A propos Miss Tâm

D'origine vietnamienne, née il y a bientôt 40 ans et basée à Paris, Miss Tâm, insatiable curieuse et pétillante gourmande, parcourt le monde culinaire à la recherche des saveurs, des parfums, des odeurs, des couleurs, des textures, des mots, des images, des sons qui ont du goût!

Banh mi vietnamien au rôti de porc froid (bánh mì thịt nguội)

Le soleil pointe son nez… Le printemps arrive sous peu. Cette lumière me donne faim et vous ? Envie de crudités, d’herbes aromatiques, de viandes savoureuses au goût exotiques, et… envie de manger dehors ! Rien de tel qu’un délicieux banh mi vietnamien bien garni… à emporter pour le déguster sous les rayons de soleil…

Mais, connaissez-vous le banh mi, le sandwich vietnamien de Saigon ?

Vous saurez tout en lisant ma première chronique sur le banh mi, le fameux sandwich vietnamien (ici) pour Le Journal des Femmes qui m’a invitée à collaborer mensuellement aux avis d’experts.

Issue du métissage culinaire franco-vietnamien, voici l’une des premières recettes du banh mi, inspirée des mets français (rôti de porc, pâté de foie…), mais détournée à la mode vietnamienne…du sud du Vietnam !

Sachez que cette garniture à base de rôti de porc peut être remplacée par n’importe quelle autre garniture : végétarienne (tofu, poisson, oeuf) ou une autre viande rôtie ou grillée (cf. article sur le banh mi) comme le délicieux porc laqué croustillant ou encore la fameuse mortadelle vietnamienne (ou pâté de porc vietnamien – recette ici).

Recette du bánh mì thịt nguội (bánh mì au rôti de porc froid à la vietnamienne)

Pour 6 sandwichs. Temps de préparation : Marinade la veille + 30 minutes. Cuisson du rôti : 1h30.

Ingrédients :

Rôti de porc :

  • 1 kg de poitrine fraîche (non salée) de porc – à choisir un seul morceau et le moins gras possible.
  • 1 cuillère à café de cinq-épices en poudre
  • 1 cuillère à café rase de poivre noir
  • 5 gousses d’ail hachées
  • 1 cuillère à café rases de sel
  • 2 cuillères à café de sauce de soja
  • 2 cuillères à café d’huile
  • Colorant alimentaire rouge (4 gouttes)

Crudités marinés au vinaigre ou pickles de carottes / radis blanc :

  • 3 carottes coupées en julienne ou râpées
  • 1 radis blanc (daikon) coupé en julienne ou râpé
  • Suivant le volume du bocal ou contenant, la proportion de marinade à adapter est :
  • 1 dose de vinaigre blanc
  • 1 dose de sucre blanc en poudre
  • 1 dose d’eau chaude
  • ½ cuillère à café de sel / 500 ml de liquide

Garnitures restantes :

  • 2 grandes baguettes : compter 1/3 de baguette par personne. Pour les grands mangeurs, ½ baguette par personne.
  • Du pâté de foie de porc
  • Mayonnaise (faite maison, c’est bien sûr meilleur !)
  • Sauce Maggi® ou sauce de soja
  • 1 concombre lavé, non pelé, coupé en fines tranches ou lamelles larges
  • 1 botte de coriandre
  • 2 piments verts ou rouges ciselés en rondelles

Préparation :

La veille :

Crudités marinés au vinaigre ou pickles de carottes / radis blanc :

  • Couper les carottes et le radis blanc (daikon) en julienne ou les râper.
  • Faire dégorger au préalable le radis blanc en julienne ou râpé dans un récipient avec 1 cuillère à soupe de sel, mélanger puis laisser reposer 15 minutes.
  • A travers une passoire, presser à la main le radis blanc pour enlever l’excédent d’eau, puis bien le rincer sous l’eau froide pour enlever le sel. Réserver.
  • Faire chauffer de l’eau (sans bouillir). Hors du feu, ajouter le sucre. Mélanger jusqu’à dissolution complète. Laisser tiédir. Ajouter le vinaigre blanc. Mélanger.
  • Mélanger les carottes et le radis blanc.
  • Dans des bocaux en verre ou contenant ayant un couvercle hermétique, les remplir du mélange carottes / radis blanc. Verser la marinade au vinaigre / sucre / eau et couvrir jusqu’au-dessus de la surface des crudités. Recouvrir les bocaux ou contenants, d’un film plastique, et refermer avec leur couvercle.
  • Mettre au frais pour la nuit. Attendre 24 heures avant de consommer.

Rôti de porc / marinade :

  • Nettoyer le morceau de poitrine de porc. Conserver la couenne sur le morceau de viande.
  • Dans un bol, mélanger tous les ingrédients de la marinade pour le porc.
  • Tartiner de cette marinade, la face interne et les côtés du morceau de poitrine de porc.
  • Réserver au frais pendant la nuit. Si vous êtes pressé(e), mariner la viande au moins 2 heures au frais.

Le jour J :

  • Sortir la viande de porc du réfrigérateur. Sur le côté de la couenne, verser 4 gouttes de colorant alimentaire rouge. A l’aide d’un pinceau (de préférence en silicone), étaler de façon homogène sur toute la surface de la couenne. Ce procédé permet de donner une jolie couleur rosée à la viande, façon char-siu chinoise. C’est purement esthétique et totalement facultative. Les Vietnamiens aiment les couleurs dans les aliments…
  • Enrouler la poitrine de porc sur elle-même pour former un gros rouleau. Recouvrir complètement le rouleau de viande de deux tours de papier de cuisson (papier sulfurisé). Bien refermer les deux bouts en entortillant le papier qui dépasse comme un bonbon. Ficeler si le rouleau de viande ne tient pas.
  • Dans une marmite à vapeur déjà bouillante, déposer le rouleau de viande et faire cuire 1h30 à la vapeur.
  • Laisser tiédir, voire complètement refroidir avant de couper la viande en fines tranches. Réserver.

Dressage et garnissage du bánh mì :

  • Découper les baguettes (1/3) ou (1/2) selon envie et appétit, ouvrir en découpant le pain dans le sens de la longueur.
  • À l’intérieur de la baguette, tartiner d’un côté avec un peu de pâté de foie, et de l’autre, un peu de mayonnaise.
  • Déposer quelques tranches de rôti de porc. Verser un peu de sauce Maggi® ou de soja.
  • Ajouter quelques lamelles / tranches de concombre.
  • Ajouter sur toute la longueur du sandwich, les carottes / radis blanc marinés.
  • Insérer quelques rondelles fines de piments (facultatif)
  • Déposer quelques brins de coriandre sur toute la garniture. Les coincer dans le sandwich pour qu’ils ne tombent pas.
  • Remettre quelques gouttes de sauce Maggi® ou de soja.

Et voilà votre bánh mì fait maison, prêt à déguster ! Mais si vous n’avez pas envie de le faire vous-même, voici quelques adresses où trouver le banh mi vietnamien à Paris. Bon appétit !

Banh Mi (7 rue Volta, Paris 3e), Saigon Sandwich (8 rue de la Présentation, Paris 9e), Bulma (17 rue des écuries, Paris 10e), Hoa Hung (14 bis rue Louis Bonnet, Paris 11e), Panda Belleville (16 rue Louis Bonnet, Paris 11e), Hoa Nam (13ème), Librairie Khai Tri (93 avenue d’Ivry, Paris 13e), Thieng Heng (50 avenue d’Ivry, Paris 13e), Hoa Nam (Hoa Tang – 51 avenue d’Ivry, Paris 13e).

Source : La banh mi vietnamien, chronique d’avis expert du Journal des Femmes, mars 2013.

Fondant au chocolat

Une petite déambulation culinaire autour du fondant au chocolat, LE dessert préféré des Français, selon les statistiques de TNS Sofres de novembre 2012. Après avoir vu la semaine passée, la une du Journal des Femmes rubrique Cuisine, de la recette du fondant au chocolat proposée par une internaute du JDF, Eloise Vaudois, avec 1670 votes positifs, cela a vraiment titillé ma curiosité et…ma gourmandise !

Ni une, ni deux, je me suis mise illico presto aux fourneaux, fébrile, impatiente de goûter à cette merveille. Comme toujours, lorsque je fais une première fois une recette, je suis tout à la lettre. Le résultat fut excellent !

Cependant, quelques petites modifications me semblaient judicieuses pour adapter à mon goût. D’abord, la température de cuisson indiquée à 150°C était sans doute trop basse pour mon four. Le fondant, au goût délicieux mais un poil trop sucré pour moi, me paraissait un peu trop « coulant ». J’ai donc refait ce fondant avec plus de farine, un peu moins de sucre, en ajoutant un peu d’extrait de café, et en augmentant la température à 160°C. Ça reste fondant à l’intérieur, le goût est légèrement plus corsé avec l’extrait de café, et la cuisson parfaite. Mais comme pour tout fondant, c’est toujours délicat de démouler… Au lieu de beurrer le moule comme indiqué, je suggère de mettre du papier de cuisson…

Et voilà une rectification qui ne dénature pas la recette originale du fondant au chocolat.

Pour 6/8 personnes. Temps de préparation : 20 minutes. Temps de cuisson : 30 minutes.

Ingrédients :

  • 200 g de chocolat noir
  • 150 g de beurre à température ambiante
  • 120 g de sucre (au lieu de 150 g)
  • 75 g de farine (au lieu de 50 g), soit 3 cuillères à soupe bombées de farine
  • 3 oeufs (moyens)
  • 1/2 cuillère à café d’extrait de café (ajout personnel)

Préparation :

  • Sortir le beurre pour qu’il soit à température ambiante. Préchauffer le four à 160°C (au lieu de 150°C comme indiqué).
  • Faire fondre le chocolat au bain-marie. (Dans la recette d’Eloise Vaudois, elle ajoute 3 cuillères à soupe d’eau. En ce qui me concerne, je n’en rajoute jamais dans le chocolat).
  • Dans un récipient, battre le beurre et le sucre jusqu’à obtenir une mousse.
  • Ajouter les oeufs un à un en mélangeant bien entre chaque ajout.
  • (Au lieu d’ajouter la farine à cette étape comme dans la recette originale…) Verser le chocolat fondu + l’extrait de café dans la préparation. Mélanger vigoureusement.
  • (Au lieu de verser le chocolat, à l’inverse…) Ajouter la farine. Bien mélanger jusqu’à obtenir une belle préparation homogène et mousseuse.
  • Chemiser un moule de papier de cuisson (papier sulfurisé). Sinon, beurrer le moule.
  • Verser la préparation dans le moule. Enfourner à mi-hauteur et laisser cuire pendant 30 minutes. Sortir le fondant puis laisser refroidir.
  • Mettre le fondant au frais avant de le déguster. Saupoudrer de sucre glace si envie.

Accompagné de crème anglaise ou tout seul, ce fondant au chocolat revisité, inspiré de la recette d’Eloise Vaudois dans le Journal des Femmes (ici), fera le bonheur des gourmandes et des gourmands !

Sablés aux pistaches et chocolat

Après la série des biscuits façon « carrot cake », mes humeurs gustatives de biscuits se sont tournées vers la pistache, un de mes fruits oléagineux préférés, pour son goût si doux et plein de caractère, sa belle couleur verte et ses incroyables vertus nutritives.

Savez-vous que la pistache, d’origine du Moyen-Orient, de l’Asie centrale et de la Méditerranée, aurait déjà été consommée il y a 7.000 ans avant J.-C. en Turquie¹, cultivée il y a 4.000 ans en Assyrie², introduite en Europe par les Romains, présente en France seulement au 17ème siècle³ et qu’à partir du 20ème siècle, elle fut également exploitée en Amérique, plus précisément en Californie ? Aujourd’hui, parmi les cultivateurs de pistaches, les principaux sont en Iran, aux États-Unis d’Amérique (Californie), en Turquie, en Syrie, en Chine, en Grèce et en Italie (Sicile). Le pistachier serait l’un des plus anciens arbres à « noix ».

Consommée crue ou grillée, la pistache s’utilise sous toutes ses formes : entière, concassée, réduite en poudre ou farine, en purée ou pâte, et même sous forme d’huile. On la retrouve grillée et salée en apéritif, dans les salades ou plats salés (tajines, farces, sauces, pesto sicilien ou en association avec d’autres fruits ou légumes d’accompagnement…), dans les pâtisseries orientales (les baklavas…) ou les pâtisseries occidentales (la cassata sicilienne entre autres…) et confiseries (le nougat…), les crèmes, les entremets et les glaces.

Riche en fibres, vitamines, acides gras insaturés, antioxydants (dont ceux qui auraient une influence positive sur les réactions excessives du stress) et minéraux entre autres, le magnésium (anti stress), la pistache a vraiment d’excellents atouts nutritifs bénéfiques pour la santé. Combiné à un irrésistible « anti-déprime » tel que le chocolat, n’avons-nous pas là de délicieuses douceurs pour se faire à la fois plaisir ET du bien ? En prime, on apprend que le  moment où la coquille de la pistache s’ouvre pour en dévoiler le fruit est baptisé « rire » en persan³… Joli, n’est-ce pas ? Allez, tous les prétextes gourmands sont bons pour ma recette de sablés aux pistaches et chocolat, délicieuse et simple à réaliser !

Pour une cinquantaine de petits sablés.

Ingrédients :

  • 100 g de pistaches vertes crues, mondées, non salées, réduites en poudre
  • 250 g de farine
  • 80 g de sucre en poudre
  • 200 g de beurre froid
  • 50 g de chocolat noir concassé en pépites
  • 1 pincée de sel
  • Facultatif : 2 ou 3 gouttes de colorant alimentaire vert si on veut obtenir un joli vert pâle.
  • Conseil : si la pâte est trop sèche,  rajouter 1/2 à 1 cuillère à soupe de lait

Préparation :

  • Mettre le chocolat noir au frais.
  • Mixer les pistaches crues en poudre fine.
  • Dans un récipient, couper le beurre froid en morceaux. Verser la farine, la poudre de pistache, le sel et mélanger jusqu’à obtenir une pâte grumeleuse / sableuse.
  • Ajouter le sucre et les gouttes de colorant à la pâte. Mélanger.
  • Concasser le chocolat noir sorti du frais en pépites : soit en le mettant dans un sachet plastique protégé d’un torchon et en tapant avec un rouleau à pâtisserie, soit en le découpant en pépites avec un bon couteau tranchant (attention, les doigts !). Pour les plus paresseux, les pépites dans le commerce feront l’affaire.
  • Ajouter les pépites de chocolat dans la pâte. Pétrir rapidement pour amalgamer le tout puis former un long boudin ayant 3 cm de diamètre. Si la pâte est trop friable, verser d’abord 1/2 cuillerée à soupe de lait froid, puis encore 1/2 cuillerée à soupe de lait froid si nécessaire.
  • Protéger le boudin de pâte avec un film alimentaire et réserver au frais pendant au moins 30 minutes.
  • Préchauffer le four à 200°C (Th. 6/7).
  • Sortir la pâte du réfrigérateur. Couper des rondelles 2 mm d’épaisseur. Attention, la pâte sablée peut être encore un peu friable malgré le repos au frais. Découper délicatement. Ne pas hésiter à reformer les rondelles à la main si nécessaire.
  • Sur une plaque à pâtisserie chemisée de papier de cuisson, déposer les rondelles de biscuits à cuire, décorer de quelques pistaches concassées si envie, enfourner à mi-hauteur et laisser cuire 12 à 15 minutes maximum. Laisser les biscuits refroidir sur une grille. À la sortie du four, les biscuits sembleront encore « mous », mais se durciront au contact de l’air. Une cuisson prolongée risque de trop durcir les biscuits.

Dans une boîte métallique, ces délicieux petits sablés croustillants aux pistaches et pépites de chocolat se conserveront une petite semaine et réjouiront vos papilles à toute heure de la journée ou mieux, avec un café ou un bon thé !

Mes autres recettes avec pistaches : Financiers à la pistache et aux framboises, Filet mignon aux abricots et pistaches

Sources :
(1) Wikipédia
(2) Passeport Santé
(3) Le Grand Noyer, Paris

Vietnam : Entremets aux maïs et perles de tapioca (chè bắp bột báng)

Après avoir publié des recettes de pâtisserie et  récemment un en-cas sucré « street food » thaïlandais, je ne pouvais faire l’impasse sur les mets sucrés vietnamiens. Délibérément, je ne parle pas encore de desserts vietnamiens. Car au Vietnam et dans la plupart des contrées d’Asie du Sud-Est, les desserts comme on le conçoit en Occident n’existent pas réellement (gâteaux, entremets, glaces,etc). En fin de repas, on déguste de délicieux et rafraîchissants fruits exotiques qui en existent à profusion pour « rincer la bouche » (tráng miệng, littéralement rincer la bouche, mais communément traduit « dessert »). Cependant, avec l’influence de l’Occident et pour s’adapter au goût du jour, les mets sucrés (entremets de type chè, gâteaux (bánh), glaces (kem), etc) sont proposés dans les restaurants en dessert. Les mœurs changent et évoluent.

Les Vietnamiens sont de grands gourmands ! Non seulement, ils aiment ce qu’ils mangent ( ! ) mais surtout ils peuvent manger tout le temps, à toute heure de la journée. En complément aux trois repas principaux (un petit-déjeuner avec souvent une soupe pho ou autres, un léger déjeuner sur le pouce, et un dîner avec repas chaud et complet), entre les repas, ils dégustent des douceurs vendues dans la rue, assis sur un petit tabouret en plastique par exemple, ou dans les restaurants / cafés / gargotes. Évidemment, ces habitudes-là ne sont pas possibles avec la vie menée en Occident… Les fruits habituellement consommés en fin de repas, se trouvent bien sûr encore à la table des Vietnamiens, mais les « en-cas » ou douceurs vietnamiennes ont aujourd’hui aussi leur place aux repas, devenant ainsi les « desserts vietnamiens » qu’on connaît par ici.

Parmi ceux-là, je propose aujourd’hui le fameux entremets aux maïs et perles de tapioca au lait de coco, chè bắp bột báng. À base de perles de tapioca (ou perles du Japon), de lait de coco et de maïs, ce délicieux entremet se consomme chaud ou froid. Les petites perles translucides sans goût taquinent agréablement le palais, glissent dans la bouche, se mélangent aux grains tendres et sucrés du maïs et à la douceur typique du lait de coco. Un frère jumeau existe au Laos, le Nam Van, très apprécié et cuisiné de façon similaire.

Dans les recettes existantes, il y a deux types de chè bắp : celui avec les perles de tapioca (recette ci-dessous) ou celui avec du riz gluant que je traiterai une autre fois avec plaisir. Que cela soit dit, pour les grands connaisseurs du chè bắp, aucun en Occident ne peut égaler celui qu’on trouve au Vietnam ! Les variétés du maïs au Vietnam, celles utilisées dans cet entremets, n’ont rien à voir avec le maïs en Europe. Idéalement, il faudrait du maïs blanc aux grains à la texture « dẻo » (difficilement traduisible en français : tendre élastique ?) et du maïs aux saveurs très sucrées (assez proche des variétés américaines). Une fois les grains de maïs tranchés au plus près du trognon, on cuit aussi les trognons dans l’eau pour compléter la saveur du maïs. Le comble de l’exquis est de râper de la chair de coco fraîche pour agrémenter ce chè, ajoutant une texture supplémentaire, légèrement croquante, dont raffolent les Vietnamiens.

La recette que je vous propose ci-après ne sera pas à la hauteur de celle du Vietnam mais adaptée pour être simple et rapide à faire, et tout à fait succulente (parmi tant d’autres variations de recettes, comme toujours…).

Recette de l’entremets aux maïs et perles de tapioca au lait de coco chè bắp bột báng:

Pour 4 personnes.

Ingrédients :

  • 3 à 4 cuillères à soupe bombées de perles de tapioca blanches (perles du Japon – on en trouve dans les magasins d’alimentation asiatique)
  • 1/2 litre d’eau
  • 300 g de maïs doux en grains
  • 250 ml de lait de coco (200 ml si c’est très épais et concentré, selon la marque)
  • 50 g de sucre cassonade (ou plus selon goût et selon le maïs s’il est sucré ou pas assez) + 1 cuillère à soupe
  • 1 cuillère à café d’extrait de vanille
  • 1/2 cuillère à café de sel fin + 1/3 cuillère à café de sel fin
  • 1 cuillère à soupe de fécule de tapioca ou Maïzena.
  • Facultatif : 1 à 2 feuilles de pandanus coupées en grands tronçons pour parfumer et à retirer en fin de cuisson.

Préparation :

  • Faire tremper les perles de tapioca dans l’eau froide pendant 20 minutes.
  • Mixer 150 g de grains de maïs. Réserver 150 g de grains de maïs entiers.
  • Dans une casserole, verser 1/2 litre d’eau froide, ajouter le maïs (mixé et en grains), éventuellement la feuille de pandanus en tronçons, la vanille et porter le tout à ébullition. Ajouter 50 g de sucre et 1/2 cuillère à café de sel.  Mélanger et poursuivre la cuisson à feu moyen pendant 15 minutes.
  • Incorporer les perles de tapioca pré-trempées dans le maïs. Remuer sans cesse pendant 5 minutes jusqu’à ce que les perles deviennent translucides. Eteindre le feu.
  • Dans une petite casserole, porter à ébulltion le lait de coco, 1 cuillère à soupe de sucre et 1/3 cuillère à café de sel. Ajouter 1 cuillère de fécule de tapioca (ou Maïzena) dilué dans un peu d’eau, dans le lait de coco. Bien mélanger jusqu’à ce que le lait de coco s’épaississe un peu. Eteindre et réserver pour napper le maïs au moment de servir.
  • Au choix, à consommer frais (plus largement répandu) ou tiède : Verser dans 4 bols en ayant retiré avant les morceaux de feuilles de pandanus puis napper d’une ou deux cuillères à soupe de crème de coco.
  • Pour déguster, mélanger bien la crème de coco et le maïs.

Voilà un fabuleux dessert vietnamien, tout simple et rapide à faire, qui peut aussi  bien se déguster à toute heure de la journée, au goûter qu’en fin de repas… Bonne dégustation et bonne découverte pour ceux qui ne connaissent pas !!!

Thaïlande : Mangue et riz gluant au lait de coco (Khao niao mamuang ข้าวเหนียวมะม่วง)

Un clin d’œil gourmand pour une amie grande connaisseuse de la culture thaïlandaise, voici une bonne occasion pour vous présenter l’un de mes desserts préférés !

Le délicieux khao niao mamuang, est un dessert à base de riz gluant, de lait de coco et de mangue, très populaire et particulièrement apprécié en Thaïlande. C’est un classique de la « street food » thaïlandaise que l’on trouve partout dans la rue chez les vendeurs ambulants ou dans les petites gargotes. À consommer tiède ou chaud, le riz gluant délicieusement parfumé au lait de coco s’harmonise parfaitement bien avec la douceur et l’acidité de la mangue. De délicieuses variantes existent également avec des fruits tels que la papaye ou le fameux durian.

Le riz gluant, à ne pas confondre avec le riz aux grains longs et parfumés ou aux grains ronds (du Japon) qu’on déguste habituellement avec les plats salés et qui n’a ni la même texture ni la même saveur, se caractérise dans sa teneur quasi nulle en amylose et élevée en amylopectine (deux composants de l’amidon), à l’origine de son caractère collant et de son opacité. Le peuple Lao du Laos et du Nord-Est de la Thaïlande, consomme principalement ce riz, aussi bien dans les préparations salées que sucrées. Tandis que dans les autres régions de la Thaïlande ou d’Asie (Chine, Corée, Japon, Vietnam, les Philippines), à quelques rares exceptions comme le Lo mai gai (portion de riz gluant et de poulet dans une feuille de lotus et cuit à la vapeur, servi en dim sum à Hong Kong, Singapour et en Malaisie) ou le kauk hnyin baung birman servi avec des pois bouilli au petit-déjeuner, le riz gluant est plutôt utilisé dans les desserts ou plats salés festifs. (Source : Wikipedia / Riz gluant).

Voici une des versions de la recette de khao niao mamuang (mangue et riz gluant au lait de coco) telle que je la prépare :

Pour 4 personnes.

Ingrédients :

  • 2 mangues bien mûres
  • 500 g de riz gluant (on en trouve dans tous les magasins d’alimentation asiatique)
  • 400 ml de lait de coco
  • 120 g de sucre cassonade (ou sucre de palme)
  • 1/2 cuillère à café de sel
  • 1 feuille de pandanus (facultatif – on en trouve dans les supermarchés asiatiques, en sachet contenant plusieurs feuilles, au rayon frais des herbes aromatiques).

Préparation :

  • J-1 : Rincer plusieurs fois le riz gluant à l’eau froide. Dans un grand récipient, faire tremper une nuit en veillant à laisser assez d’eau en surface pour le riz qui va gonfler.
  • Le jour J : Rincer et égoutter le riz gluant. Cuire à la vapeur pendant 25 à 30 minutes. Au bout de 15 minutes, remuer délicatement le riz gluant afin qu’il puisse cuire de façon homogène. Couvrir et poursuivre la cuisson.
  • Dans une casserole, sur feu moyen faire chauffer le lait de coco avec (facultatif) la feuille de pandanus coupée en grands tronçons (pour parfumer le lait de coco). Ajouter le sucre et le sel. Mélanger sans cesser de remuer. Arrêter la cuisson dès ébullition.
  • Dès que le riz gluant est cuit, le mettre dans un récipient (ou saladier). Verser doucement les 2/3 du lait de coco (sans les tronçons de feuille de pandanus) sur tout le riz . Mélanger délicatement afin que le riz absorbe parfaitement le lait de coco. Laisser reposer un quart d’heure.
  • Découper les joues de mangue au plus près du noyau. Peler la peau, puis détailler la mangue en lamelles ou en morceaux, selon envie. Compter 1/2 mangue par personne.
  • Dans quatre petites assiettes, déposer une portion de riz à côté la portion de mangue. Au moment de servir, verser un peu du reste du lait de coco, sur le riz gluant.

À découvrir et à déguster sans modération… Bon appétit !!!