Hénaff

Atelier de cuisine de Miss Tâm – avec Isabelle du beau blog Fête Unique (http://feteunique.com), active et concentrée durant le cours.

Bún Thịt Nướng (Vermicelles de riz au porc grillé à la citronnelle)

Bun Thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 10

Voici un de mes plats favoris, délicieux, complet et facile à faire, le Bún thịt nướng (Bún = vermicelles ou pâtes de riz / thịt = viande en général et implicitement de la viande de porc / nướng = grillé) ou Vermicelles de riz au porc grillé. Sur le même principe que le fameux Bò Bún ( = boeuf / Bún = vermicelles ou pâtes de riz), ce sont des vermicelles de riz froids avec de la salade croquante, une profusion d’herbes aromatiques parfumées omniprésentes dans la cuisine vietnamienne, des légumes aigres-doux comme les carottes / daikon ou radis blanc / papaye verte, des tranches de concombre, de la grillade de porc à la citronnelle bien savoureux, le tout parsemé d’huile à la ciboule, de cacahuètes pilées et d’oignons frits croustillants et arrosé de sauce nuoc mam aigre-douce à l’ail et au piment.

Au Vietnam comme dans la plupart des pays d’Asie, la viande de porc est très appréciée pour sa saveur et sa texture moelleuse. On l’associe régulièrement aux crustacés, aux poissons, au bœuf et dans les salades composées. De la tête aux pieds, en passant par les abats, les tripes, le sang caillé, la couenne et le gras (saindoux), « tout est bon dans le cochon » dans la cuisine vietnamienne. Bien plus populaire et apprécié au Vietnam que le Bò Bún en France (version avec la viande de boeuf), on peut déguster un bol de Bún thịt nướng partout et à tout moment de la journée. Des marchandes de rue accroupies sur le trottoir devant leur braséro en terre ou un petit bidon chargé de braises de charbon fumantes, grillent de la viande de porc, des crevettes, des boulettes de viande, pour vendre des bols de bún ou une assiette complète de riz avec grillades et crudités aux passants. Les gens n’hésitent pas à faire une halte pour déguster ces petits trésors gourmands sur de petites chaises en plastique dehors à toute heure jusque tard le soir, seul ou entre amis. Là-bas, impossible de ne pas être tenté une fois de goûter à ces merveilleuses grillades dont l’odeur alléchante se répand inévitablement dans la rue…

Chaque région du Vietnam a sa recette adaptée à ses habitudes culinaires. Dans le nord, il y a l’incontournable Bún Chả Hà Nội, avec une marinade sans citronnelle, une présentation très différente et une sauce plus diluée sans ail. Dans le centre du pays, la viande de porc est marinée avec de la saumure de petites crevettes fermentées (mắm ruốc), également présente dans sa sauce plus épaisse et relevée. Enfin, dans le sud, la version que voici, le bun thit nuong est préparé comme pour la plupart des grillades du sud, avec souvent de la citronnelle et de l’ail, arrosées d’huile à la ciboule pour éviter que la viande ne soit trop sèche, servies avec une grande variété d’herbes et de salade, des crudités nature et aigres-douces, et la fameuse sauce nuoc mam à l’ail et au piment. La grande richesse de parfums, de saveurs et de textures concentrée dans ce plat à la fois complet et diététique contribuent largement à son succès.

Dans les variantes de recettes, on retrouve parfois des versions d’influence culinaire chinoise avec l’usage des cinq-épices ou de la sauce d’huître dans la marinade. En France, hors de Paris, comme il n’est pas toujours aisé de trouver des herbes aromatiques telles que les feuilles de pérille (shiso ou tia tô) ou du polygonum (coriandre vietnamienne ou rau ram), on peut remplacer par de la menthe et éventuellement de la coriandre (persil chinois). Sur le mode de cuisson, la grillade au feu de bois (barbecue) est idéale. En ville, et sans braséro, faire griller sa viande au four est une très bonne alternative aussi.

Je vous propose aujourd’hui ma recette de Bún thịt nướng (Vermicelles de riz au porc grillé à la citronnelle).

Pour 4 personnes. Préparation : 40 minutes. Cuisson : 15 minutes + 2 minutes sous grill.

Ingrédients :

Porc et marinade

Marinade Thit nuong La Kitchenette de Miss Tam

  • 500 – 600 g d’échine de porc (sinon palette ou poitrine)
  • 3-4 tiges de citronnelle (partie blanche) finement hachée
  • 2 gousses d’ail haché
  • ½ oignon rouge haché
  • 4 tiges de ciboule ou d’oignon vert (partie blanche)
  • 2 cuillères à soupe de nuoc mam pur (saumure de poisson)
  • 1 cuillère à soupe de sauce de soja épaisse (foncée)
  • 1 cuillère à soupe rase de sucre
  • 1 cuillère à soupe de miel
  • 1 cuillère à soupe de vinaigre de riz
  • ½ cuillère à café de poivre blanc
  • 1 cuillère à soupe d’huile végétale (à verser seulement avant cuisson)

Bun Thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 1

Huile à la ciboule ou oignon vert

  • 4 tiges de ciboule ou d’oignon vert (partie verte) ciselées
  • 6-8 cuillères à soupe d’huile végétale neutre de cuisson
  • 1 grosse pincée de sel

Accompagnement

Bun Vermicelles de riz photo La Kitchenettede Miss Tam copie

  • 320 g à 400 g de vermicelles de riz (Bún).

Garniture

Rau Thom Herbes aromatiques VN La Kitchenette de Miss Tam

  • ¼ laitue iceberg ou quelques feuilles de batavia coupées en lamelles
  • 1 concombre
  • Variété d’herbes exotiques fraîches au choix et selon goût : Feuilles de pérille (shiso / rau tía tô), feuilles de polygonum (coriandre vietnamienne / rau răm), basilic Thaïlandais (rau quế), éventuellement si on ne trouve pas les herbes pré-citées, de la menthe et de la coriandre (persil chinois).
  • Carottes râpées aigres-douces (carottes aigres-douces ici)

Touche finale

Garnitures Cacahuètes Oignons frits La Kitchenette de Miss Tam

  • 4 cuillères à soupe de cacahuètes grillées grossièrement concassées
  • Facultatif : 2 cuillères à soupe d’oignons frits (vendus en boîte – dans les épiceries asiatiques)

Sauce de nuoc mam aigre-douce à l’ail et au piment

  • 2-3 cuillères à soupe de nuoc mam pur
  • 3 cuillères à soupe de sucre en poudre
  • 2 cuillères à soupe de jus de citron vert pressé (soit 1 citron vert)
  • 1 cuillère à soupe de vinaigre de riz
  • 9 à 10 cuillères à soupe d’eau
  • 2 gousses d’ail finement hachée
  • 1 piment rouge (si on ne mange pas pimenté, remplacer par un grand piment rouge (peu pimenté) ou par un peu de poivron rouge finement haché pour la couleur.

Bun Thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 16

Préparation :

Idéalement la veille ou deux heures avant utilisation

Pickles de carotte La Kitchenette de Miss Tam copie

Viande et marinade

  • Trancher l’échine de porc dans le sens opposé aux fibres et d’épaisseur de 2 mm environ (pas trop épaisses car la viande ne cuira pas assez vite et pas trop fines pour que la viande ne soit pas trop sèche). À titre purement indicatif, faire des tranches d’environ 3 x 6 cm.

Echine de porc Bun Thit Nuong photo La Kitchenette de Miss Tam

  • Peler, hacher finement l’ail, l’oignon rouge, la partie blanche de l’oignon vert ou de la ciboule.
  • Laver, enlever la première couche des tiges de citronnelle et ne garder que la partie blanche (bulbe). Garder le haut des tiges de citronnelle pour les bouillons par exemple. Écraser légèrement la partie blanche de la citronnelle, puis hacher finement.

Citronnelle photo La Kitchenette de Miss Tam 1Citronnelle photo La Kitchenette de Miss Tam 2 copie

  • Dans un récipient, mettre les tranches de porc et bien mélanger avec l’ail, l’oignon, la partie blanche de l’oignon vert ou de la ciboule, la citronnelle, le sucre, le miel, le nuoc mam pur (saumure de poisson), la sauce de soja foncée, le poivre blanc.
  • Laisser mariner au moins une heure, idéalement plus.

Bun Thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 2

Sauce de nuoc mam aigre-douce à l’ail et au piment

Nuoc Mam Pha

  • Dans une petite casserole, verser l’eau, le sucre et le nuoc mam pur et faire chauffer tout en remuant pour dissoudre rapidement le sucre.
  • Arrêter la cuisson. Presser le jus de citron, ajouter 2 cuillères à soupe de jus de citron vert pressé et 1 cuillère à soupe de vinaigre blanc de riz.
  • Hacher finement l’ail et ciseler le piment rouge (facultatif) ou un petit bout de poivron pour la couleur si on ne supporte pas le piment.
  • Mettre ail et piment dans la sauce tiédie. Goûter et rectifier la sauce selon goût. Réserver.

Huile à la ciboule ou oignon vert

Hanh La Huile à la ciboule La Kitchenette de Miss Tam

  • Ciseler la partie verte des tiges de ciboule ou oignon vert.
  • Dans une petite casserole, faire chauffer 6-8 cuillères à soupe d’huile végétale neutre jusqu’à ce que l’huile soit bien chaude (des stries au fond de la casserole se forment quand l’huile est chaude). Eteindre.
  • Mettre la ciboule ou oignon vert ciselé dans un grand bol. Ajouter une grosse pincée de sel fin. Verser l’huile bien chaude dessus. Un grésillement se produira au contact de la ciboule / oignon vert.
  • Mélanger avec une cuillère et laisser tiédir.

Accompagnement et garniture

Vermicelles de riz

Bun Vermicelles de riz photo La Kitchenette de Miss Tam 2 copie

  • Dans une grande casserole, porter l’eau à ébullition, ajouter les vermicelles de riz, baisser à feu moyen et cuire pendant 7 à 8 minutes selon les marques et indications de cuisson.
  • Après cuisson, égoutter les vermicelles de riz immédiatement et les passer sous l’eau froide du robinet pour arrêter la cuisson et pour éviter que les vermicelles ne collent. Laisser égoutter dans une passoire avant utilisation.

Bun Vermicelles de riz La Kitchenette de Miss Tam 3 copie

  • Astuce : Au moment de dresser les bols, si les vermicelles collent à nouveau, il suffit de les passer très rapidement sous l’eau froide.

Herbes, salade, concombre

Rau Thom Herbes aromatiques La Kitchenette de Miss Tam

  • Laver soigneusement les herbes aromatiques et les feuilles de salade. Essorer. Effeuiller les herbes. Ciseler les herbes et la salade. Réserver.

Laitue iceberg photo La Kitchenette de Miss Tam

  • Laver le concombre et couper en julienne.

Concombre photo La Kitchenette de Miss Tam

  • Au choix, deux modes de cuisson : au four ou à la poêle (à l’huile chaude, faire revenir à feu vif le porc mariné par petites quantités jusqu’à ce que les tranches soient bien dorées).
  • Au four : Préchauffer le four à 210°C (Th. 7) pendant 10 minutes. Sortir la viande marinée du réfrigérateur. Verser une cuillère à soupe d’huile.

Bun Thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 3

  • Déposer les tranches de viande avec la marinade dans un plat allant au four. Les disposer bien à plat si possible.
  • Enfourner à mi-hauteur et cuire pendant 15 minutes. Puis cuire sous grill pendant 2 minutes. (Surveiller la cuisson sous grill pour ne pas laisser brûler la viande).

Bun thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 6

Dressage des bols (pendant la cuisson de la viande)

Bun Thit Nuong de La kitchenette de Miss Tam 7

  • Dans chaque grand bol, mettre le concombre en julienne, la salade coupée, une couche de vermicelles de riz, la viande grillée arrosée d’huile à la ciboule, les carottes aigres-douces, les herbes aromatiques ciselées.

Bun Thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 9

  • Arroser de 3 cuillères à soupe de sauce nuoc mam à l’ail et au piment.
  • Parsemer de cacahuètes concassées grossièrement et d’oignons frits.

Bun Thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 14

Et voilà de délicieux vermicelles au porc grillé à la citronnelle qui se déguste à température ambiante et en plat unique, pour le plaisir du palais et des yeux ! La combinaison des ingrédients et des herbes parfumées offre des saveurs exceptionnelles et vous surprendra agréablement.

Bonne dégustation !

Bun Thit Nuong de La Kitchenette de Miss Tam 12