Questionnaire de Miss Tâm #7 : Caroline Debonnaire, voyageuse responsable et gourmande

Caroline Debonnaire portrait 1

© Vision Ethique, Caroline Debonnaire

Quand les Vietnamiens se retrouvent ou se rencontrent, c’est souvent (toujours ?) autour d’un repas. Retrouver Shirley, une vieille amie pas vue depuis une décennie, c’est forcément autour d’une table. Et ce, grâce à la rencontre de Caroline Debonnaire de Vision Ethique, qui avait partagé l’un de mes articles (Le lotus dans la cuisine vietnamienne, WSI Magazine) sur le réseau social et qui par hasard, est aussi une amie proche de Shirley, laquelle m’a retrouvée par ce biais. La magie d’Internet !

Un bo bun à Paris avec Caroline a été suivi de quelques autres repas,  pour faire connaissance, papoter, échanger sur la vie et les projets, réfléchir à un partenariat amical avec Vision Ethique. Même à des milliers de kilomètres d’ici, à Antananarivo (Madagascar) en novembre dernier, où par chance notre séjour professionnel malgache respectif coïncidait, et malgré un emploi du temps chargé, nous avions quand même pu partager un repas et déguster ensemble du délicieux foie gras “made in Madagascar” tant vanté par Caroline, un soir au restaurant Le Rossini.

IMG_20120531_105153

© 2012 Vision Ethique, Madagascar.

Alors… qui est mon invitée aujourd’hui ? Née à Saigon (Vietnam), de mère vietnamienne et de père indien, passionnée de voyage et « sensibilisée à l’économie sociale et solidaire, et aux enjeux du développement durable », Caroline Debonnaire fonde Vision Ethique en 2007, une agence de conseils de voyage responsable. Dans ses termes, pour « donner du sens aux vacances » tout en proposant des destinations à la carte selon les envies des voyageurs, « permettre aux voyageurs de rencontrer et d’échanger avec la population locale » et « faire en sorte que les retombées économiques du tourisme reviennent à la population locale ». Vision Ethique travaille « en étroite collaboration avec des associations et des petites structures privées impliquées dans des projets d’aide au développement couvrant les domaines de la santé, de l’artisanat, de l’éducation et de développement ».

Vision Ethique

J’ai trouvé le concept et les projets de Caroline à travers Vision Ethique tellement passionnants qu’il me semblait naturel de vous la présenter dans ce « Questionnaire » mais également pour la soutenir dans ses démarches . En un mot, si vous devez organiser votre prochain voyage, choisissez Vision Ethique.

En attendant, faites connaissance avec Caroline à travers son portrait gourmand et découvrez ses projets dans l’entretien amical qui suit, illustré par de belles photos de ses voyages et qui je l’espère, vous donneront envie de voyager. Merci à Caroline d’avoir si gentiment répondu à mes questions… Belle découverte à toutes et à tous !

Sri Lanka avril 2013 photo Caroline Debonnaire

© 2011 Vision Ethique, Petit déjeuner, Inde du Sud.

Portrait culinaire

10863998_10203949759558797_3142261000583360074_o

© 2014 Vision Ethique, Caroline Debonnaire

  • Si tu étais un aliment ou un plat / dessert, lequel serais-tu?

Houlala, dur de choisir, j’aime tellement la nourriture, étant une gourmande et « gourmette » ! Disons : la noix de coco…un aliment utilisé dans beaucoup de pays, que l’on peut décliner sous plusieurs formes, de l’huile, à la chair, en râpée, jus, lait… salé/sucré à sa convenance… C’est doux, laiteux, plein de vitamines, de minéraux et d’oligoéléments tout cela dans une tête dure comme du bois ! Et les cocotiers sont aussi le symbole type pour évoquer le plaisir de la détente sur des plages de sable fin, aux eaux turquoises et cristallines… Un appel au voyage et à l’évasion.

1398824_10203949757958757_3897532488661382525_o

© 2014 Vision Ethique, Madagascar.

  • Ton meilleur souvenir de cuisine ou en lien avec la nourriture dans ton enfance ?

Tu vas dire que je suis obsessionnelle, mais le gâteau à la noix de coco en forme de cygne ou autres animaux que ma maman nous confectionnait pour nos anniversaires pendant notre enfance ma sœur, mon frère et moi. Je la revois en cuisine faire la génoise, la crème au beurre, dessiner et découper les forme du cygne dans du carton pour ensuite les assembler et le décorer de noix de coco râpée et de couleur ! Technique héritée de son enfance au Vietnam ! Ou bien les dimanches après-midi à préparer et rouler une centaine de chả giò maison aux porc et crevettes (nems) que nous congelions par la suite… Le moment de se retrouver avec ma maman et ma sœur autour de la table de cuisine et de papoter.

1513674_10203948450486071_7494621540072236919_n

© 2014 Vision Ethique, un repas, Vietnam.

  • Ton coup de fondre gustatif ?

Une tomate mozzarella di bufala, huile d’olive et basilic dégustée dans une ferme bio en Campanie – Italie du Sud. Après la visite de la ferme ou les buffles sont bichonnés comme des petits rois (un peu comme les fameux boeufs de Kobé au Japon), brossés, massés, lavés, nourris avec des produits sains, ils produisent un lait délicieux récolté directement et transformé traditionnellement en de délicieuses et crémeuses boules de mozzarella… J’en salive encore et garde un souvenir gourmand en repensant à ces producteurs étirés la mozzarella encore chaude et la travailler manuellement pour confectionner les boules qui ont par la suite ravi nos papilles. Mais tant d’autres plats me viennent à l’esprit…

  • L’anecdote culinaire la plus drôle qui t’est arrivée lors d’un voyage?

Caroline Debonnaire Tarentules

Lors d’un voyage au Cambodge en 2009, nous étions à Phnom Penh avec une amie et dînions avec des partenaires locaux. Invitées au Romdeng, un restaurant qui a la particularité d’être un centre de formation pour des jeunes issus d’un milieu défavorisé, nos hôtes nous ont fait la surprise de nous commander en entrée «le caviar cambodgien»… Une délicieuse dégustation de tarentules grillées ! Si, si, je te jure ! Après bien des minutes d’hésitation et quelques rires gênés, nous nous sommes lancées… Cela a le goût du calamar et des petites fritures de poissons grillées. Assaisonnées avec une sauce ngoc nam, sel, poivre et citron, je dois avouer au final que c’était plutôt bon. D’ici là à en remanger…

La preuve en images : http://www.vision-ethique.com/blog/1hoiaguc/cambodge-voyage-de-reperage-a-phnom-penh-mars-2009

  • Dans une cuisine, quel objet serais-tu ?

Un rice cooker bien sûr ! Ou bien une spatule en bois, outil indispensable pour bien mélanger les aliments en douceur.

  • Ton pire cauchemar culinaire ou un aliment que tu détestes ?

Sans hésitation tout ce qui est abats, tripes etc… Cela me fait penser à une anecdote de voyage, justement au Vietnam ou disons-le, il faut parfois avoir le cœur bien accroché ! J’étais à Kontum dans les plateaux du Centre, merveilleuse région oubliée par le tourisme de masse dans laquelle vous pouvez rencontrer des ethnies : les Jarai et Barhnar qui vivent dans conditions difficiles sur les Hauts Plateaux. Bovins et porcins représentants de mets de luxe ! C’est pourquoi après une journée de trekking, pour nous faire plaisir et pour nous requinquer, le guide a commandé de la panse bouillie de porc accompagnée d’une soupe aux tripes et queues-de-cochon ! Quelle horreur… Mon pire cauchemar !!! J’avoue avoir mordillé un petit bout avant de le recracher discrètement et de décliner le plus poliment possible les plats.

1798735_10203948461406344_3563234380737849453_n

© 2014 Vision Ethique, Vietnam.

  • Ton plat fétiche pour conquérir la personne de ton cœur ?

Une potée auvergnate  accompagnée d’un bon vin ? Pour bien l’alourdir et ne pas le laisser repartir ! (rires) Non, je ne sais pas, cela dépend de la personne, de l’humeur et de la saison…

  • Si tu étais une chef en cuisine, où serais-tu ?

Quelque part dans un restaurant simple, en bois et bambou surplombant la mer… à proposer une cuisine fraîche, goûteuse, mixte, internationale représentative de ma culture et passion pour le monde.

2012-06-13+12.01.20

© 2012 Vision Ethique, Madagascar.

  • Le plat ou le dessert que tu as toujours rêvé de faire sans jamais l’oser ?

En plat ? La bouillabaisse… Faire revenir les carcasses de poisson et crustacés pendant des heures, surveiller le bouillon, le niveau d’eau… Je ne m’y suis jamais risquée, pas même regardée la recette tellement cela me semble compliqué ! En dessert ? Un Saint honoré ou une tropézienne, il paraît que c’est très dur à réussir une bonne tropézienne !

  • En cuisine, si tu étais un secret, lequel serais-tu ?

Celui qui se transmet oralement et gestuellement…

  • Quel est ton plat (ou dessert) vietnamien favori ?

La colle ! Je peux en citer plusieurs ? Le banh xèo ( la crêpe farcie du Sud ), les banh cuôn au Nord, les banh khot, une soupe hu tiêu… ou le thit kho aux œufs de mon papa… En dessert les Chè bien sûr ! je les aime tous : maïs, haricots, banane etc… ça aussi ce sont directement des souvenirs d’enfance.

1510382_10203948450846080_1780927098585019399_n

© 2014 Vision Ethique, un repas, Vietnam.

  • Une recette favorite à partager avec nous ?

Un crumble de poulet aux pommes et lait de coco (recette tout simplement trouvée sur Marmiton… rien de très original… désolée mais c’est délicieux et à base de noix de coco !)

Temps de préparation : 30 minutes / Temps de cuisson : 30 minutes

Ingrédients (pour 4 personnes) :

  • 4 blancs de poulet
  • 4 pommes (golden)
  • 40 cl de lait de coco
  • 20 oignons grelots
  • 100 g de farine
  • 60 g de parmesan rapé
  • 60 g de beurre
  • 40 g de graine de sésame
  • une pointe de curry

 Préparation de la recette :

  •  Peler les pommes et les couper en cube.
  • Peler les oignons.
  • Emincer ou couper en 2 les blancs de poulet.
  • Faire dorer les oignons dans une cuillère d’huile et y rajouter les cubes de pommes.
  • Quand tout est doré ajouter le lait de coco et le curry et laisser mijoter 5 min, assaisonner.
  • Pendant que ça mijote, préparer le crumble en mélangeant le beurre ramoli avec la farine, le parmesan et les graines de sésame (si elles sont blanches, les laisser revenir à sec dans une poële pour qu’elles dorent)
  • Faire dorer le poulet (très rapidement).
  • Dans un plat, déposer le poulet, l’arroser du mélange oignon-pommes-coco, émietter le crumble et enfourner à 180°C (thermostat 6) pendant 30 minutes.
  • Mon petit plus : Je rajoute un peu de curcumin ramené de Madagascar pour apporter une petite touche de couleur supplémentaire au lait de coco et les vertus anti-oxydantes.

L’interview de Caroline…

Caroline Debonnaire Vision ethique 1

© 2011 Vision Ethique, Caroline Debonnaire, Inde du Sud.

  • En quelques mots, qui es-tu ? D’où viens-tu ?

Je suis née à Saïgon, métissée Indienne de par mon père qui était d’origine Pondychérienne et vietnamienne de par ma mère. Eh oui comme me l’a si bien dit une amie un jour : «  Tu es un pur produit de la colonisation française ! », puisque de par mon père Pondychérien, nous avons la nationalité française, d’où mon nom Caroline Debonnaire.

© 2011 Vision Ethique, Inde du Sud.

© 2011 Vision Ethique, Inde du Sud.

  • Quel est ton parcours ?

J’étais cadre commercial dans des entreprises «  grands comptes » et Chargée de placement pour une école d’ingénieurs en informatique ! Comme quoi le voyage c’était pas gagné ! Puis un jour, les expériences de la vie m’ont fait réaliser qu’il fallait aller au bout ses rêves, je travaillais pourquoi ? Pour voyager ! Alors pourquoi ne pas travailler dans le voyage !

J’ai commencé à me renseigner, me former sur les principes et enjeux du commerce équitable, des notions du tourisme responsable qui démarrait à l’époque et était essentiellement associatif, l’économie sociale et solidaire..Puis après la théorie, le terrain, je suis partie en voyage, à repérer à Madagascar, au Vietnam, chercher des partenaires etc…

Puis comme aucune agence de voyage ne voulait de moi et de mes belles idées il y a huit ans, je me suis résignée à me lancer le défi et à créer ma propre agence de voyage spécialisée dans le tourisme solidaire et voilà, Vision Ethique est née !

P1020778

© 2011 Vision Ethique, Cambodge.

  • Que fais-tu actuellement ?

Vision Ethique a pour vocation de proposer un tourisme je ne dirais pas différent, c’est prétentieux, mais un tourisme qui a tout simplement du sens et qui véhicule des valeurs de respect entre les peuples à travers la rencontre et le partage.

Sur le terrain, nous participons à des projets de développement locaux menés en collaboration étroite avec des partenaires, petites structures privées, associations impliquées dans des projets liés à l‘éducation, la santé, l’artisanat et la protection de l’environnement.

Je veux aussi casser l’image que le tourisme solidaire n’est pas pour tous et ne pas oublier la notion de plaisir et de vacances.

P1010740

© 2011 Vision Ethique, Inde du Sud.

  • Parle-nous un peu de ton métier ?

Je conjugue entre les voyages de repérages, les réunions avec les associations et partenaires locaux et la commercialisation et gestion de l’agence.

Multicasquette ! Mais c’est passionnant ! Beaucoup de personnes dans le domaine du voyage paradoxalement, ne voyagent pas ! Moi non seulement je voyage mais je rencontre des « vrais gens et des belles personnes » grâce à mon métier!

Vietnam photo Vision ethique

© 2010 Vision Ethique, Vietnam.

  • Quels sont les projets en cours et ceux qui te tiennent en particulier à cœur. Peux-tu nous en parler un peu ?

Les projets à Madagascar dans la vallée du Sambirano, c’est le « Terrain de jeu de nos projets d’écotourisme » ! Cela fait huit ans que nous travaillons avec cinq villages. Nous avons construit deux éco-gîtes entièrement conçus en matériaux locaux, équipes de toilettes sèches, panneaux solaires, paillotes et cuisines pour la restauration gérés par les associations villageoises… Nous soutenons le salaire annuel de quatre professeurs pour plus de cent soixante-dix élèves !

J’aimerais que ces projets un jour deviennent autonomes grâce à l’apport de voyageurs. Pour l’instant, ils ne génèrent pas assez de revenus c’est pourquoi chaque année nous lançons à cette période une campagne Ulule (fond participatif) pour récolter 2’400 euros. Je compte sur les lecteurs de ton blog d’ailleurs !

© Vision Ethique, Madagascar.

  • Quelle est ton plus beau souvenir de rencontre ou de partage durant tes nombreux voyages ?

Houlalalala, il y en a tant ! J’ai la chance à travers mon métier de rencontrer à chacun de mes voyages de belles personnes, de vivre des moments intenses de partage. En voyage tout est exacerbé, les rencontres peuvent être brèves, ou s’inscrivent dans le temps, mais à chaque fois ce sont des moments précieux, qui vous nourrissent et vous construisent.

Récemment, me vient en souvenir la rencontre avec une famille indonésienne à Florès, suite à une petite chute en moto, nous avons été chaleureusement accueillis par toute une famille au milieu de nulle part. Ils nous ont apporté de l’eau pour nettoyer et panser les plaies, confectionner un déjeuner à base de riz, maïs bouilli, proposer un café… Comment oublier la petite « claquette » sur l’épaule donnée par la doyenne de la famille à mon compagnon de voyage et conducteur malchanceux lorsque sa peur est retombée ! C’était amical et plein de tendresse.

© 2011 Vision Ethique, Inde du Sud.

© 2011 Vision Ethique, Inde du Sud.

  • Parmi les pays où tu organises des séjours, quelle cuisine préfères-tu ?

La cuisine vietnamienne sans hésiter, sans être chauvine, c’est tout de même l’une des plus variées et LA meilleure au monde !

  • Quand tu voyages, tu es plutôt resto ou street food ?

Les deux mon capitaine! Mais la plupart du temps, je revendique la «  street food ». J’adore m’asseoir sur un banc, petit tabouret en plastique et regarder faire les marchands avec leurs gestes rapides et précis. C’est souvent là que l’on mange le mieux et que l’on découvre les petits plats populaires et spécifiques aux régions. L’occasion aussi de contempler des scènes de vie…

IMG_20120613_115645

© 2012 Vision Ethique, Madagascar.

  • Peux-tu nous recommander quelques adresses gourmandes à ne pas manquer à Paris ou celles de tes voyages ?

Non pas trop car je ne suis pas très fidèle sur Paris en terme de restaurant. Chez Duong à Belleville est ma cantine pour la cuisine vietnamienne, j’adore le canard laqué au Passy Mandarin… En voyage : pas d’adresses précises non plus, si vous passez à Antananarivo la capitale de Madagascar, ne manquez pas de goûter au foie gras, il est délicieux !

  • Enfin, pour clore cette interview, quels sont tes futurs projets pour l’année qui démarre ? Ou un rêve que tu aimerais encore réaliser dans le futur ?

Les projets il y a en tant ! La participation à l’écriture d’un guide sur le tourisme responsable à Madagascar, partir vivre en Indonésie ou au Vietnam tout en maintenant Vision Ethique grâce à mes associés, car malgré tous mes voyages, je n’ai pas encore réalisé le «  rêve » ou plutôt l’expérience de vivre et travailler à l’étranger… Le challenge de la vie d’expat. mais toujours lié à mes convictions et passions, c’est à dire le voyage et les enjeux du développement durable.

© 2011 Vision Ethique, Cambodge.

© 2011 Vision Ethique, Cambodge.

——

Vision Ethique

Pour organiser votre prochain voyage, faites appel à Caroline Debonnaire !

VISION ETHIQUE
Chez les Acteurs du tourisme Durable ( ATD )
21 rue Blondel
75002 Paris

contact @ vision-ethique . com

www.vision-ethique.com

>> À tous les voyageurs de Vision Ethique, un tarif avantageux sur les cours de cuisine particuliers de La Kitchenette de Miss Tâm (soit 50 euros au lieu de 90 euros pour la réalisation d’ 1 plat, 2 personnes)  !

>> Comme Vision Ethique et comme moi, soutenez le projet de scolarisation des enfants Malgaches « Sur le chemin de l’école« , plus que 48 jours pour participer à son financement dont l’objectif est de récolter 2’100 euros : http://fr.ulule.com/chemindelecole/

1669736_10203949784439419_6447601312180803647_o

© 2014 Vision Ethique, Madagascar.

 À bientôt !

© 2011 Vision Ethique, Inde du Sud.

© 2011 Vision Ethique, Inde du Sud.

Atelier de cuisine vietnamienne à L’appartement créatif (Paris 20)

Atelier de cuisine de Miss Tâm photo RoseAndCook

Atelier de cuisine de Miss Tâm à L’appartement créatif (Paris 20).
Photo de Rose & Cook du blog Rose & Cook.

Après la formidable expérience d’atelier culinaire avec des blogueuses douées et motivées lors du Workshop Créatif #3 à L’appartement créatif le 14 juin dernier (lire les excellents billets très complets sur l’événement et en images, par les blogueuses de Rose & Cook, Marron Chantilly, Faraboule, Diablotine, Les créas de Marie, YLan’s Little World, Le petit monde de Natieak, #RoseChiffon et Fête Unique) et ravis de l’enthousiasme que cet atelier a suscité chez les participantes, L’Appartement créatif (à Paris 20ème) et La Kitchenette de Miss Tâm concrétisent cette nouvelle collaboration en mettant en place des ateliers de cuisine vietnamienne ouverts au public dans un superbe lieu, qui seront régulièrement proposés sous différentes formules et tout au long des prochains mois.

Alors, en vous baladant ici et après lecture de nombreuses recettes vietnamiennes, avez-vous envie d’un dépaysement gustatif et de passer à la pratique ?

Venez participez à mes ateliers de cuisine vietnamienne à L’appartement créatif ! Laissez-vous transporter directement au Vietnam autour de plats traditionnels et familiaux !

Retenez les dates et inscrivez vous aux prochains cours et dégustation : (ici)

  • Vendredi 20 juin : de 11h à 14h
  • Vendredi 27 juin : de 11h à 14h ou de 18h à 21h
  • Mercredi 9 juillet : de 18h30 à 21h30
  • Vendredi 18 juillet : de 10h30 à 13h30
  • Samedi 19 juillet : de 10h30 à 13h30

Atelier de cuisine vietnamienne de Miss Tâm 4 photo K. Hénaff

Vous apprendrez non seulement à réaliser entièrement des plats, de manière à pouvoir les reproduire après sans difficulté chez vous, mais également à vous familiariser avec les ingrédients de la cuisine vietnamienne, tout cela dans une ambiance conviviale et décontractée, comme à la maison.

Le cours débute par une présentation de la cuisine vietnamienne et des ingrédients utilisés dans les recettes du jour, se poursuit par la réalisation des plats où tout le monde participe et se termine par la dégustation des plats préparés.

Atelier de cuisine de Miss Tâm photo Natieak - copie

Atelier de cuisine de Miss Tâm à L’appartement créatif (Paris 20).
Photo de Natieak (du blog Le petit monde de Natie)

Pour démarrer les ateliers de cuisine à L’appartement créatif, je propose un plat original, parfumé et savoureux, particulièrement apprécié par les Vietnamiens :

  • les brochettes de bœuf aux feuilles de Lôt (Bò Lá Lốt),
  • accompagnées de galettes de cheveux d’ange à la vapeur (Bánh hỏi), crudités, salade et variétés d’herbes exotiques fraîches
  • et en dessert, une douceur du sud, les bananes aux perles de tapioca et lait de coco (Chè chuối).

Bo La Lôt brochettes La Kitchenette de Miss Tâm

Chè chuối Bananes au lait de coco La Kitchenette de Miss Tâm

Au programme de cet atelier :

  • Marinade de bœuf et confection de brochettes de bœuf aux feuilles de Lôt
  • Confection de galettes de cheveux d’ange à la vapeur
  • Réalisation d’huile à la ciboule
  • Réalisation de la sauce nuoc mam aigre-douce
  • Préparation des légumes et des crudités
  • Réalisation des carottes vinaigrées
  • Réalisation des bananes aux perles de tapioca

Durée du cours avec dégustation : 3 heures

Retenez les dates et inscrivez vous aux prochains cours et dégustation : (ici)

  • Vendredi 20 juin : de 11h à 14h
  • Vendredi 27 juin : de 11h à 14h ou de 18h à 21h
  • Mercredi 9 juillet : de 18h30 à 21h30
  • Vendredi 18 juillet : de 10h30 à 13h30
  • Samedi 19 juillet : de 10h30 à 13h30

 

Je vous attends nombreux et me réjouis déjà de cuisiner avec vous ! À bientôt !

Atelier de cuisine vietnamienne de Miss Tâm photo K. Hénaff

Atelier de cuisine de Miss Tâm – avec Isabelle du beau blog Fête Unique (http://feteunique.com), active et concentrée durant le cours.

Questionnaire de Miss Tâm #5 : Marielle Laheurte et les rêves

Portrait Marielle Laheurte Copyright MinhTam Tran

J’ai rencontré Marielle Laheurte il y a presque huit ans par l’intermédiaire d’une amie proche. Ce fut le coup de foudre amical ! Depuis, le Vietnam a nourri notre amitié et nos rêves jusqu’à l’aboutissement d’un magnifique voyage ensemble au Vietnam l’an passé. Il le fallait pour nous, pour l’amour de la terre de nos ancêtres et pour le projet du livre commun.

Marielle Laheurte Minh Tâm Trân Hanoi 2013

Hanoi, Vietnam. Minh Tâm et Marielle Laheurte. Photo prise par Samuel Larochelle, journaliste et écrivain du Québec, rencontré par hasard devant la Pagode à pilier unique. Belle rencontre.

DALAT 2013 Minh Tam Marielle Laheurte

Dà Lạt, Vietnam. Minh Tâm et Marielle avec les easy riders.

Eh oui, Marielle a beau être blonde aux yeux verts, du sang vietnamien du côté maternel coule bien dans ses veines. Et même, beaucoup ! À tel point qu’elle est partie trois mois à Hanoi en 1991 avec sa grand-mère vietnamienne, découvrir pour la première fois la famille de sa mère, en immersion complète dans une famille qu’elle ne connaît pas, une langue familière au son mais pas encore maîtrisée, et un pays très pauvre avec pas grand chose à ce moment-là. « Quand on a atterri à l’aéroport de Hanoi, il n’y avait quasiment rien, la piste était en terre battue et des buffles broutaient non loin de la piste… », raconte Marielle.

Marielle Laheurte sur Sao Mai copyright photo Thomas Goisque

Marielle Laheurte sur sa jonque Sao Mai.
Copyright photo : Thomas Goisque

Revenue du Vietnam, émue, touchée, transformée, Marielle décide d’étudier sérieusement la langue vietnamienne à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales) à Paris, en parallèle à ses études d’histoire de l’art, de psychologie et d’interprétation de rêves. Munie de son diplôme de vietnamien, Marielle repart au Vietnam, dans le sud cette fois-ci, pour s’installer à Saigon (Hô-Chi-Minh-ville) pendant six ans, termine son DEA d’histoire de l’art et travaille comme coordinatrice des programmes de coopération audiovisuelle au service culturel du consulat de France à Hô Chi Minh-Ville (radio, télévision).

Là-bas, Marielle rencontre Michaël Pitiot avec lequel elle va vivre l’une de ses plus belles aventures : la construction d’une jonque traditionnelle vietnamienne d’un modèle du XVIIe. siècle qu’elle baptise Sao Mai (étoile du matin) et le voyage en mer qui a duré de 1998 à 2000 depuis Saigon à Saint-Malo, au gré des vents ! Deux magnifiques livres sont parus pour témoigner de cette insolite aventure sur les mers… De Saigon à Saint-Malo – Visions de la jonque Sao Mai, aux éditions Transboréal en 2000 et Pour les yeux d’une jonque aux éditions Glénat en 2002, ainsi qu’un documentaire de 52’ L’odyssée de Sao Mai produit par Gédéon en 2001.

Sao Mai en mer. Capture photo de Thomas Goisque dans le livre "Pour les yeux d'une jonque" de Marielle Laheurte et Michaël Pitiot, éd. Glénat, 2002.

Sao Mai dans l’Océan Atlantique.
Capture photo de Thomas Goisque dans le livre « Pour les yeux d’une jonque » de Marielle Laheurte et Michaël Pitiot, éd. Glénat, 2002.

De retour à Paris, un nouveau chapitre commence pour Marielle avec la naissance de son fils, Antoine. Une autre forme de voyage s’ouvre. Celle de la connaissance intérieure et de l’autre, une exploration passionnante. Marielle étudie et approfondit ses connaissances d’interprétation de rêves, de psychologie, de sophrologie et d’autres méthodes de thérapie pour compléter sa formation. Elle se met à son compte, crée le blog Grandir Zen qui connaît un beau succès et fait un travail de thérapie remarquable hors des sentiers battus (son site mariellelaheurte.com). Des médecins la recommandent désormais auprès de leurs patients.

Voie integrative Marielle Laheurte site

Aujourd’hui, installée comme thérapeute, interprète de rêves et formatrice, Marielle reçoit ses patients, donne des cours d’interprétation de rêve et publie régulièrement des livres. Elle a développé une méthode d’interprétation de rêves IREV dont le livre 50 exercices pour décrypter ses rêves est paru en mars 2013  aux éditions Eyrolles qui lui commandent dans la foulée deux autres livres 50 exercices de visualisation créatrice paru en septembre 2013 et 50 exercices d’EFT (Technique de libération émotionnelle) en février 2014. Dans l’année 2013, elle publie également Interprétez vos rêves chez Hachette dans la collection Pratique. D’autres projets de livres sont prévus et bien sûr notre livre dont le thème sera naturellement en lien avec le Vietnam.

IMG_1110En attendant, Marielle a aimablement accepté de se prêter au jeu du Questionnaire de Miss Tâm et une fois n’est pas coutume, en place de l’interview, Marielle nous explique la symbolique de la nourriture dans nos rêves… Bonne découverte !

QUESTIONNAIRE DE MISS TÂM

1- Si tu étais un aliment ?

Je serai du riz :  il représente pour moi l’Asie et me ramène toujours dans ces paysages de rizière et ce vert tendre que j’adore. Et puis il a mis tant de temps à pousser, tout ce travail fourni avant qu’il n’arrive dans mon bol. C’est mon pain quotidien.

2- Ton meilleur souvenir d’enfance de cuisine ou en lien avec la nourriture ?

Le xôi vò de ma grand-mère vietnamienne : elle manifestait peu d’affection, un vrai dragon, mais elle savait que j’aimais le xôi vò alors elle m’en préparait pour me faire plaisir. C’est par le xôi qu’elle exprimait son affection.

3- Ton coup de foudre gustatif ?

Les boulettes de riz croustillantes que j’ai découvert avec ton grand-père et toi à Saigon. Un régal, mélange de saveurs et de textures, croquantes, et moelleuses à la fois, pleine de contrastes et de paradoxes, qui pour moi caractérisent l’esprit vietnamien.

Riz croustillant Sai Gon Quan 13 photo Marielle Laheurte - copie copie 4- L’anecdote culinaire la plus drôle ou incongrue qui t’est arrivée : en cuisine ou pendant un repas.

C’était avec toi, à Nha Trang, au marché de nuit.  On s’est régalé de calamars frits et d’un poisson grillé extraordinaire. Il faisait sombre, on mangeait allègrement, nos baguettes cliquetaient sans arrêt, quand soudain, en dépiautant un dernier morceau de poisson, j’ai extirpé une sorte de brindille à l’allure étrange. Je n’ai rien dit sur le coup pour ne pas te dégoûter, je l’ai posée discrètement dans un coin de l’assiette, et finalement tu as eu la puce à l’oreille. Tu as regardé ce truc… Un ver, visiblement ! Sans parler, on s’est regardé, arrêt sur image : des yeux terrifiés, comme si on venait de voir « massacre à la tronçonneuse » ou « Vendredi 13 ». À mourir de rire, comme on dit ! Qu’est-ce qu’on a ri !

5- Dans une cuisine, que serais-tu ?

Une paire de baguettes, elles sont d’une simplicité magnifique! Je m’en sers tout le temps, même pour battre des œufs en omelettes, ou pour servir des spaghettis. J’en ai des géantes en bois brut que j’adore.

6- Ton pire cauchemar culinaire, le plat ou dessert détesté, mauvais souvenir de repas ?

Un porc au caramel concocté par la mère d’une amie quand j’avais 7 ans : elle m’avait invitée en me disant : ce sera une surprrrise ! Elle avait l’air tellement fière d’elle ! Et ce fut ignoble : un porc coupé en gros morceaux genre daube avec des carottes. Alors c’est bon ?… Et je n’ai pas osé être franche, et j’ai tout fini, quel calvaire ! Je m’en souviens encore.

7- Ton plat secret ou magique pour séduire ou faire plaisir ?

Un poulet au citron selon ma version mais je ne fais jamais le même, alors difficile de donner une recette.

8- Si tu étais une chef cuisine,  où serais-tu ?

Ce serait évidemment un restaurant vietnamien, je l’appellerai « nhà bêp » et je l’installerai sur une jonque. Sur la seine, je pense que ce serait pas mal. Mais on se déplacerait dans d’autres ports aussi.

9- Le plat ou le dessert que tu as toujours rêvé de faire sans jamais oser ?

Tous les plats très longs à faire qui dépassent une heure de préparation. Par exemple, la paella, je crois que je n’en ferai jamais. En fait, je ne sais pas suivre les recettes écrites, je m’égare toujours à un moment donné, et j’improvise. Donc pour une longue recette, je risque de m’égarer plus d’une fois… Trop risqué pour mes invités.

10- En cuisine, si tu étais un secret, lequel serais-tu ?

Le filet de citron ou encore le miel : dans une sauce salade ou dans un sauté de légumes par exemple. Cette habitude vient du Vietnam avec ses plats si souvent sucrés.

Merci Marielle d’avoir répondu à mon questionnaire ! Tu nous proposes maintenant une explication sur le symbole de la nourriture dans les rêves et un exemple d’interprétation. Merci beaucoup pour ta participation et pour l’article qui suit. À bientôt.

 Bonne lecture à tous !

Photo salade copyright Marielle Laheurte copieNOURRITURE DANS LES RÊVES

par Marielle Laheurte

Vous qui appréciez la nourriture, les bons petits plats, il est très probable que vous rêvez souvent de nourriture, de restaurants, ou de petits plats que vous concoctez dans votre cuisine. Les rêves utilisent les symboles qui vous touchent de près pour vous donner des indications sur vous et votre vie au moment du rêve.

Même si nous ne pouvons établir de grille d’interprétation symbolique (car il faut tenir compte de l’ensemble du rêve et du contexte de votre vie pour analyser un rêve), voici quelques clés pour vous aider à décrypter les symboles alimentaires.

Posons-nous d’abord la question :

Qu’est-ce que de la nourriture ? Ce sont des éléments que nous intégrons et assimilons afin d’y puiser l’énergie dont nous avons besoin pour vivre. Selon le type de nourriture que vous choisissez d’absorber, les effets sur vous seront positifs ou négatifs. Pour aller plus loin, les aliments des rêves, symboliquement, représentent tout ce que nous assimilons, y compris les connaissances, les activités, les loisirs, les émotions, etc. On se nourrit de colère ou de joie, on se nourrit de lecture ou de jardinage, de films comiques ou de voyages, on se nourrit de relations sociales ou de drames, d’amour ou de peur, etc.

Chocolat copyright Marielle Laheurte copieAinsi, le chocolat peut parler d’un besoin d’affection, de douceurs, de tendresse. Une bonne salade peut indiquer, comme ce fut le cas pour moi, des connaissances, en l’occurrence celles que Jung m’apportait dans ses ouvrages que j’étudiais à ce moment-là. Une autre nuit, je me nourrissais de spaghettis alors que je me demandais si je devais accepter une proposition de travail : j’ai compris que le rêve m’indiquait que je serai nourrie de manière substantielle à divers niveaux, en particulier financièrement. Le pain peut parfois parler aussi de votre emploi, de votre « gagne-pain ». Si dans un rêve, la nourriture manque, c’est que vous ressentez de l’insécurité, ou que vous ne pourvoyez pas suffisamment à vos besoins, vous manquez de quelque chose.

Par le symbole des aliments, le rêve vient donc nous indiquer comment nous nous nourrissons : est-ce que nous avons du discernement dans nos choix ? Est-ce que nous savons partager ? Est-ce que nous sommes avides ou modérés dans nos besoins ? Trop manger dans un rêve peut ainsi montrer votre hyper activité, le sentiment que votre vie est vide et qu’il faut la remplir d’activités, de relations ou autres.

Les boissons, et tout liquide, représentent les états émotionnels. Posez-vous la question : quels effets sur moi ont les boissons dont je rêve ? Que m’apportent-elles ? Pourquoi en ai-je envie ? Le lait, le vin, la tisane n’auront pas le même sens : peut-être que vous avez soif d’affection ou d’attention, ou de joie, de partage convivial, d’une vie plus sociale, ou enfin de détente et de calme.

Légumes Vietnam copyright Marielle LaheurtePour les autres aliments, posez-vous aussi cette même question : qu’est-ce qu’ils m’apportent ? Les fruits et légumes remplis de vitamines, qui sont nés de la terre, de l’eau et du soleil, sont le plus souvent très positifs. Ils nous alimentent en énergie, en dynamisme. La forme du fruit peut aussi avoir son sens : les connotations sexuelles sont fréquentes avec les aliments, mais pas systématiques. Je vous laisse deviner le sens d’une framboise, d’une tomate, d’une figue ou encore d’une banane ou d’un concombre. La viande est aussi quelquefois représentative de « la chair », des besoins sexuels. Elle peut aussi indiquer des besoins instinctuels autres. Tout dépendra de l’origine de la viande : manger du porc, du poulet, du mouton ou du bœuf n’aura pas le même sens. Vous vous demanderez alors comment se comportent ces animaux pour découvrir à quel niveau vous vous nourrissez ;  ce peut être autant positif que négatif, tout dépend de l’ambiance et de votre comportement dans le rêve.

Si vous mangez en rêve des aliments tout prêts, c’est que vous vous nourrissez de ce que font les autres, symboliquement vous manquez d’autonomie, ou bien vous avez tendance à  écouter plutôt les autres, à ne pas prendre le temps de trouver les réponses en vous, à vous occuper de vos besoins essentiels, ou enfin de manquer de conscience et de discernement dans vos choix…

Je pourrai écrire un livre entier sur le sens des aliments dans les rêves ! La vie nous offre un buffet de possibilités infinies, à nous d’y puiser librement et en conscience le meilleur pour nous-même et à en savourer chaque bouchée.

Noix copyright Marielle LaheurteUn exemple d’un rêve interprété

Il a été reçu par une jeune femme qui envisageait de s’installer comme masseuse après une reconversion professionnelle. A l’époque, elle doutait de son projet et de ses compétences.

« Je découvre près de chez moi  un restaurant qui vient d’ouvrir. Il est spécialisé dans les légumes et les salades. J’entre. La décoration est très simple mais soignée et chaleureuse. On se sent comme chez soi. Je m’installe. Je suis seule. Je demande la carte. Le serveur est très agréable et souriant. Je commande une salade avec des fruits secs et des légumes grillés. Peu à peu, des clients arrivent et la salle se remplit. Je me sens bien ici. La salade est très copieuse et excellente

Ce restaurant représente le projet d’installation de cette jeune masseuse : un nouveau lieu, peu de clients encore, mais le cadre est simple et chaleureux. Près de chez elle signifie que son projet est accessible, proche de ses aspirations et de qui elle est. Le restaurant montre aussi que son projet est en lien avec le collectif, la vie sociale.

Le serveur est un aspect de la rêveuse, et montre sa manière d’accueillir et de servir ses clients à venir.

La salade représente les belles énergies de la masseuse,  sa générosité, et son état d’esprit équilibré, léger et sain. C’est cela qu’elle apportera à ses clients puisque le restaurant et le serveur la représente. Elle est soucieuse d’apporter de l’énergie (fruits secs), du bien-être et du dynamisme (vitamine), et d’aider les clients à revenir à leur équilibre et leur santé naturelle (produits frais et vivants). Ses massages nourriront bien ses clients, affirme le rêve.

Elle n’a pas à s’inquiéter côté clientèle : une fois qu’elle aura installé son cadre de travail (le nouveau restaurant), et qu’elle-même aura déterminé ce qu’elle veut offrir à ses clients (tarif, prestations tout comme dans un menu de restaurant), son cabinet se remplira.

C’est exactement ce qui se passa : cette jeune femme décida de suivre les conseils du rêve. Elle chercha d’abord un lieu à louer, l’aménagea avec simplicité mais beaucoup de goût, puis prit le temps de définir concrètement son projet avant de se faire connaître du quartier. Quelques semaines après, elle reçut ses premiers clients et depuis, elle travaille à temps plein.

Marielle Laheurte – www.mariellelaheurte.com

Si vous souhaitez connaître le travail de Marielle Laheurte, venez visiter son site et son blog :

Marielle Laheurte : http://www.mariellelaheurte.com/

Grandir Zen (blog) : http://www.grandirzen.com/

Les livres de Marielle Laheurte sont disponibles en librairie et sur Internet : ici.

de-saigon-a-saint-malo-visions-de-la-jonque-sao-mai-9782913955066_0IMG_1090IMG_1109

IMG_1110

IMG_1113

Crêpe vietnamienne farcie aux crevettes et au porc (Bánh xèo)

Connaissez-vous le délicieux bánh xèo (bánh = gâteau ou galette et xèo = grésillement), une crêpe vietnamienne, d’un beau jaune éclatant (grâce au curcuma) et croustillante, à base de farine de riz, de curcuma et de lait de coco, garnie de viande de porc, de crevettes et de germes de haricot mungo ? Elle se déguste à la main, enroulée dans une feuille de moutarde ou de salade avec quelques herbes aromatiques fraîches, trempée dans la sauce nuoc mam préparée à l’ail et au piment. Un concentré de saveurs et de parfum, un vrai régal !

Le bánh xèo est un plat du sud qui trouve vraisemblablement ses racines dans le centre du Vietnam. Dans la ville de Huê (ancienne capitale impériale du Vietnam), il y a l’emblématique bánh khoái, une spécialité de Huê, d’aspect et de garniture très similaires au bánh xèo du sud, mais de plus petite taille, avec une composition de pâte, de sauce et d’accompagnement de végétaux légèrement différents. J’aurai l’occasion d’en parler en détail dans un des futurs articles. Ci-dessous, une photo de bánh khoái dégusté dans une gargote à Huê.

Bánh khoái, Huê, Vietnam.

Le bánh xèo tire son nom du grésillement de la crêpe lorsque l’on verse la pâte dans la poêle bien chaude. La qualité de ce mets se mesure à son degré de croustillant et à la finesse de la pâte. Pour cela, il faut une poêle fine aux larges bords relevés comme au Vietnam, que le feu lèche jusqu’aux rebords pour uniformiser la chaleur. La cuisinière graisse bien la poêle avec du gras de porc (saindoux) qui donne une bonne saveur à la crêpe et qui permet à la crêpe de ne pas coller à la poêle. À feu vif, elle fait revenir quelques morceaux de viande, les oignons, quelques crevettes, puis verse la pâte avec dextérité pour recouvrir la surface de la poêle, ajoute les graines et les germes de haricot mungo, couvre la crêpe, laisse cuire une dizaine de minutes, replie la crêpe en deux et sert aussitôt, bien chaud.

Hors du Vietnam, avec d’autres matériaux et des habitudes alimentaires différentes, il faut composer pour essayer d’obtenir un résultat proche des crêpes traditionnelles. Avec un grand wok avec un revêtement anti-adhésif, ça marche assez bien aussi. Et concernant la matière grasse, on utilise peu de saindoux ici, ce qui fait perdre un peu de son goût exquis si spécial, mais on peut sans problème remplacer par l’huile végétale comme l’huile d’arachide ou de tournesol.

Le critère recherché d’un bon banh xèo est son croustillant. Le mélange de la pâte sera donc très important. Certains font des mélanges de farines différentes, rajoutent de la fécule de pomme de terre et de la farine de blé. Ou encore, on rajoute un œuf ou des œufs comme à Huê, alors qu’il n’y en avait pas dans la recette originale du sud. Cependant, dans l’évolution moderne de la recette, on rajoute un oeuf dans la pâte pour apporter plus de croustillant. Aujourd’hui, la plupart des gens utilisent des préparations toutes faites de mélange de farines pour les banh xèo, par commodité ! En ce qui me concerne, je préfère utiliser simplement la farine de riz, je rajoute de l’oeuf et un peu de fécule de haricot mungo (facultatif).

Dans les recettes proposées, la quantité de lait de coco me semble toujours très élevée. À raison, j’oserais dire, car au Vietnam, le lait de coco fait maison est moins “gras” que celui trouvé dans les boîtes de conserve. Là-bas, on prend une noix de coco sèche (coque sèche et marron), on gratte la pulpe, on verse de l’eau chaude ou on mixe avec l’eau chaude, et on filtre avec une mousseline pour extraire le lait de coco. La subtilité de certaines recettes va jusqu’à utiliser 2 pressions : le premier extrait de lait (plus concentré en coco) et le deuxième extrait (on rajoute de l’eau chaude à la pulpe de coco déjà pressée) qui donnera un lait très dilué. Cette procédure est notamment utilisée dans la confection de mets sucrés vietnamiens. Bref, ce lait de coco fait maison moins gras que l’industriel permet d’avoir de la légèreté et du croustillant à la crêpe banh xeo ! C’est la raison pour laquelle je dilue toujours le lait de coco avec un peu d’eau.

Concernant la farce, il y a deux façons de cuisiner. Certains préparent et cuisent la viande et les crevettes avant de faire les crêpes. La farce est déposée sur la pâte déjà étalée dans la poêle. D’autres font revenir la viande, les oignons et les crevettes avant de verser la pâte. Cette version permet de “prendre” la farce dans la pâte et en facilite sa dégustation (sinon la farce tombe quand on roule dans la salade!). Il y a ceux qui mettent de la farce sur toute la crêpe et ceux qui n’en mettent que d’un côté pour faciliter le pliage et avantager le croustillant. Bien que les gourmands préfèrent une crêpe très garnie, il est préférable comme dans la recette originale, de mettre juste quelques petits morceaux de porc et deux, trois crevettes. S’il y a trop de farce, la crêpe sera difficile à manger et perdra de son croustillant, comme de sa légèreté.

Enfin, il existe des variantes de crêpes avec la même base de farce (porc, crevettes, germes de haricot mungo) à laquelle on ajoute des champignons parfumés (shiitake), de l’ail, de la ciboulette chinoise (aillée) et/ou des carottes râpées, et des farces à base de bœuf ou des produits de la mer.

Fish mint / Houttuynia cordata ou Rau giấp cá, diếp cá, dấp cá.

L’accompagnement est similaire à celui des nems ou pâtés impériaux : de la salade (ou des feuilles de moutarde au Vietnam), une variété d’herbes aromatiques et idéalement si on peut en trouver comme à Paris, de l’herbe “fish mint” / houttuynia cordata ou en vietnamien, rau giấp cá (orthographié également diếp cá ou dấp cá), qui est incontournable dans ce plat et qui lui donne une saveur subtile très particulière de fumé aux senteurs de poisson.

Si la plupart des plats vietnamiens paraissent compliqués à faire mais dont la réalisation est en réalité simple, je dois dire que le banh xeo paraît simple mais sa réalisation est plus délicate par rapport au résultat attendu : son croustillant ! Que cela ne décourage personne ! Même s’il arrive que la pâte ne soit pas toujours croustillante, cela n’altère pas les saveurs exquises de ce plat. Alors, pourquoi se priver du plaisir de réaliser ce plat ? Après plusieurs tests de recettes (venant de la famille, des livres, d’internet), voici ma version de la recette de banh xèo.

Recette de la crêpe vietnamienne farcie aux porc, crevettes et germes de haricot mungo / bánh xèo :

Recette révisée et réactualisée le 11/10/2017.

Pour 6 crêpes moyennes avec un wok de 36 cm de diamètre.

Ingrédients :

  • 200 g de farine de riz (bột gạo, de préférence la farine d’aspect aggloméré concassé, marque Vinawang).
  • 300 ml de lait de coco
  • 150 ml (ou un peu +) d’eau (en fonction de la texture de la pâte = bien fluide, liquide)
  • 1 c. à café de curcuma en poudre
  • 1 c. à café rase de sel fin
  • 1/2 oeuf légèrement battu (facultatif)
  • 3 à 4 tiges de ciboulettes thaïes (ou cives – seulement la partie verte (tiges))
  • Huile de tournesol ou d’arachide

Farce

  • 300 g de poitrine de porc découennée (pas trop grasse)
  • 300 g de crevettes décortiquées (prévoir environ 400 g avec leur carapace sans tête)
  • 2 cuillères à soupe de nuoc mam (saumure de poisson)
  • 1 gros oignon pelé, ciselé
  • 200 g de germes de haricot mungo
  • Facultatif : 50 g de haricots mungo décortiqués (graines jaunes)

Assiette d’herbes aromatiques et de feuilles de salade

  • Feuilles de pérille ou shiso (rau tía tô)
  • Menthe
  • L’indispensable « fish mint » ou feuilles d’houttuynia cordata (rau giấp cá, dấp cá ou diếp cá) aux senteurs surprenantes de poisson que l’on sert toujours avec ces crêpes vietnamiennes ou avec les pâtés impériaux / nems.
  • Feuilles de batavia

Sauce nuoc mam préparée (saumure de poisson diluée aigre-douce) (nước mắm pha (sud) / nước chấm (nord))

  • 2 à 3 cuillères à soupe de nuoc mam (de préférence, de Phu Quôc, Vietnam, 35 N)
  • 2 c. à soupe de cassonade ou sucre blond de canne en poudre
  • 1 c. à soupe de vinaigre de riz (ou remplacer par 1 cuillère à soupe de vinaigre de cidre)
  • 2 c. à soupe de jus de citron vert pressé
  • 9 à 10 cuillères à soupe d’eau (ou plus, rectifiez selon votre goût)
  • 1 ou 2 gousses d’ail haché
  • Piment rouge épépinée et hachée ou 1 cuillère à café de Sambal Oelek (purée de piment) selon goût et envie

Préparation :

Pâte à crêpe

  • Dans un grand récipient, mélanger la farine de riz, le sel et la poudre de curcuma.
  • Mélanger l’eau et le lait de coco. Verser sur la farine de riz. Bien mélanger l’ensemble.
  • Laver, nettoyer et ciseler la partie verte de la ciboulette thaïe (ou cives).
  • Ajouter la ciboulette ciselée à la pâte. Mélanger et laisser reposer pendant 1 heure.

Sauce nuoc mam préparée

  • Pendant que la crêpe cuit, préparer la sauce d’accompagnement. Dans un bol, mélanger les 2 (ou 3 selon goût) cuillères à soupe de sucre à 9 ou 10 cuillères à soupe d’eau pour bien le dissoudre. Ajouter les 3 cuillères à soupe de nuoc mam pur (saumure de poisson non diluée), 1 c. à soupe de vinaigre de riz blanc et 2 c. à soupe de jus de citron vert pressé. Mélanger. Goûter. Rectifier si nécessaire selon goût.
  • Hacher finement l’ail et ciseler le piment (quantité selon envie et goût).
  • Ajouter à la sauce préparée. Mélanger. Réserver.

Assiette de feuilles de salade et d’herbes aromatiques

  • Laver et sécher la salade et les herbes. Les disposer dans un grand plat ou une grande assiette.

Farce

  • Facultatif : Faire tremper dans l’eau 50 g de haricots mungo décortiqués (= graines jaunes) pendant 30 minutes. Les cuire à la vapeur ou à l’eau froide (avec 1 cm d’eau au-dessus des haricots mungo) pendant 20 minutes. Si on les cuit à l’eau, il faut bien surveiller la cuisson pour que cela n’attache pas au fond de la casserole.

  • Trancher finement la poitrine de porc en morceaux (1 cm x 2 cm environ) et 1 mm d’épaisseur, en conservant (ou pas) la couenne. Mélanger avec 1 cuillère à soupe de nuoc mam pur (saumure de poisson non diluée) et une pincée de sucre. Faire mariner au moins 15 minutes.
  • Laver, décortiquer entièrement les crevettes. Mélanger avec 1 cuillère à soupe de nuoc mam pur (saumure de poisson non diluée). Faire mariner 15 minutes.
  • Emincer l’oignon. Réserver.

  • Laver, égoutter les germes de haricots mungo (connu sous le nom de « pousses de soja »). Réserver.
  • Faire chauffer 2 cuillères à soupe d’huile dans une poêle en fonte à feu moyen. Dès que l’huile est bien chaude, faire revenir les tranches de poitrine de porc et les oignons pendant 5 bonnes minutes,
  • Ajouter les crevettes. Faire revenir 1 ou 2 minutes. Hors feu, réserver.

  • Bien remuer la pâte avant de verser une louche dans le wok bien chaud et huilé, tourner le le wok pour répartir uniformément la pâte (les bords notamment).
  • Ajouter quelques tranches de porc et quelques crevettes sur la pâte.

  • Parsemer aussitôt une petite poignée de pousses de haricots mungo (et facultatif, déposer une cuillère à soupe rase de haricots mungo cuits) sur la farce.
  • Couvrir le wok avec une grille anti-projection (avec un couvercle, on risque de ramollir la crêpe). Au bout de 2mn les bords se décollent légèrement, ajouter quelques gouttes d’huile sur les bords de la crêpe. Bien répartir la matière grasse en tournant le wok de façon circulaire. Cuire encore 4 minutes environ.
  • Déposer la crêpe banh xèo dans le plat de service et couper aux ciseaux en trois ou 4 portions. Ainsi tout le monde peut déguster chaud en même temps.

Service et présentation :

  • Comptez 1 à 2 grandes crêpes par personne.
  • Mettre à disposition au centre de la table, les herbes et la salade ainsi que le plat contenant la crêpe garnie. Pour faciliter la prise avec les baguettes, on pourra pré-découper en 2 ou en 4 portions.
  • Pour chaque convive, une coupelle de sauce nuoc mam à l’ail et au piment.

Notes :

Les photos ont été réalisées à l’époque avec une poêle à revêtement anti-adhésif. Mais le wok est plus adapté.

Pour déguster, prenez une demi feuille de salade, déposez quelques herbes et une portion de crêpe garnie, roulez l’ensemble dans votre main, trempez le rouleau dans la sauce et… bon appétit !!!

Questionnaire de Miss Tâm #4 : Stéphane Ly-Cuong (spectacle musical Cabaret Jaune Citron)

NOUVEAU – mis à jour le 9 avril 2015 !!! : Du 9 avril au 21 mai 2015 (tous les jeudis à 21h et dimanches à 17h30 sauf relâche le jeudi 10 mai et le dimanche 14 mai) ! Venez nombreux !!!

Aujourd’hui est le lancement officiel de l’année du Vietnam en France !

Soyez aux aguets, il y aura plein d’événements autour du Vietnam (spectacles, concerts, expositions, sorties de livres…) cette année ! À commencer par le spectacle musical Cabaret jaune citron de Stéphane Ly-Cuong qui explore le thème de l’identité et de la double culture à travers l’histoire d’une jeune femme, piquante et impertinente, française d’origine vietnamienne ! C’est ce soir à l’Auguste-Théâtre (Paris 11, métro Philippe-Auguste) et à l’affiche tous les vendredis à 21h et les dimanches à 17h jusqu’au 23 mars inclus !

Cabaret jaune citron, c’est l’histoire d’Yvonne Nguyên,  jeune femme française d’origine vietnamienne, qui gère tant bien que mal sa double culture. Entre le regard des autres qui ne la trouvent pas assez asiatique et celui de sa famille qui la trouve trop française, comment trouver l’équilibre ? Entre humour et impertinence, Yvonne, qui se rêve star de comédie musicale, accumule au quotidien les déboires sentimentaux et familiaux. Un voyage sur la terre de ses origines la réconciliera peut-être avec elle-même … 

Pour le soir de la Saint-Valentin, Yvonne et Nam vous emmènent au « marché de l’amour » où ont lieu des « joutes amoureuses » et où l’on se dit des douces gentillesses…

Tanguy Duran et Clotilde Chevalier Cabaret Jaune Citron – en répétition
Photo © Stéphane Ly Cuong

Avant d’aller voir ce superbe spectacle musical, je vous invite d’abord à faire la connaissance avec l’auteur et le metteur en scène de Cabaret Jaune Citron, Stéphane Ly-Cuong, un vrai gourmand comme tout Vietnamien qui se respecte…

J’ai rencontré Stéphane en novembre dernier, à l’une de ces joyeuses rencontres de blogueurs dont il était l’organisateur cette fois-là (lire l’article de Grace ici). J’y ai fait la connaissance de personnes passionnantes. Un deuxième repas en plus petit comité a suivi. Stéphane nous avait déjà parlé de la reprise de Cabaret jaune citron en février, aiguisant notre curiosité et nous laissant dans l’impatience de découvrir ce petit bijou musical acidulé.

Rencontre de blogueurs #2 Paris, Novembre 2013
Linh, Stéphane, Isabelle, Miss Tâm, Grace, Alex.

La première du spectacle s’est déroulée le 7 février dernier à guichets fermés ! J’y étais et j’y ai croisé ma copine Grace (du blog La Petite Banane) qui a écrit un excellent article (à lire ici). Tout comme le reporter David-Minh Tra qui a également écrit une magnifique critique, moi aussi « j’ai pris une gifle artistique » (lire son élogieux article ici) ! Après ces excellentes publications, difficile d’écrire mieux à propos de la pièce. Je vous laisse le soin de les parcourir, ils traduisent parfaitement mes sentiments vis-à-vis de Cabaret jaune citron. J’ajouterais une mention spéciale pour le talent des artistes (Clotilde Chevalier, Tanguy Duran et Ayano Baba), fabuleux sur scène, et un grand bravo pour les chansons co-écrites et composées par Christine Kandjian !

1er rang de gauche à droite : Marine Julien (assistante mise en scène), Ayano Baba (piano et mère d’Yvonne), Clotilde Chevalier (Yvonne)
2ème rang de gauche à droite : Tanguy Duran (Laurent / Nam), Christine Kandjian (co-auteure, compositrice), Stéphane Ly-Cuong (auteur et mise en scène)
Photo © Paris Broadway Saïgon

Jovial, discret, Stéphane Ly-Cuong devient loquace lorsqu’il s’agit de parler de son travail…ou de cuisine ( ! ). Il a gentiment accepté de se livrer dans un petit portrait culinaire du Questionnaire de Miss Tâm avant de nous parler de ses origines, de son parcours, du Cabaret jaune citron et de son prochain projet.

• Si tu étais un aliment ou un plat / dessert, lequel serais-tu ?

Double culture oblige, je serais le nuoc mam, la version diluée en sauce (c’est à la fois complètement vietnamien et indispensable aux plats) et le caramel au beurre salé.

Ton meilleur souvenir de cuisine ou en lien avec la nourriture dans ton enfance ?

Les barbecues qu’organisaient mes parents dans leur petit jardin de banlieue. Mes parents invitaient amis, famille, voisins et leur cuisinaient généralement du bun cha en brochettes, servi avec du vermicelle. C’était un événement convivial, festif où mes deux parents mettaient la main à la pâte. Je me souviendrai toujours de l’odeur de la viande grillée flottant dans le soir d’été !

Ton coup de foudre gustatif ?

Je n’ai découvert que très récemment (honte à moi…) le rau ram (coriandre vietnamienne ou polygonum). Je ne sais pas si c’est un « coup de foudre » mais j’ai envie d’en mettre partout en ce moment. Il y a quelques mois ma sœur s’est mise à en cultiver. D’habitude je ne suis pas aussi curieux qu’on le pense mais j’ai décidé de goûter à cette herbe et j’ai beaucoup aimé. Alors j’en mets partout, dans le goi (nom générique pour les salades vietnamiennes). Ou par exemple hier, j’en ai mis sur mon petit écrasé de sardine… Maintenant j’ai une petite production de rau ram sur mon rebord de fenêtre…

L’anecdote culinaire la plus drôle qui t’est arrivée ?

Quand je fais la cuisine, je me mets beaucoup de pression. Un jour j’ai invité des amis vietnamiens et j’ai eu envie de faire un plat sympa, de les impressionner avec des banh cuôn, bien qu’en ayant fait une seule fois dans ma vie. Ce fut le ratage total ! La pâte ratée, je n’avais plus de farine de riz pour en refaire, j’ai dû aller en trouver loin de chez moi, puis finalement j’ai acheté de la pâte fraîche (destinée à l’usage d’un autre mets – banh uot) mais je ne l’ai finalement pas utilisée. Bref, le fiasco.

Dans une cuisine, quel objet serais-tu ?

Un chinois*, bien sûr !

*passoire de forme conique à maillage fin

Ton pire cauchemar culinaire ou un aliment que tu détestes ?

Les abats de façon générale.

Ton plat magique pour conquérir la personne de ton coeur ?

Un repas vietnamien qui comprendrait les cinq saveurs traditionnelles de notre gastronomie : sucré, salé, acide, amer et piquant. Un peu comme la vie quoi !

Si tu étais un chef cuisine, où serais-tu ?

Je serai un chef de cuisine vietnamienne en France. Je mettrais en avant l’authenticité de cette cuisine sans forcément adapter au palais occidental, les plats familiaux qu’on ne trouve pas dans les restos, aller vers une authenticité et parfois proposer des choses plus métissées comme les desserts. Parce que les desserts vietnamiens, ce n’est pas ça… J’irais vers la fusion, comme par exemple utiliser le thé vert dans les pâtisseries françaises et du caramel beurre salé dans les desserts vietnamiens.

Le plat ou le dessert que tu as toujours rêvé de faire sans jamais l’oser ?

Je l’avoue, je n’ai jamais cuisiné quoi que ce soit qui nécessite des blancs en neige, ce qui me limite, notamment pour les pâtisseries. Le jour où j’aurai un beau robot peut-être (message subliminal…).

En cuisine, si tu étais un secret, lequel serais-tu ?

Ma trinité en cuisine : sucre, sauce d’huître et un peu de bouillon en cube. Sinon, je consulte aussi… les recettes de La Kitchenette de Miss Tâm ! (rires)

Quel est ton plat (ou dessert) vietnamien favori ?

Les banh cuôn, sans hésiter !

Merci Stéphane pour ce joli portrait culinaire… Passons maintenant à des choses plus personnelles.

En quelques mots, qui es-tu ? D’où viens-tu ?

Élevé à la vietnamienne, je suis né en France de parents vietnamiens. J’ai cinq sœurs et deux frères. Et je suis le dernier. Mes parents sont arrivés en France en 1961.

Ayant fait partie des rapatriés d’Indochine, ils étaient déjà de nationalité française. Du côté de ma famille paternelle, mon père l’a toujours eue. Son grand-père maternel était français, mon père était donc déjà français par sa mère. Malgré la mentalité très vietnamienne de mon père, basée sur les principes de Confucius, il retrouvait quelques petits « trucs » de Français, surtout dans la nourriture, comme par exemple il lui fallait impérativement du pain quand on mangeait un repas français. Né en 1930, mon père avait parfois le sentiment anti-français, en tout cas du temps de la colonisation, se rangeait toujours du côté des opprimés et fut très fier de sa « vietnamitude ». Certainement un dilemme pour lui.

Arrivés en France, mes parents fréquentaient l’association de l’Union générale des vietnamiens. Jeune, j’allais donc aux fêtes du Têt, de l’huma, de Têt Trung Thu (fête de la mi-automne) à la salle Maubert de la Maison de la Mutualité à Paris.

• Quel est ton parcours ? 

J’ai toujours voulu faire un métier artistique, qui réunissait à la fois le spectacle, l’écriture, le rêve et la musique. Les films qui me faisaient rêver étaient par exemple Mary Poppins ou Peau d’Âne. Quand j’ai su que j’avais envie de faire un métier dans la création artistique, le cinéma m’est venu rapidement à l’esprit, pour le travail d’équipe, le fait que tous les postes contribuent à un projet commun, cela me plaisait..

Après mon bac, j’ai fait des études de cinéma, puis réalisé des courts-métrages. Ensuite, j’ai bifurqué vers le spectacle et la mise en scène de spectacles vivants. J’ai toujours aimé la comédie musicale sous ses diverses formes, sur scène ou au cinéma, parce qu’elle réunit plusieurs disciplines, transcende la réalité. Ça nous fait rêver ! On retrouve ses yeux d’enfants, on s’émerveille devant une comédie musicale. Après mes courts-métrages, j’avais envie de développer des projets de longs-métrages. Mais ça a pris du temps.

J’étais davantage intégré dans le milieu de théâtre musical parce que parallèlement j’écrivais des articles sur le théâtre musical. J’ai eu cette opportunité et donc j’ai commencé à faire des mises en scène. Récemment, j’ai eu envie retrouver le milieu du cinéma et j’ai passé le concours de l’atelier scénario de la Fémis pour me remettre en selle, pour retrouver une base d’écriture et surtout pour être encadré. J’ai développé un projet de long-métrage dans ce cadre.

Comment cela t’est venu l’idée de créer Cabaret Jaune Citron ? Comment est né ce projet ?

Personnellement, je n’ai jamais ressenti de problème avec ma double culture. Très tôt j’ai compris que c’était un environnement vietnamien à la maison et un environnement français à l’extérieur, je n’ai jamais rejeté mes origines, je n’ai jamais eu de doutes à ce sujet. Je voyais même cela comme une source de richesse.

Après je sais que cela peut être un dilemme pour beaucoup de personnes et je trouve que c’est une problématique très intéressante. J’ai donc voulu aborder ce sujet à travers le personnage d’Yvonne Nguyên, qui est un peu décalée, excentrique, marrante. Et sa problématique est d’autant plus forte qu’elle rêve d’être comédienne, de jouer dans des comédies musicales, mais les directeurs de casting ne la voient que dans des clichés d’asiatique (par exemple, une prostituée chinoise, une serveuse chinoise…), et qu’elle ne trouve pas vraiment sa place. Elle va avoir encore plus envie de rejeter ses origines. En fait elle aimerait être considérée comme une « vraie » personne au-delà de sa différence.  Du coup elle voit ses origines comme un obstacle, un handicap. Et le parcours d’Yvonne dans ce spectacle est de retourner aux sources et de découvrir que toute cette différence, toute cette particularité fait toute sa richesse et sa singularité.  Voilà comment est né le projet.

Ce spectacle a été créé dans le cadre d’un festival de comédie musicale « Toulemondiva » organisé par Cathy Sabroux et Jacky Azencott en 2011 au Vingtième Théâtre (Paris 20), puis repris une première fois en 2012 à l’Auguste-Théâtre. Le Vingtième Théâtre avait un espace un peu grand pour le format actuel. Quand on a décidé de rejouer la pièce, on a trouvé l’Auguste Théâtre. On aimait beaucoup cette configuration intime. Et comme ça se passait bien avec l’équipe du théâtre, alors on a décidé de reprendre le spectacle en 2014.

Clotilde Chevalier dans Cabaret Jaune Citron de Stéphane Ly-Cuong
Photo © Frédéric Tousche

• Pourquoi as-tu choisi ce titre « Cabaret Jaune Citron » ?

Au début j’avais envie d’avoir le mot cabaret dans le titre parce que c’est une forme assez particulière. Ce n’est pas du théâtre musical pur avec une narration classique.  Il y a un esprit cabaret dans la pièce parce que parfois Yvonne, le personnage principal, s’adresse aussi au public. C’est une forme plus intime, et il y a une alternance de scènes et de chansons qui ne sont pas intégrées dans une progression traditionnelle. Au début le titre de travail était juste « Cabaret jaune » mais je trouvais ça un peu sec et connoté, pouvant même évoquer un titre raciste. Et citron s’est rapidement imposé pour le côté acidulé, frais, ça accroche, et on a une petite saveur !

Clotilde Chevalier dans Cabaret Jaune Citron de Stéphane Ly-Cuong
Photo © Frédéric Tousche

• Quel est ton passage préféré dans ce spectacle ?

Mon passage préféré c’est quand Yvonne retourne au Vietnam.  À la demande de son père, elle va sur la tombe de ses grands-parents qui n’a pas été visitée depuis plusieurs années. Elle découvre le cimetière avec des tombes éparpillées au milieu des rizières. Elle se rend compte en voyant ce petit village au sud de Saïgon, du chemin que ses parents ont parcouru, à la fois géographique et culturel, elle comprend que ses parents ont fait ça pour qu’ils aient une vie meilleure, pour que leurs enfants aient une vie meilleure et qu’ils puissent réaliser leurs rêves.

Le fait de partir, de quitter le pays qu’ils aimaient.  Tout recommencer à zéro. Le fait de mieux comprendre la problématique de ses parents va aussi lui donner la force d’accomplir ses propres rêves. Le rêve réel de ses parents n’est pas forcément qu’elle devienne médecin ou pharmacienne, mais avant tout qu’elle soit heureuse et réalise son rêve.

La visite des tombes de ses grands-parents a été inspirée de ma propre histoire. Il y a 20 ans, juste après la mort de mon père, je suis allé sur la tombe de mes grands-parents maternels, avec quelques-unes de mes sœurs et avec ma mère. J’étais frappé par l’atmosphère sereine, ce beau ciel bleu qui se reflétait dans l’eau. C’était très émouvant.

Recueillement devant la tombe des ancêtres dans Cabaret Jaune Citron de Stéphane Ly-Cuong.
Photo © Frédéric Tousche

• Y a-t-il un souvenir lié à la cuisine dans ta pièce ?

Oui plusieurs. Je ne t’apprends rien en disant que la cuisine est très importante dans notre culture. Dans ce spectacle, la cuisine n’est pas un élément majeur mais elle est évoquée à plusieurs reprises. On comprend qu’elle a plusieurs fonctions, à la fois une récompense, une punition, un geste d’amour ou encore un remède pour un chagrin d’amour. Ce ne sont que quelques fonctions parmi d’autres. C’est un langage. De l’émotionnel.

• Pour revenir au thème de mon blog, aimes-tu cuisiner ou préfères-tu manger ? Ou les deux ? Si oui, quel genre de cuisine fais-tu chez toi ? Et quelle cuisine aimes-tu manger en dehors de chez toi ?

J’aime les deux. Chez moi, j’aime bien cuisiner asiatique, plutôt vietnamien, parfois thaï. En dehors de chez moi, j’aime bien manger de tout : vietnamien, chinois, japonais, thaï, italien, afghan (si, si !), indien, etc. et bien évidemment, français.

• Quelles sont tes adresses préférées de cuisine vietnamienne à Paris que tu pourrais recommander à mes visiteurs ?

En cantine vietnamienne, j’aime beaucoup le Dong Huong, 14 rue Louis Bonnet à Paris 11, Etoile Saigon, 25 rue Guy Môquet, Paris 17. Tous ces restaurants sont des cantines, il ne faut donc pas s’attendre à des petites nappes en tissu… Et sinon, chez ma mère, mais malheureusement, ce n’est pas une adresse publique !

• Selon toi, quelles sont les croyances, les erreurs ou les confusions que les Français font souvent dans la cuisine vietnamienne ?

Pendant longtemps, on a mis toute la cuisine asiatique dans le même sac (ah, ces restaurants chinois-vietnamiens-japonais-thaï-lao…) mais je crois que c’est heureusement en train de changer. J’ajouterais juste que c’est une gastronomie extrêmement variée et qu’il ne faut pas s’arrêter aux nems, surtout les nems de restaurant !

• Enfin, pour clore cette interview, quels sont tes futurs projets pour l’année du cheval ? Ou un rêve à réaliser ?

Mon rêve serait de trouver un producteur pour mon premier film Dans la cuisine des Nguyên. En fait, je pars un peu des mêmes personnages que dans le Cabaret jaune citron. On retrouve Yvonne Nguyên qui, après l’incendie de son appartement, est contrainte de retourner vivre chez sa mère en banlieue parisienne.  Avec la différence à la fois culturelle et générationnelle, la cohabitation est assez tendue avec la mère. Celle-ci regrette que sa fille ne soit pas médecin. Elle aimerait qu’elle épouse un Vietnamien et qu’elle respecte les traditions.

Mais Yvonne est une comédienne, qui à 35 ans stagne dans sa carrière, galère avec les petits boulots, est toujours célibataire mais n’a pas forcément envie de tomber amoureuse de celui que sa mère lui présente. Yvonne passe plus de temps à justifier aux autres qu’elle est française pour s’attacher aux traditions qu’elle trouve peut-être trop ancestrales et trop éloignées de ce qu’elle est.

En fait c’est dans la cuisine que le dialogue va se nouer et que les tensions vont s’apaiser à travers l’élaboration de recettes familiales. Certains souvenirs, certaines confidences, vont faire surface. Pas forcément des drames, mais des souvenirs qui vont permettre à Yvonne de mieux comprendre sa mère et de resserrer les liens. Sa mère va se servir de légendes qui accompagnent certains plats ou de certaines anecdotes personnelles pour faire passer des messages qui ne passeraient pas dans une conversation normale. Ça sera finalement des messages forts pour Yvonne, qui l’aideront à s’accomplir. Ici, la nourriture est très présente. La cuisine est un personnage dans toutes ses formes.

Je sais que ça va être un long chemin, que c’est un premier film de quelqu’un de pas connu, dans un registre précis. Mais en même temps c’est une comédie, donc on accède au sujet de façon plus facile et plus ludique et je pense que la cuisine vietnamienne attire beaucoup.

À la question, est-ce un retour aux sources ? Je te dirais que la culture vietnamienne est bien ancrée en moi, ça fait partie de mon éducation, sans être obsessionnel. Comme pour beaucoup d’entre nous, avec des origines étrangères, on a besoin de poser ses jalons dans un premier temps, de se réaliser. Puis vient l’envie de comprendre parce qu’on grandit. On n’a plus besoin de prouver quoi que ce soit et on s’ouvre vers cette richesse en soi, pour puiser cette différence culturelle qui a aussi fondé notre identité.

Merci Stéphane pour ce délicieux moment passé ensemble et d’avoir accepté de partager avec nous un peu de ta vie, de ton parcours et de ton travail.

Cabaret Jaune Citron, mars 2014, L’Auguste-Théâtre, Paris.
Ayano Baba (piano, la mère), Clotilde Chevalier (Yvonne Nguyên), Tanguy Duran (Laurent / Nam)
Photo : © Frédéric Tousche

Je vous invite chaleureusement à aller voir le superbe spectacle musical Cabaret Jaune Citron de Stéphane Ly-Cuong, avec les talentueux artistes Clotilde Chevalier dans le rôle d’Yvonne, Tanguy Duran dans le rôle de Laurent / Nam et Ayano Baba dans le rôle de la mère* d’Yvonne / pianiste. On rit, on pleure, et on a envie de retourner voir le spectacle !!! Réservez vite, certaines dates sont déjà bien remplies (le 7 mars est déjà « sold out ») !!!

*Pour la 4ème saison en 2015, le rôle de la mère et la pianiste est interprété par la pianiste Trami Nguyên.

> Découvrez quelques extraits des chansons du spectacle en écoutant l’interview de Stéphane Ly-Cuong sur France info :

Interview de Stéphane Ly-Cuong dans « Les Cinglés du Musical » du 8 février sur France Info, présenté par Laurent Valière, à propos du Cabaret jaune citron

> Soutenez Cabaret jaune citron, il ne reste plus que 4 jours pour atteindre les objectifs financiers !!!

Cliquez ici : Kisskissbankbank / Cabaret jaune citron

> Toutes les informations sur le spectacle Cabaret jaune citron :

Paris Broadway Saigon 

Facebook / Cabaret jaune citron

> Où et quand se joue le spectacle ?

>> REPRISE du spectacle (4ème saison) en 2015 : Du jeudi 9 avril au jeudi 21 mai 2015 inclus. Tous les jeudis à 21h et les dimanches à 7h30.

*Pour la 4ème saison en 2015, le rôle de la mère est interprété par la pianiste Trami Nguyên.

2014 (3ème saison) : Tous les vendredis à 21 heures et les dimanches à 17 heures jusqu’au 20 avril 2014 inclus.

Auguste Théâtre, 6 impasse Lamier, 75011 Paris. Métro Philippe-Auguste (ligne 2).

> Réservations de billets :

Auguste Théâtre Billetterie

BilletRéduc.com / Cabaret jaune citron

> Excellents articles sur le spectacle via des blogs à découvrir :

« Je me suis pris une gifle artistique » de David-Minh Tra

« Ma vie de banane dans un cabaret » de Grace du blog La petite banane

« Cheminement identitaire solaire et tendre du Cabaret jaune citron » du blog Hier au théâtre