Aujourd’hui la Kitchenette s’est transformée en « laboratoire de pâtisserie » ! Imaginer, visualiser, expérimenter, toucher, goûter, cuire et re-cuire, être euphorique ou être déçue par le résultat, recommencer… Suivre une recette n’a jamais été ma tasse de thé. Autant pour les plats salés, je peux improviser, faire ce qu’il me plaît, au gré de mes envies. En ce qui concerne la pâtisserie, cela demande une précision au milligramme. J’aime par-dessus tout la simplicité dans la forme (et dans la réalisation), avec une texture et des saveurs qui surprennent ou qui laissent place au goût authentique. Et ce qui me passionne en cuisine, c’est l’alchimie des aliments, c’est composer et non lire une partition culinaire, chercher, trouver, atteindre le goût et la texture imaginés ! Aujourd’hui, je suis particulièrement heureuse, heureuse d’avoir réalisé mon moelleux aux myrtilles tel que je l’imaginais. Tout simple, tout bleu, tout moelleux, tout délicieux…
Les Leckerli de Bâle
À l’approche des fêtes de fin d’année, au mois de décembre quand il fait bien froid et gris, je suis particulièrement d’humeur pour confectionner des tonnes de biscuits, pas seulement ceux de Noël, mais également les leckerli de Bâle, un de mes biscuits préférés ! Tous les Suisses et… les Alsaciens connaissent bien ces délicieux petits gâteaux secs au goût exquis de pain d’épices, à base de miel, d’épices, d’amandes et d’écorces d’orange et de citron confites, avec un glaçage parfumé au kirsch. Mmmh… j’en raffole !
Lorsque je suis de passage en Suisse, je ne manque aucune occasion pour aller acheter un ou deux paquets de leckerli de Bâle et pour les déguster (que dis-je ? Les dévorer !) aussitôt ! Et par chance, pas besoin d’aller jusqu’à la ville de Bâle à la Leckerlihaus (Maison de Leckerli) pour en trouver des bons, mais simplement dans les supermarchés de Suisse (Coop ou Migros). Vivant à Paris, je n’en trouve hélas nulle part…
Cédant à ma gourmandise sans limites et à ma curiosité, j’ai dû faire quelques recherches pour trouver des recettes de leckerli, dont celle proposée par l’encyclopédie du Culinaria Tome 1 au chapitre sur la cuisine suisse. Après des recoupements de recettes puis quelques modifications apportées, voici donc ma version des leckerli de Bâle.
Recette des leckerli de Bâle :
Pour une cinquantaine de petits biscuits / soit 1 plaque à pâtisserie.
Temps de préparation : 30 mn – Temps de repos de la pâte : 6 h – Cuisson : 15 à 20 minutes.
Ingrédients :
- 250 g de miel liquide (évitez les miels trop parfumés type lavande par ex.)
- 100 g de sucre
- 350 g de farine blanche
- 60 g d’amandes + 60 g de noisettes grossièrement concassées
- 50 g d’écorce d’orange confite + 50 g d’écorce de citron confite grossièrement hachées
- Zeste d’un citron non traité et lavé, râpé
- 2 cuillères à café rases de cannelle en poudre
- 2 cuillères à café rases de 4 épices (cannelle, gingembre, clou de girofle, muscade)
- 10 cl de kirsch
- 2 pointes de couteau de bicarbonate de sodium (dans la recette d’origine, c’est 5 g de potasse ou carbonate de potassium pour cette quantité : cela permet de rendre les pâtes au miel extensibles et de maintenir l’humidité des produits – mais je n’en ai pas trouvé)
- Glaçage : 150 g de sucre glace, 1 blanc d’oeuf, 2 cuillères à soupe de kirsch
Préparation :
- Dans une casserole, faire chauffer le miel à feu moyen. Une fois liquide, ajouter le sucre et mélanger jusqu’à dissolution des grains de sucre.
- Ajouter les épices, les écorces d’orange et de citron confites, le zeste de citron râpé, les amandes et noisettes concassées, et bien mélanger sur feu doux.
- Hors du feu, incorporer le kirsch, la farine et le bicarbonate de sodium et mélanger vigoureusement à la cuillère en bois. A ce stade, la pâte sera collante, compacte et difficile à travailler. C’est normal avec le miel, sucre, peu de liquide et pas de matière grasse. Laisser tiédir quelques minutes.
- Découper deux feuilles de cuisson (papier sulfurisé) du format de la plaque à pâtisserie. Déposer la pâte et l’abaisser entre les deux feuilles de cuisson, avec un rouleau à pâtisserie, de manière à couvrir toute la surface de la feuille, sur une épaisseur de 3 mm environ (la quantité est prévue pour).
- Déposer la pâte abaissée sur la plaque, enlever la feuille de dessus et couper les bords pour avoir un rectangle net. La pâte doit être parfaitement lisse et « sèche » au toucher.
- Laisser reposer 6 heures à température ambiante.
- Préchauffer le four à 230°C. Piquer régulièrement la pâte à l’aide d’une fourchette puis enfourner à mi-hauteur et cuire à 210°C (Th.7) pendant 15 à 20 minutes. A partir de 15 minutes, je conseille de bien surveiller la cuisson. La surface doit être légèrement dorée. Si la cuisson est trop longue, les biscuits seront trop durs.
- Durant la cuisson, préparer le glaçage. Dans un bol, mélanger vigoureusement le sucre glace tamisé, le blanc d’oeuf et le kirsch jusqu’à obtenir un liquide épais.
- A la sortie du four, laisser reposer la pâte une dizaine de minutes puis transvaser la pâte avec sa feuille de cuisson sur une grande planche.
- Sur la pâte encore chaude, à l’aide d’une cuillère, étaler finement très le glaçage sur toute la surface. Au contact de la chaleur, le glaçage se fige en une couche fine et craquelle un peu. C’est le résultat souhaité.
- Découper aussitôt après glaçage, des rectangles d’environ 3 x 4 cm. C’est selon moi, l’étape la plus difficile et… ardue ! Mon conseil : je supprime les bordures (car plus cuites et dures) puis je découpe des bandes d’un côté puis de l’autre pour en faire des petits rectangles parfaits.
Laissez les leckerli refroidir avant de les ranger dans une boîte métallique avec couvercle. Ils se conservent très longtemps ! Mais généralement, ils sont engloutis très vite… Et voilà de délicieux leckerli faits maison ! A déguster à n’importe quelle heure… mais avec un thé, c’est encore meilleur !
Pâtissez, eh bien dansez maintenant !
Extrait du film italien « Aprile » de Nanni Moretti en 1998.
Un peu de bonne humeur pour terminer ce week end ?
N.B. Une fois n’est pas coutume, l’extrait de la comédie musicale sur un pâtissier trotskiste des années 50 est simplement un projet intégré dans l’histoire du film qui traite du journal filmé de Nanni Moretti, du 28 mars 1994 (jour du résultat des élections où la droite a gagné en Italie) en août 1997 (jour du quarante-quatrième anniversaire de l’auteur). Durant ce temps, le gouvernement a changé, le fils de l’auteur Pietro est né, la comédie musicale sur un pâtissier trotskiste est en gestation et un documentaire sur l’Italie est réalisé…
Ciné Gourmand : Sauce tomate à la viande – Recette de Maman Scorsese !
Ah la cuisine chez les Scorsese, c’est une affaire de famille…et de cinéma !
Voici une scène savoureuse du repas en prison (Lewisburg) tiré du film « Les Affranchis » de Martin Scorsese (« Goodfellas » titre original) tourné en 1990, où l’on voit entre autres le père du réalisateur, Charles Scorsese dans le rôle de Vinnie, préparant la sauce tomate à la viande, basée sur une recette mythique de Catherine Scorsese, la mère du réalisateur ! Un livre de recettes de Madame Scorsese « Italianamerican : The Scorsese Family Cookbook » fut d’ailleurs publié en 1996.
Catherine Scorsese jouait non seulement dans plusieurs films de son fils (dont Les Affranchis dans le rôle de la mère de Tommy DeVito (joué par Joe Pesci), mais cuisinait aussi pour toute l’équipe d’acteurs et de production durant les tournages. La fameuse sauce tomate à la viande est une des recettes de famille créditée dans les films de Martin Scorsese. Et le fameux ail très très finement émincé « au rasoir » apparaît depuis dans plusieurs recettes… A ce sujet, Martin Scorsese disait : « Ma mère faisait un plat qui s’appelait Poulet au citron et à l’ail, […]. L’ail était coupé si mince qu’elle pouvait le mettre sur le poulet, et le poulet grillait et l’ail noircissait puis disparaissait dans le jus de citron. C’était délicieux ! »
- 170 g de chair à saucisse
- 170 g de veau haché
- 170 g de boeuf haché
- 2,4 kg de tomates pelées
- 900 g de sauce tomate au naturel
- 15 cl de concentré de tomates
- 25 g de miettes de pain frais
- 6 cl de lait
- 1 gros oeuf
- 25 g de parmesan râpé
- 2 carottes
- 1 pomme de terre
- 50 cl d’eau
- 2 cuillère à soupe d’huile d’olive
- 5 cuillères à soupe de basilic frais haché
- 5 cuillères à soupe de persil plat frais haché
- 3 gousses d’ail pelées (finement au rasoir ?)
- 1 gros oignon pelé et haché
- Piment de Cayenne selon goût.
- Dans une marmite de 6 litres au moins, dorer l’oignon épluché et ciselé dans l’huile d’olive pendant 5 minutes en remuant de temps en temps.
- Dans un mixeur, mélanger les tomates et la sauce tomate au naturel.
- Dans la marmite, verser la sauce tomate mixée, puis ajouter l’eau, le concentré de tomates, l’ail finement ciselé, les carottes et la pomme de terre entières, 3 cuillères à soupe de basilic haché et 3 cuillères à soupe de persil plat haché. Saler et pimenter. Porter à ébullition, puis réduire à frémissement. Cuire pendant 30 minutes à demi couvert, en remuant de temps en temps.
- Dans un bol, détremper les miettes de pain dans le lait. Les verser dans un récipient avec la viande, l’oeuf, le parmesan râpé, le reste de basilic et de persil. Saler et pimenter. Ajouter 15 cl de sauce.
- Peu à peu, émietter la viande à la spatule tout en incorporant la sauce tomate. Couvrir à demi et laisser frémir pendant 1 heure. Mélanger régulièrement.
- Avant de servir, retirer les carottes et la pomme de terre. Servir sur les pâtes : environ 50 cl de sauce pour 500 g de pâte.
« Goodfellas » (titre en français : Les Affranchis), film de gangster réalisé par Martin Scorsese en 1990. Avec Robert de Niro, Ray Liotta, Joe Pesci, Paul Sorvino…
Adapté du livre « Wiseguy » de Nicholas Pileggi (journaliste spécialisé dans le monde de la mafia) paru en 1986, relatant la vraie histoire du gangster Henry Hill, Martin Scorsese collabore avec l’auteur pour l’écriture du scénario. Le film s’étend sur trois décennies entre 1955 et 1980, et raconte la véritable histoire du gangster Henry Hill et de ses amis, de la montée à la chute des associés de la famille Lucchese.
Tarte au citron – revisitée par Miss Tâm
Un peu de soleil par ce temps de pluie ? Rien de mieux qu’une bonne tarte au citron, un petit rond de soleil dans votre assiette… et de l’été pour vos papilles gourmandes !
Dans un article consacré à ma recherche « désespérée » de la pâte à tarte idéale pour la tarte au citron (cliquez sur le lien), j’ai depuis encore testé de nombreuses recettes de pâte sucrée et de pâte sablée de grands chefs et de celles proposées par des blogueuses et blogueurs, pour retrouver la délicate pâte croustillante dégustée un soir par hasard dans un bistrot parisien.
Parmi toutes les délicieuses recettes testées, je n’ai pas vraiment trouvé ce que je recherchais. Et s’il n’existe pas mille façons de confectionner une pâte à tarte sucrée, j’ai cependant testé par moi-même l’ajout du bicarbonate de soude (ou de la levure chimique qui en contient) dans la pâte, en me basant sur la texture si croustillante des Speculoos. Étonnant, n’est-ce pas ? Quant à l’appareil au citron, afin de réduire l’acidité des citrons et la quantité de sucre, j’ai remplacé un citron par une orange bien sucrée. L’orange ne dénature pas tant le goût du citron, mais ajoute plutôt une délicate douceur à la crème. Aucun de vos invités gourmands ne s’en apercevront. De plus, j’ai réduit la quantité de beurre que je trouve écoeurante en trop grande quantité, et je ne rajoute jamais de crème. Seule la saveur des agrumes est mise en valeur. Une autre variante gourmande récemment testée fut un délice : le mélange citron et mandarine.
Voici ma recette revisitée de la tarte au citron.
Temps de préparation : 15 minutes pour la pâte / 15 minutes pour l’appareil. Temps de repos au frais pour la pâte : 30mn. Cuisson : 20 minutes pour la pâte / 10 à 15 minutes au bain-marie pour l’appareil.
Ingrédients :
Pâte à tarte sucrée.
- 150 g de farine blanche
- 100 g de beurre doux froid et coupé en morceaux
- 50 g de sucre en poudre
- 1 petite pincée de sel
- (facultatif) 1 grosse pincée de bicarbonate de soude (ou de levure chimique)
- 1/2 cuillère à soupe d’eau froide (pas plus !)
- 1 blanc d’oeuf légèrement battu pour imperméabiliser la pâte.
Appareil au citron / orange.
- 120 ml de jus de citron non traité pressé – soit 2 citrons
- 60 ml de jus d’orange non traitée pressée – soit 1 petite orange
- Zeste râpé d’un citron non traité
- 3 oeufs moyens
- 40 g de beurre
- 120 g de sucre en poudre
Préparation :
Pâte à tarte sucrée
- Dans un récipient, mélanger la farine et le beurre froid coupé en morceaux jusqu’à obtenir un sable grossier. Ajouter le sucre, la pincée de sel et le bicarbonate de soude (ou levure). Bien mélanger le tout pour obtenir une pâte sableuse.
- Agglomérer le tout en ajoutant 1/2 cuillère à soupe d’eau froide. Travailler rapidement et former une boule de pâte.
- Étaler la pâte entre deux feuilles de papier sulfurisé (pour éviter que cela colle au rouleau à pâtisserie). Foncer la pâte dans un moule à tarte avec la feuille sulfurisée du dessous. Couper les bords et laisser reposer au frais pendant 30 minutes.
- Préchauffer le four à 190°C (Th.6/7). Avant d’enfourner, piquer la pâte à tarte, poser une feuille sulfurisée sur la surface de la pâte, déposer soit des haricots secs ou des noyaux d’abricots, pour que la pâte reste bien plane à la cuisson.
- Enfourner à mi-hauteur et laisser cuire pendant 15 minutes. Puis enlever les haricots secs et la feuille sulfurisée, étaler au pinceau un peu de blanc d’oeuf légèrement battu sur la surface de la pâte pré-cuite et poursuivre la cuisson pendant 5 minutes. Après cuisson, laisser tiédir avant de garnir l’appareil au citron.
Appareil au citron / orange.
- Presser les 2 citrons et l’orange pour obtenir 120 ml de jus de citron et 60 ml de jus d’orange.
- Râper le zeste d’un citron non traité et lavé. Et l’ajouter dans le jus.
- Dans une casserole au bain-marie, verser le jus et le zeste râpé, ajouter le sucre, les oeufs, et cuire en mélangeant sans cesse au fouet à feu doux. Puis ajouter le beurre. Mélanger encore jusqu’à ce que l’appareil épaississe et devienne onctueux. L’opération dure une dizaine de minutes. Cela dépend du feu. Attention, au bout de 7 à 8 minutes, l’appareil commence à s’épaissir. Il ne faut pas cesser de remuer et en fin de cuisson, il faut tremper la casserole dans un fond d’eau froid pour arrêter la cuisson tout en remuant. Laisser tiédir.
- Préchauffer le four à 150°C (Th. 5).
- Verser l’appareil sur la pâte à tarte puis enfourner à mi-hauteur pendant 15 minutes à 150°C. Cette phase permettra à l’appareil de se figer sans trop la cuire et d’avoir une bonne tenue. Après cuisson, laisser bien refroidir la tarte avant dégustation. On peut la conserver au frais, elle sera tout aussi délicieuse.
- Option sans cuisson de l’appareil : Dans ce cas, il faut que l’appareil au citron cuise 5 minutes de plus au bain-marie pour avoir une crème plus épaisse et une meilleure tenue lorsqu’elle refroidit. Cependant, par expérience, je trouve que la crème reste trop coulante malgré la conservation au frais. Je préfère donc la cuire un peu. Question de goût.
Et voilà !!! Bon appétit les Gourmandes et les Gourmands ! Faites-moi part de vos impressions si vous testez ma recette ! Je pourrai sans doute encore l’améliorer… La perfection n’existe pas.