Ciné-Cuisine : Une chaussure qui a du goût…

La Kitchenette de Miss Tâm Chaplin scène soulier dans la Ruée vers l'Or 1925

Voici une des scènes mythiques du célèbre film La Ruée vers l’or (The Gold Rush) de Charles Chaplin en 1925, où l’on salive autant que Charlot et son compagnon de fortune, Big Jim, devant un délicieux soulier bouilli comme une poule-au-pot fumante, accompagné de son lacet-spaghetto. Mmm… une chaussure appétissante cuite à point !

Pour la petite histoire, savez-vous que cette savoureuse scène a nécessité soixante-trois prises et trois jours de tournage pour satisfaire le perfectionniste Chaplin ? Lui-même et Mack Swain (dans le rôle de Big Jim qui partage le repas) devaient avaler la chaussure fabriquée en réglisse à chaque prise, entraînant de terribles problèmes de transit… Chaplin se retrouva même hospitalisé à la suite d’un choc insulinique (un coma hypoglycémique) !

Un extrait de la scène du repas pour notre plaisir ! Moi, je me régale…

Bon appétit ! 

Recherche désespérément la pâte à tarte au citron de mes rêves…

Tarte au citron Pâte à tarte La Kitchenette de Miss Tâm

Cela fait deux ans que je me creuse régulièrement les méninges pour essayer de reproduire la pâte à tarte au citron de mes rêves, celle goûtée (presque) par hasard dans un petit bistrot à Paris. J’ai beau suivre des recettes de grands pâtissiers, modifier mille fois ma pâte à tarte, chercher dans les superbes blogs de cuisine, je ne trouve PAS. Cette quête de la pâte « parfaite » de mes souvenirs vire à l’obsession. Tant que je ne pourrai la reproduire, je ne trouverai pas le repos.

Cela en fait rire et sourire plus d’un : « mais pourquoi pas une simple pâte brisée, ou une pâte sucrée de Pierre Hermé, ou d’un autre grand chef », me demande-t-on ? A y réfléchir, c’est quand même fou qu’une « simple » pâte à base de farine, de beurre, de sucre, d’oeuf (ou pas), d’amande (ou pas) puisse être si différente d’une version à l’autre ! Quel était donc le secret de ce cuisinier « ordinaire et anonyme » qui a tant marqué mes papilles de volupté et de grâce, avec une simple pâte à tarte au citron, croustillante avec un sablé subtil qui se fond dans la bouche ? Si logiquement on pense que la crème au citron est la pièce maîtresse de la tarte (au citron!) certes, je pense que la texture de la pâte a autant d’importance pour l’accompagner, la soutenir, la mettre en scène, et lui permettre de s’exprimer dans une symbiose gustative parfaite.

Que faire lorsque l’obsession gustative devient invivable ? Agir ! Avec le défi de (re-)faire les recettes de pâte à tarte au citron, de chefs et de bloggers passionnés de cuisine, tout cela en deux mois ! Je vous tiendrai au courant de mes recherches, de cette quête folle de LA pâte à tarte au citron… et vous en livrerai la recette si je la trouve !

A moins que vous déteniez le secret de la pâte…?

Mise à jour le 3/12 : La recette de la tarte au citron – revisitée : cliquer sur le lien.

Voici provisoirement ma recette de pâte à tarte (pour la tarte au citron) :

Ingrédients :

  • 250  g de farine
  • 30 g d’amande en poudre
  • 175 g de beurre doux
  • 60 g de sucre en poudre
  • 1 pincée de sel
  • (facultatif) zeste râpé d’un 1/2 citron non traité
  • 2 à 3 cuillères à soupe d’eau bien froide

Préparation de la pâte :

  • Dans un récipient, mélanger la farine et le beurre coupé en morceaux jusqu’à obtenir une texture grossièrement sableuse.
  • Ajouter l’amande, le sel, le zeste râpé puis le sucre. Mélanger jusqu’à obtenir une texture finement sableuse.
  • A la fin, verser 2 cuillères à soupe d’eau bien froide dans la pâte. Pétrir pour bien agglomérer la pâte avec l’eau. Si la pâte semble encore un peu sèche et ne s’agglomère pas bien, rajouter encore 1 cuillère à soupe d’eau. Puis travailler rapidement la pâte afin de ne pas perdre le croustillant à la cuisson (en ce qui me concerne, je travaille toujours la pâte à la main). La pâte doit être souple et non collante.
  • Foncer la pâte dans un moule à tarte chemisé de papier sulfurisé, piquer le fond de tarte, et laisser reposer au frais pendant 1/2 heure.
  • Cuire à blanc à four chaud 180°C pendant 15 mn. Puis badigeonner de blanc d’oeuf sur la pâte à l’aide d’un pinceau, et remettre la pâte à cuire au four 5 mn supplémentaire. Ce procédé permet d’éviter à la crème de ramollir la pâte.

Archives France Inter : « On va déguster » Spéciale Vietnam

France Inter – Emission culinaire « On va déguster » du 20 mai 2012 par François-Régis Gaudry

Spéciale Vietnam

avec les invités le chef Didier Corlou (Restaurant Verticale à Hà Noi, Vietnam) et Virginie Ta (Restaurants « Au coin des gourmets : Saveurs d’Indochine » Rive droite et Rive gauche).

Lien vers l’émission en réécoutehttp://www.franceinter.fr/emission-on-va-deguster-speciale-vietnam

Gâteau ultra moelleux au chocolat

Torta caprese 8 La Kitchenette de Miss TâmOù est donc le simple gâteau au chocolat d’antan ? Moelleux, fondant, mi-cuit, coulant… on s’y perd ! Pas vous ?

Ces dernières années, en quête du moelleux, la mode est à la cuisson rapide, la pâte à peine cuite, le coeur fondant, voire coulant, avec peu de farine, beaucoup de chocolat et de sucre.

Savez-vous que Michel Bras, le chef étoilé aveyronnais, est le créateur du fondant (coulant) au chocolat en 1981, dont la particularité est de placer une ganache au chocolat congelée au coeur d’une pâte à biscuit au chocolat ? Le fondant a bien évolué depuis.

Aujourd’hui, comment distinguer le moelleux d’un fondant, et le fondant d’un coulant ou mi-cuit ? Nous trouvons toutes sortes de définitions, et à examiner les recettes proposées de près, les différences ne sont pas si claires que ça. Par exemple, le fondant se distingue en principe du vrai coulant par une cuisson lente qui permet de caraméliser un peu les ingrédients, avec une texture dense et moelleuse qui adhère au palais. Cependant on trouve encore des recettes de fondant au coeur coulant qui se rapprocheraient alors du mi-cuit. Ce dernier se caractérise par une cuisson ultra rapide (en général, entre 10 et 15 mn), avec une pâte à peine cuite, un coeur bien coulant et quasiment pas de farine (1 à 2 cuillères à soupe de farine). Quant au moelleux, nous trouvons des recettes proches du fondant, avec une pâte dense (car beaucoup de beurre !), un goût bien sucré et très fort en chocolat, tel que le délicieux moelleux de Pierre Hermé (qui s’apparente davantage au fondant mais avec une cuisson rapide à la mi-cuit !). C’est à ne rien y comprendre…

Mais alors… qu’est-ce qu’un moelleux au chocolat ? Exit celui de Lenôtre très complexe, ou celui de Conticini (procédés proches du fondant de Michel Bras avec ganache et biscuit), le moelleux selon moi, est un gâteau à texture légère et aérée, avec un bon goût de chocolat corsé, et pas trop sucré… En comparant les recettes de Pierre Hermé, Lenôtre, Conticini, des sites culinaires marmiton.org, gateau.com, ou moelleux-au-chocolat.com, et des divers blogs de cuisine, aucune recette se rapproche de ce que j’appelle la pâte aérée et légère du moelleux ! Je me demande alors si « mon » moelleux n’est pas plutôt un simple gâteau au chocolat ultra moelleux et ce qu’on appelle communément le moelleux au chocolat est en réalité un fondant au chocolat, et qui n’est donc pas un coulant au chocolat ! Vous me suivez toujours…? Bref.

On m’a récemment demandé le « secret » de mon moelleux au chocolat. En étudiant et en réalisant toutes les recettes (de moelleux, fondants et mi-cuits) des références mentionnées, mon gâteau contient simplement plus de farine et moins d’œufs. Est-ce peut-être là mon petit « secret »…de légèreté ? Quoiqu’il en soit, le résultat est fabuleux !

Et vous, quelle définition donneriez-vous pour un moelleux au chocolat ? Et quelle est votre recette ?

>> Réactualisation de ma recette le : 02/09/2015

Mon moelleux au chocolat

Pour un moule à manqué de 26 cm de diamètre – Préparation : 15 mn – Cuisson : 30 mn

Ingrédients :

  • 150 g de chocolat au lait (ou noir selon goût)
  • 90 g de beurre doux ramolli
  • 120 g de farine
  • 110 g de sucre
  • 2 œufs
  • 150 ml de lait (soit 15 centilitres)
  • 1+1/2 cuillère à café de levure chimique
  • 1 grosse pincée de fleurs de sel
Préparation : 
  • Dans une petite casserole, chauffer le lait jusqu’à ébullition.
  • Hors du feu, casser le chocolat en morceaux et les faire fondre dans le lait chaud. Bien mélanger. Puis laisser tiédir.
  • Dans un récipient, bien mélanger le sucre et le beurre ramolli. Y ajouter les œufs entiers et fouetter vigoureusement (à la main) la préparation.
  • Ajouter la farine, le sel et la levure au mélange œuf/beurre/sucre. Bien mélanger le tout.
  • Puis verser le lait chocolaté tiédi dans la préparation et fouetter vigoureusement jusqu’à obtenir un appareil onctueux.
  • Beurrer le moule à manqué de 26 cm de diamètre.
  • Verser la préparation dans le moule et mettre à four préalablement préchauffé à 170°C. Cuire pendant 30 minutes à chaleur tournante. Prolonger la cuisson de quelques minutes si nécessaire. Le gâteau est cuit lorsque la lame du couteau plongée au centre du gâteau en ressort sèche.
  • Laisser refroidir avant de démouler (ou laisser dans le moule).
Servi avec de la crème fouettée, c’est une merveille… Un nuage de plaisir gustatif garanti… Bon appétit les gourmands !

Les blinis Demidoff du Festin de Babette

Le festin de Babette 
Une comédie dramatique danoise de Gabriel Axel, tournée en 1987, avec Stéphane Audran dans le rôle de Babette. Une adaptation d’après la nouvelle « Le dîner de Babette » de Karen Blixen.

Babette, une cuisinière française hors pair, fuit la France troublée de 1871 et se retrouve au Danemark comme servante chez deux soeurs célibataires et dévotes. Elle s’intègre facilement dans la petite communauté austère et puritaine. Vivant fort modestement, ses patronnes partagent généreusement une nourriture simple qui ne leur procure aucun plaisir. Après quatorze ans d’exil, elle reçoit un jour la somme inespérée de 10.000 francs en or à la loterie, qui lui permet de rentrer en France. Mais avant son départ, elle demande à ses patronnes de la laisser préparer un somptueux festin dans la grande tradition française, qu’elle offre à la communauté et qui lui coûte tout son gain. Les convives en sortiront tous transformés.

C’est un film magnifique plein de délicatesse et de sensualité, une célébration du don de soi, de la création et du bonheur de vivre ! A revoir ou à découvrir absolument !

Parmi les nombreux plats du festin, voici la recette des blinis Demidoff de Babette servis dans l’extrait du film.

(1) Blinis Demidoff (blinis au caviar) du Festin de Babette

Les blinis au caviar recette du Festin de Babette

Pour 12 petits blinis

Ingrédients :

  • 600 g de pomme de terre
  • 150 g d’oignon
  • 2 oeufs
  • sel
  • poivre du moulin
  • 100 g de beurre clarifié (2)
  • 250 g de caviar
  • 200 g de crème fraîche

Préparation :

  • Laver et peler les pommes de terre et les oignons. Les râper finement, les égoutter quelques minutes, puis ajouter les oeufs, le sel et le poivre et bien mélanger.
  • Faire chauffer le beurre clarifié dans deux poêles. Confectionner 12 petites galettes avec la pâte, et une fois cuites, les déposer sur du papier absorbant.
  • Présenter les blinis sur un plat de service. Garnir avec du caviar et de la crème fraîche.

(1) Recette des blinis du Festin de Babette sur Arte.tv

(2) Beurre clarifié du site Chef Simon : http://chefsimon.com/beurre-clarifie.html

  • Faire fondre le beurre dans une casserole à feu doux et sans remuer. La caséine (protéine du lait) forme une mousse à la surface.
  • Sous cette caséine, il y a le corps gras (lipides) et en dessous des lipides : le petit lait. Enlever en surface cette mousse. Ôter le corps gras en le versant avec délicatesse dans un autre récipient et en laissant au fond le petit lait.
  • Vous obtenez au final un beurre clarifié qui a l’avantage de bien supporter les températures élevées jusqu’à 180°C.