Soupe aux raviolis aux porc et crevettes (style won ton)

La Kitchenette est devenue une petite gargote d’Asie ces derniers temps… Mais je reviendrai à mes amours de pâtisserie prochainement, c’est promis. En attendant, ça sent bon la soupe de won ton ou raviolis chinois par ici ! Et si par hasard un connaisseur ou des amis visiteurs chinois me rendent visite, qu’ils veuillent bien m’excuser d’avance pour cette copie culinaire. En effet, j’ai répondu à mes humeurs et mémoires gustatives pour composer cette soupe d’inspiration chinoise…

Cela remonte à mon enfance et le souvenir merveilleux de la cuisine familiale. On y faisait des raviolis chinois…sans doute à la vietnamienne : des hoành thánh (ça sonne un peu comme… won ton, n’est-ce pas?). Dans mon enfance, j’observais d’abord en cuisine, puis je pouvais enfin aider à en confectionner moi-même, impatiente et heureuse de pouvoir mélanger la farce à la main, de déposer de petites portions sur les carrés de pâte de blé, de les envelopper pour en faire de délicieux petits raviolis, de les plonger dans le bouillon brûlant et les voir se friper joliment, de sentir le doux parfum du gingembre flotter dans la cuisine, de goûter à la soupe qui avait pris tout le suc et les saveurs des raviolis, de pouvoir enfin mordre dans un petit ravioli moelleux, savoureux, délicieux…avec une cuillère de bouillon bien chaud… Ah quel bonheur !

Je vais essayer de restituer ce plaisir avec cette recette de la soupe aux raviolis aux porc, crevettes et chou chinois, en espérant qu’il n’y a pas de faute de goût pour la cuisine chinoise…

Pour 4 personnes. Une quarantaine de petits raviolis.

Ingrédients :

Farce :

  • 250 g de viande de porc (échine)
  • 200 g nets de crevettes crues décortiquées (les acheter entières pour le bouillon donc il faudra compter 300-350 g de crevettes entières crues – les black tiger surgelées sont parfaites chez Picard (France) par exemple)
  • 150 g de chou chinois (environ trois grandes feuilles)
  • 1 oignon jeune (sinon, la partie blanche d’un poireau)
  • 30 g de ciboulettes chinoises (ciboulette aillée – à feuilles plates) – si on n’en trouve pas, remplacer par 2 gousses d’ail haché.
  • 4 tranches fines de gingembre frais pelé haché (farce)
  • 2 cuillères à soupe de sauce de soja
  • 1 cuillère à soupe de vin de riz chinois (Shao Hsing Hua Tiao Chiew) ou si vous n’en trouvez pas, du Mirin japonais (mais ce n’a pas le même goût, c’est plus doux!). On peut aussi remplacer par du vin blanc.
  • 1 cuillère à café d’huile de sésame chinois
  • Sel et poivre selon goût.
  • 2 paquets de feuilles de pâte à raviolis chinois(de la marque Joyeux Bouddha) : chaque paquet contient environ 30 à 35 feuilles.
  • 1 blanc d’œuf légèrement battu

Bouillon ou fumet de crevettes :

  • Têtes, queues et carapaces de crevettes
  • 2 tranches de gingembre frais pelé
  • 1/2 oignon
  • 2 gousses d’ail
  • 1 cuillère à soupe de sauce de soja
  • 1 cuillère à soupe de vinaigre de riz
  • Sel, poivre selon goût.

Préparation :

Le bouillon :

  • Décortiquer les crevettes entièrement. Réserver les parures de crevettes pour le bouillon.
  • Dans une grande casserole, mettre les parures de crevettes dans 1,5 litre d’eau froide et faire bouillir. Baisser à feu moyen. Écumer les impuretés. Ajouter le gingembre, l’oignon et l’ail. Poursuivre la cuisson pendant 30 minutes à légers frémissements.
  • A 5 minutes avant la fin de cuisson, verser la sauce de soja, le vinaigre de riz (foncé) et rectifier avec un peu de sel et poivre selon goût.
  • Après cuisson, hors du feu, prendre un presse-purée, presser les têtes, queues et carapaces de crevettes cuites, et les ingrédients du bouillon, avant de filtrer le bouillon au chinois (passoire à trous très fins). Jeter les parures de crevettes et les aromates. Réserver le bouillon.

La farce :

  • Hacher la viande de porc avec 100g de crevettes crues décortiquées.
  • Hacher grossièrement au couteau le reste des 100 g de crevettes (pour une texture texture plus ferme).
  • Hacher finement au couteau le chou chinois.
  • Ciseler finement la ciboulette chinoise (à feuilles plates / ciboulette aillée).
  • Ciseler finement l’oignon nouveau. Garder un peu de la partie verte (tige de l’oignon) pour parsemer la soupe avant de servir.
  • Hacher finement le gingembre.
  • Dans un grand récipient, mélanger tous les ingrédients ci-dessus. Verser la sauce de soja, le vin chinois, l’huile de sésame, le sel et poivre. Mélanger de façon homogène. La farce est prête.

Les raviolis :

  • Mettre le blanc d’un œuf dans un bol, et à portée de mains, avec un pinceau.
  • Sortir les feuilles de raviolis et les disposer les unes à côté des autres en rangées sur la table farinée (le plus possible). Pour cette quantité, prévoir environ 40 feuilles.
  • À l’aide d’une cuillère à café, prendre une petite portion et la déposer sur une feuille de pâte à raviolis. Procéder de même sur toutes les feuilles. La portion doit faire environ la taille d’une petite noix.
  • À l’aide du pinceau, étaler un peu de blanc d’œuf sur les bords des feuilles de raviolis pour une meilleure adhésion des bords. Enrouler la pâte avec sa farce sur elle-même vers l’extérieur. Mettre le rouleau avec la partie fermée visible face à soi, prendre les deux bouts, les coller en arrière en mouillant de blanc d’œuf le point d’attache (cf. photo).
  • Remettre le bouillon filtré et écumé sur le feu. Dès ébullition, mettre à cuire pendant 5 à 10 minutes les raviolis en plusieurs portions. Égoutter les raviolis, les mettre dans un bol (compter entre 7 à 10 raviolis par personne en plat principal), verser le bouillon brûlant, et parsemer d’un peu de tiges d’oignon nouveau.

Et voilà une savoureuse soupe aux raviolis aux porc, crevettes et chou chinois ! Chez moi, la marmite de soupe n’a pas fait long feu… Les raviolis ont été engloutis en un clin d’œil… Et si vous réalisez cette soupe, j’espère vivement qu’elle vous plaira aussi ! Bonne dégustation et bon début de semaine à tous !!!

Porc au caramel vietnamien (thịt kho trứng)

Au Vietnam, le porc au caramel et aux oeufs ou en vietnamien le thịt kho trứng d’origine du Sud, est l’un des plats les plus populaires faisant également partie des  plats servis au nouvel an vietnamien, le Tết. Il ne faudrait pas confondre avec le porc au caramel au poivre (thịt kho tiêu), un plat en sauce à la consistance sirupeuse, bien différent au niveau du goût et de la texture.

Il existe des variantes de ce mets exquis avec l’ajout de gingembre, d’épices diverses, de lait de coco, etc. Voire le remplacement du nuoc mam (nước mắm en vietnamien – sauce de poisson en saumure – le condiment typique du Vietnam) par la sauce de soja ou un mélange des deux. Cependant, je préfère la version simple, sans artifices et tout aussi savoureuse.

La viande est particulièrement moelleuse et parfaitement imprégnée de sa sauce. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la couche de gras et la couenne de la poitrine de porc mijotées de cette façon se dégustent facilement sans aucun écœurement. Bien au contraire ! Cela contribue à la richesse de la texture en bouche : le filandreux côtoie merveilleusement bien la douceur fondante du gras et l’élasticité tendre de la couenne. Même à la maison avec deux gourmands exigeants qui n’aiment habituellement ni le gras ni la couenne, ceux-là n’en laissent pas une miette dans leur bol, laissant échapper entre chaque bouchée de riz et de viande de petits grognements de contentement et de plaisir. Ma dernière marmite n’a pas fait long feu…

Voici ma recette du porc au caramel :

Pour 6 personnes. Temps de préparation : 30 minutes. Temps de cuisson : 1 h 15.

Ingrédients :

  • 1 kg de poitrine de porc (non salée – choisir un morceau avec peu de gras)
  • 8 à 10 œufs durs écalés
  • 100 g de sucre
  • 50 ml d’eau pour le caramel
  • 500 ml d’eau ou jus de coco (Pas le lait de coco ! L’eau ou jus de coco se trouve maintenant partout en supermarché au rayon jus de fruits frais, dans les magasins bio ou encore au rayon surgelé des supermarchés asiatiques à Paris)
  • 50 ml de nuoc mam (nước mắm en vietnamien – sauce de poisson en saumure – le condiment typique du Vietnam)
  • 1/2 cuillère à café de sel
  • 1/2 cuillère à café de poivre blanc
  • 4 gousses d’ail (2 gousses grossièrement hachées + 2 gousses finement hachées)
  • Facultatif : 1 petit piment rouge coupé en fines rondelles.
  • 2 cuillères à soupe de ciboulette chinoise ciselée

Préparation :

  • Cuire les œufs dans l’eau bouillante pendant 10 mn. Rincer à l’eau froide pour stopper la cuisson. Laisser tiédir et les écaler. Réserver.
  • Couper la poitrine de porc en gros cubes de 4×4 cm (les morceaux se réduisent beaucoup à la cuisson). Bien conserver la couenne (même si cela vous rebute, cela fait partie du plat. A la cuisson, la couenne se ramollit et devient fondante. Elle permet également une bonne tenue des morceaux.)
  • La différence avec toutes les autres recettes au lieu de mettre les cubes de viandes directement dans le caramel puis d’écumer les impuretés durant la cuisson, je pré-cuis ma viande : Dans une casserole, faire bouillir 2 litres d’eau. Peler les gousses d’ail, hacher grossièrement 2 gousses et les ajouter à l’eau bouillante en même temps que les cubes de porc et la grosse pincée de sel. Baisser le feu en gardant un frémissement et cuire pendant 15 minutes. Écumer les impuretés pendant la cuisson. Réserver. (Cette étape permet d’enlever toutes les impuretés de la viande, de réduire le gras et de rendre la viande plus moelleuse).
  • Dans une marmite sur feu assez vif, faire le caramel avec le sucre et l’eau. Dès que le sucre commence à légèrement brunir, mélanger rapidement (le caramel est très liquide). Éteindre.
  • Hors du feu, ajouter aussitôt les morceaux de porc, les 2 gousses d’ail restantes finement hachées, mélanger au caramel et les remettre sur le feu. Faire revenir très rapidement en nappant la viande de caramel. Verser l’eau de coco, le nuoc mam, le sel. Poursuivre la cuisson à couvert pendant 1 heure 15 en maintenant un léger frémissement.
  • A 30 minutes avant la fin de cuisson, ajouter les œufs durs écalés et le poivre. Les œufs bruniront et seront bien imprégnés de toutes les saveurs de la sauce.
  • Facultatif : Pour les amateurs de piment, à 10 minutes avant la fin de cuisson,  ciseler le piment en fines rondelles et ajouter à la viande.
  • Pour le service : Mettre le porc, les œufs coupés en 4 (dans le sens de la longueur) et la sauce dans un grand bol de service. Parsemer de ciboulette ciselée.

N.B. Pour ce plat, la sauce n’est pas sirupeuse mais liquide.

Et voilà un succulent porc au caramel prêt à la dégustation ! À servir avec du riz blanc parfumé (pas de fantaisie svp, un riz cantonais (chinois !) est hors de propos ici ! 😉 ) avec par exemple des liserons d’eau sautés ou comme moi, du chou chinois coupé et cuit dans un bouillon pendant 15 minutes. Au nouvel an vietnamien, on sert ce plat avec des germes de haricots mungo marinés dans du vinaigre de type « pickles » (dưa giá).

Traditionnellement, on sert le porc au caramel et les légumes ou accompagnements dans des plats séparés, chaque convive a son bol de riz rempli et se sert directement dans les plats à disposition sur la table.

Bonne dégustation et bon appétit !!!

Rôti en cocotte et son ragoût de lentilles vertes du Puy…

 

Aujourd’hui, pas trop d’inspiration… C’est vendredi et comme souvent, le frigo est presque vide… (pour être à nouveau rempli le samedi après le marché!). Alors…que cuisiner ? Vendredi, c’est le jour du défi : « on fait avec ce que l’on a! » et cela doit être bon évidemment. Sinon, cela serait trop facile. Excitant, non ?

Je regarde dans le frigo et fais une liste : un rôti de porc, des carottes, une branche de céleri, du persil, des oignons, des petits oignons blancs, de l’ail, etc… Et dans le garde-manger : pâtes, riz, polenta, semoule, lentilles vertes du Puy… Ahaaa… des lentilles vertes…

C’est décidé, ça va être un rôti de porc en cocotte et un ragoût de lentilles vertes du Puy !!! Il n’y a plus qu’à s’y mettre ! Hâte, hâte !

Mise à jour le 24/10/2012 : J’ai reçu de nombreux messages me demandant la recette du ragoût aux lentilles. La voici enfin !

Pour 4 personnes :

  • 400 g de lentilles vertes du Puy
  • 3 belles carottes coupées en rondelles
  • 1 gros oignon émincé
  • 100 g de champignons de Paris émincés
  • 150 g de lardons fumés
  • 125 g de crème fraîche
  • 150 ml de purée ou coulis de tomate
  • 1/2 litre de bouillon de volaille
  • 1 feuille de laurier
  • Herbe de Provence
  • Sel, poivre du moulin
Préparation : 
  • Eplucher et couper les oignons en petits dés. Les faire revenir avec les lardons dans une marmite.
  • Eplucher et couper les carottes en rondelles. Les ajouter aux lardons.
  • Verser la purée ou le coulis de tomate avec les aromates dans la cocotte. Ajouter le bouillon de volaille et les lentilles vertes. Cuire à feu vif jusqu’à ébullition.
  • Ajouter les champignons émincés. Couvrir et poursuivre la cuisson à feu doux pendant 30 mn. Rectifier avec sel et poivre du moulin.
  • En fin de cuisson, prélever le jus de lentille avec 6 cuillères à soupe de lentilles dans une casserole.
  • Ajouter la crème au jus de cuisson, réduire 15 mn à feu vif. Mixer la sauce avec un mixer plongeant. Et la verser sur les lentilles. Servir chaud !

Rôti de porc en cocotte

Ingrédients :

  • 1kg de rôti de porc
  • 1 carotte en rondelles
  • 1 branche de céleri en petits dés
  • 1 oignon émincé
  • Huile d’olive
  • 15 cl d’eau
  • Feuille de laurier, thym, ail
  • Sel, poivre du moulin
Préparation :
  • Eplucher l’oignon et la carotte. Les émincer. Couper la branche de céleri en petits dés. Eplucher l’ail.
  • Chauffer l’huile d’olive dans une cocotte en fonte. Saler le rôti de porc (sorti du réfrigérateur au moins 30mn avant cuisson) et le faire dorer sur toutes ses faces. Le réserver.
  • Dans la même cocotte, faire revenir l’oignon, la carotte et le céleri avec une pincée de sel et une cuillère à soupe d’huile d’olive. Ajouter les aromates et les 15 cl d’eau puis déglacer à feu vif.
  • Remettre le rôti de porc dans la cocotte et poivrer. Couvrir et poursuivre la cuisson pendant 45 mn à feu moyen.
Servir chaud le rôti de porc en tranche avec le ragoût de lentilles vertes… C’est un pur délice ! Bon appétit les gourmands !

Informations sur la lentille verte du Puy, cliquez ici : http://www.auvergne.chambagri.fr/pages/rubsav/fiches/fruits/lentil.htm

La Lentille Verte du Puy se différencie de ses consoeurs par son goût fin, délicatement sucré, sa belle couleur verte, sa peau plus fine et son amandenon farineuse permettant une cuisson rapide.

Les « Grands » de la gastronomie française ont rendu hommage à cette « Perle ponote » comme on l’appelle au pays ; parmi eux, Paul Bocuse, Bernard Loiseau, Georges Blanc, Régis Marcon ou encore Michel Roth (Le Ritz).