Filet mignon aux abricots et pistaches

La Kitchenette de Miss Tâm - Filet mignon aux abricots et pistache

Ce filet mignon look sushi vous rappelle quelque chose ? En effet, j’ai déjà publié sa photo le 17 décembre dernier, le jour de sa première réalisation, une inspiration et humeur gustatives, une recette originale. Sa recette m’a été réclamée alors, mais je n’avais rien noté sur le moment. Un deuxième essai durant les fêtes de fin d’année m’a permis de fixer les quantités des ingrédients, d’améliorer le goût et… de mettre noir sur blanc la recette.

Ainsi je suis partie de l’idée du filet mignon farci aux pruneaux que nous connaissons tous. J’avais très envie d’un rôti tendre, un mélange sucré-salé, un petit goût de fumé du bacon, un peu d’épices pour leurs saveurs et parfums subtils, de la texture en bouche (tendre, croquant) et des couleurs pour les pupilles. Et la touche finale, présenter des jolies petites rondelles à la façon des sushis. Et voilà mon filet (très) mignon farci aux abricots et pistaches !

Recette du filet mignon farci aux abricots et pistaches

Pour 4 personnes – Temps de préparation : 30 mn – Temps de cuisson : 20 mn pour les abricots + 50 mn à 1h pour le(s) filet(s) mignon(s)

Ingrédients :

  • 2 filets mignons de porc de 400 g
  • 8 tranches fines de lard fumé
  • 200 g d’abricots séchés
  • 100 g de pistaches crues émondées
  • 4 échalotes
  • 250 ml de bouillon de poule (ou un grand verre)
  • 50 ml de Porto blanc
  • Huile d’olive
  • 1 /2 cuillère à café de 4 épices
  • Sel, poivre du moulin

Préparation :

  • Dans une poêle chaude, faire revenir les pistaches pendant 5 mn. Laisser refroidir puis hacher grossièrement 50 g de pistaches grillées et laisser 50 g de pistaches entières. Réserver.
  • Couper les abricots séchées en deux ou en dés.
  • Éplucher et couper 2 échalotes en petits dés, puis les faire dorer à la poêle dans un peu d’huile d’olive. Ajouter les abricots coupés, les pistaches hachées et entières, et les faire revenir à feu vif pendant 5 mn. Ajouter un peu d’huile si nécessaire. Verser le bouillon et le Porto blanc, ajouter les épices, saler et poivrer selon goût. Laisser compoter à couvert sur feu doux pendant 20 mn. Rectifier avec sel et poivre si besoin.
  • Préchauffer le four à 200°C (Th. 6/7)
  • Couper dans la partie épaisse du filet et l’ouvrir en deux, dans le sens de la longueur (voir photo ci-dessous). L’aplatir sur toute la surface au rouleau à pâtisserie.
  • Filtrer les abricots et pistaches, réserver le jus. Garnir sur toute la longueur, au centre des filets ouverts. Rouler les filets mignons. Entourer de tranches fines de lard fumé (la quantité donnée est indicative – il faut adapter à la taille des filets pour les recouvrir entièrement). Ficeler.
  • Éplucher et ciseler grossièrement les 2 échalotes restantes.
  • Dans un plat allant au four, mettre les filets mignons ficelés, ajouter les échalotes  autour, arroser du jus de cuisson des abricots sur le tout et terminer par un filet d’huile. Baisser le four à 180°C (Th. 6), enfourner à mi-hauteur, et laisser cuire 50 minutes à 1 heure.
  • Après cuisson, laisser reposer la viande une dizaine de minutes. Pendant ce temps, réserver le jus de cuisson dans une saucière ou un bol. Couper 3 à 4 rondelles épaisses de filet mignon et servir avec du riz ou un accompagnement de votre choix. Mettre à disposition la sauce pour le service à table.

Le filet mignon est tendre et moelleux à souhait, parfumé d’épices et un soupçon de Porto, avec une farce sucrée-salée, douce et légèrement croquante en bouche… Un vrai moment de régal pour les papilles et les pupilles ! 

Bon appétit les Gourmandes et les Gourmands !

Le poulet rôti façon Jamie Oliver ou The Perfect Roast Chicken

 

Une fois n’est pas coutume, moi qui aime tant improviser dans les plats salés, ou m’inspirer de recettes de chefs ou de blogueurs en les détournant à mon goût, j’ai assez fidèlement suivi la recette du poulet rôti façon Jamie Oliver de Scally du blog C’est moi qui l’ai fait (voir dans ma liste de liens gourmands), elle-même transcrite de la recette The Perfect Roast Chicken de Jamie Oliver. À vrai dire, j’ai suivi les ingrédients de Jamie Oliver, la préparation de Scally et rajouté des pommes de terre à la cuisson comme l’indique Jamie Oliver sur son site.

Ce Naked Chef anglais me surprendra toujours pour la simplicité de ses recettes qui nous mènent pourtant vers les sommets des saveurs ! Son poulet rôti est purement une merveille, tellement savoureux et moelleux, avec une peau bien croustillante, et les légumes et pommes de terre qui ont cuit dans son jus sont à tomber… Dès les premières minutes de cuisson, d’envoûtants parfums de céleri, d’ail, d’oignons, de thym et de romarin donnent déjà le tournis. Ivresse et promesse de moments gustatifs divins… Promesse tenue !

Voici donc la recette…

Ingrédients :

  • 1 poulet fermier élevé en plein air de 1,6 kg
  • 2 oignons moyens
  • 2 carottes
  • 2 branches de céleri
  • 1 tête d’ail (Scally du blog C’est moi qui l’ai fait, suggère 5 gousses d’ail non pelées)
  • Huile d’olive
  • Sel, poivre du moulin
  • 1 citron non traité
  • 1 brin de thym frais (j’ai mis un brin de thym séché)
  • 1 brin de romarin frais (j’ai mis un brin de romarin séché)
  • 6 pommes de terre (j’e les ai rajoutées selon une suggestion de Jamie Oliver dans sa recette sans qu’il précise la quantité)
 Préparation :
  • Sortir le poulet une demi-heure avant de le cuire. Préchauffer le four à 240°C (Th.8).
  • Peler les carottes et les oignons. Couper les carottes en grosses tranches (moi j’ai coupé en rondelles) et les oignons en gros dés.
  • Couper le céleri en tronçons.
  • Disposer les légumes dans un plat allant au four. Détailler la tête d’ail et disposer les gousses non pelées sur les légumes. Saler, poivrer et verser un filet d’huile.
  • Ajouter le thym et le romarin dans la cavité du poulet.
  • Laver le citron et le rouler en pressant un peu. À l’aide d’une fourchette ou d’une pointe de lame de couteau, piquer tout le citron et le déposer dans la cavité du poulet (voir photo).
  • Déposer le poulet sur le lit de légumes, saler, poivrer et l’arroser d’huile d’olive.
  • Enfourner le poulet, puis baisser la température à 200°C (Th.6/7). Laisser cuire environ 1h30 au total. Après le premier quart d’heure de cuisson, arroser le poulet d’un peu d’eau. Répéter l’opération toutes les 20 minutes jusqu’en fin de cuisson.
  • Laver, peler les pommes de terre et les couper en gros morceaux. Les ajouter au poulet et aux légumes, à partir des 45 dernières minutes de cuisson du poulet.

À la sortie du four, découpez le poulet, recueillez le jus de cuisson et l’arroser sur le poulet et servez avec les légumes et les pommes de terre et/ou autres accompagnements de votre choix.

Voilà un plat succulent et tellement simple à faire ! Vous serez conquis ! Bon appétit !!!

Sources:
Recette originale de Jamie Oliver
Recette retranscrite de Scally (Pascale Weeks) du blog C’est moi qui l’ai fait 

 

Ciné Gourmand : Sauce tomate à la viande – Recette de Maman Scorsese !

Ah la cuisine chez les Scorsese, c’est une affaire de famille…et de cinéma !

Voici une scène savoureuse du repas en prison (Lewisburg) tiré du film « Les Affranchis » de Martin Scorsese (« Goodfellas » titre original) tourné en 1990, où l’on voit entre autres le père du réalisateur, Charles Scorsese dans le rôle de Vinnie, préparant la sauce tomate à la viande, basée sur une recette mythique de Catherine Scorsese, la mère du réalisateur ! Un livre de recettes de Madame Scorsese « Italianamerican : The Scorsese Family Cookbook » fut d’ailleurs publié en 1996.

Catherine Scorsese jouait non seulement dans plusieurs films de son fils (dont Les Affranchis dans le rôle de la mère de Tommy DeVito (joué par Joe Pesci), mais cuisinait aussi pour toute l’équipe d’acteurs et de production durant les tournages. La fameuse sauce tomate à la viande est une des recettes de famille créditée dans les films de Martin Scorsese. Et le fameux ail très très finement émincé « au rasoir » apparaît depuis dans plusieurs recettes… A ce sujet, Martin Scorsese disait : « Ma mère faisait un plat qui s’appelait Poulet au citron et à l’ail, […]. L’ail était coupé si mince qu’elle pouvait le mettre sur le poulet, et le poulet grillait et l’ail noircissait puis disparaissait dans le jus de citron. C’était délicieux ! »

Recette originale de la sauce tomate à la viande de Catherine Scorsese
(retranscrite du site www.cuisine-plus.tv, elle-même basée sur le livre « 90 recettes italo-américaines : À table avec la mafia » de Philippe Di Folco et Claire Dixsaut, éd. Agnès Viénot).
Ingrédients :
  • 170 g de chair à saucisse
  • 170 g de veau haché
  • 170 g de boeuf haché
  • 2,4 kg de tomates pelées
  • 900 g de sauce tomate au naturel
  • 15 cl de concentré de tomates
  • 25 g de miettes de pain frais
  • 6 cl de lait
  • 1 gros oeuf
  • 25 g de parmesan râpé
  • 2 carottes
  • 1 pomme de terre
  • 50 cl d’eau
  • 2 cuillère à soupe d’huile d’olive
  • 5 cuillères à soupe de basilic frais haché
  • 5 cuillères à soupe de persil plat frais haché
  • 3 gousses d’ail pelées (finement au rasoir ?)
  • 1 gros oignon pelé et haché
  • Piment de Cayenne selon goût.
Préparation :
  • Dans une marmite de 6 litres au moins, dorer l’oignon épluché et ciselé dans l’huile d’olive pendant 5 minutes en remuant de temps en temps.
  • Dans un mixeur, mélanger les tomates et la sauce tomate au naturel.
  • Dans la marmite, verser la sauce tomate mixée, puis ajouter l’eau, le concentré de tomates, l’ail finement ciselé, les carottes et la pomme de terre entières, 3 cuillères à soupe de basilic haché et 3 cuillères à soupe de persil plat haché. Saler et pimenter. Porter à ébullition, puis réduire à frémissement. Cuire pendant 30 minutes à demi couvert, en remuant de temps en temps.
  • Dans un bol, détremper les miettes de pain dans le lait. Les verser dans un récipient avec la viande, l’oeuf, le parmesan râpé, le reste de basilic et de persil. Saler et pimenter. Ajouter 15 cl de sauce.
  • Peu à peu, émietter la viande à la spatule tout en incorporant la sauce tomate. Couvrir à demi et laisser frémir pendant 1 heure. Mélanger régulièrement.
  • Avant de servir, retirer les carottes et la pomme de terre. Servir sur les pâtes : environ 50 cl de sauce pour 500 g de pâte.

« Goodfellas » (titre en français : Les Affranchis), film de gangster réalisé par Martin Scorsese en 1990. Avec Robert de Niro, Ray Liotta, Joe Pesci, Paul Sorvino…

Adapté du livre « Wiseguy » de Nicholas Pileggi (journaliste spécialisé dans le monde de la mafia) paru en 1986, relatant la vraie histoire du gangster Henry Hill, Martin Scorsese collabore avec l’auteur pour l’écriture du scénario. Le film s’étend sur trois décennies entre 1955 et 1980, et raconte la véritable histoire du gangster Henry Hill et de ses amis, de la montée à la chute des associés de la famille Lucchese.

Sources : 

Vietnam : Phở bò – Soupe Pho au boeuf : recette et origines

Depuis ce dimanche, la Kitchenette s’est transformée en gargote vietnamienne le temps d’un pho ou en vietnamien phở (prononcez feu-euh – et cela ne s’écrit pas phô, c’est faux ! hihihi) ! Mes amis me réclament toujours cette délicieuse soupe vietnamienne au boeuf et pâtes de riz qui, faite dans les règles de l’art, demande beaucoup de temps de préparation et de cuisson. Alors les occasions sont plutôt rares, et quand j’en fais, c’est en grande quantité, avec environ huit litres de bouillon qui mijote pendant pas moins de six heures ! Et de subtils parfums d’épices caractéristiques de cette fabuleuse soupe embaument agréablement toute la maison… Des amis sont passés hier pour goûter à mon phở et ce soir, c’est le verdict avec mon père, gourmet et grand connaisseur ! Pression, pression…

Mon meilleur souvenir de phở est celui de mon enfance. La grosse marmite, tel un chaudron magique contenant plein de mystères, fumait à petits bouillons pendant des heures. On attendait son bol de soupe avec autant de ferveur que devant un miracle. Et le miracle se produisit : une explosion gustative dès le premier contact des papilles avec ce liquide brûlant parfumé d’épices et d’herbes magiques ! L’attente qui parut des siècles en valait vraiment la peine. Et jamais ma soupe phở n’a pu atteindre ce degré de perfection gustative !

Mais est-il encore nécessaire de vous présenter la soupe phở de Hà Nội (capitale située au Nord du Vietnam), ce grand classique des mets, voire le symbole de la cuisine du Vietnam ?

A l’origine, c’était une simple soupe composée d’un bouillon clair à base d’os à moelle et de viande de boeuf, des lamelles de boeuf, d’oignon, des épices, du nuoc mam et de pâtes plates de riz accompagnée d’herbes aromatiques qui se dégustait au petit-déjeuner. Dès 1945, le phở au poulet a fait son apparition dans la capitale. A son entrée dans le Sud du Vietnam, la version originale au boeuf a évolué en s’enrichissant de plus grande quantité et de variétés de viandes, de germes de haricots mungo (pousses de soja), d’autres herbes aromatiques (comme le basilic thaï), de rondelles d’oignon crues marinées dans le vinaigre, et de sauces Hoisin et Sriracha, correspondant davantage à l’opulence culinaire et au goût des gens du Sud. Ce plat populaire, jamais servi pour les fêtes ou les grands occasions, se déguste depuis aussi bien au petit-déjeuner, qu’à midi ou le soir.

Dans le monde entier, là où il y a des restaurants vietnamiens, on trouve ce plat incontournable au menu. Notamment en Amérique du Nord où il y a une grande population vietnamienne issue de l’immigration, la soupe phở est quasiment une institution culinaire. Des milliers de restaurants se spécialisent dans le phở et proposent plusieurs variations : au boeuf et/ou boulettes de boeuf, au poulet, aux tripes, et même au porc. En France dans les grandes villes, et notamment à Paris, il y a aussi un grand choix de lieux pour déguster ce plat populaire.

Sachez qu’il existe de nombreuses façons de faire ce plat, et de nos jours, on dispose peu de temps pour faire mijoter des heures un bouillon. La plupart utilise des cubes de bouillon au boeuf ou même des cubes de bouillon phở et ajoute du glutamate de sodium (un exhausteur de goût très prisé dans la cuisine asiatique en général). Au goût, c’est bien sûr très flatteur, et l’utilisation des cubes est bien pratique. Cependant, pour moi, faire un phở avec des cubes de bouillon n’a plus aucun sens ni aucun plaisir, puisque toute la saveur bien particulière de ce plat vient de la longue cuisson des os, de la viande, des oignons et des épices…et du savoir-faire de celle ou de celui qui le fait.

Avant de vous donner quelques informations sur l’origine de cette fameuse soupe du Nord du Vietnam, voici d’abord ma recette du phở bò. 

Recette réactualisée et simplifiée en mai 2016.

Pour 6 personnes.

Temps de préparation : 20 minutes pour le bouillon. 30 minutes pour le service.
Cuisson : 15 minutes + 5 à 6 heures de cuisson pour le bouillon-
Pour une grande marmite de 6 litres de volume.

Ingrédients :

Bouillon :

  • 500 g environ de plat-de-côte avec os
  • 500 g de jarret de bœuf
  • 1 à 2 gros os à moelle
  • 3 morceaux de queue de bœuf
  • 3 gros oignons (plus il y aura d’oignons, plus le bouillon sera naturellement sucré sans avoir besoin d’ajouter de sucre !)
  • 1 morceau de gingembre de 7 ou 8 cm
  • 300 g de daïkon (radis blanc)

Epices :

  • 10 clous de girofle
  • 6 badianes (étoile d’anis)
  • 1 c. à soupe de graines de coriandre
  • 1/2 c. à café de grains de poivre noir
  • 1 cardamome noire (Attention pas de la cardamome verte ! Les noires ressemblent à une petite noix de muscade, et ont un goût légèrement camphré et plus poivré)
  • 1 bâtonnet de cannelle de 7 cm

Condiments :

  • 1 cuillère à soupe de gros sel
  • 3 ou 4 cuillères à soupe de nuoc mam ou plus selon goût
  • 40 g de sucre candi (« rock sugar »)

Pour le service :

  • 400 g de boeuf tendre (filet, rumsteak, merlan de boeuf, poire…)
  • 400g de nouilles de riz pour le phở (vendu par paquet de 400 g dans les épiceries asiatiques)
  • 6 tiges de basilic thaï
  • 12 tiges de coriandre longue ngò gai
  • 4 tiges de menthe
  • 8 tiges de ciboule (ou cive)
  • 200 g de germes de haricot mungo (communément appelé germe de soja)
  • 1 oignon blanc
  • 1 ou 2 citrons verts
  • (facultatif) 1 ou 2 piments frais

(Version de la soupe Pho dans le sud) Sauce pour tremper la viande :

  • Sauce Hoisin (à base de pâte de soja fermenté) dilué dans un peu de bouillon
  • Sauce pimentée Sriracha (sauce au piment)

(on en trouve dans toutes les épiceries asiatiques)

  • Grands bols à soupe évasés
  • Baguettes et cuillères
  • Coupelles pour la sauce

Préparation :

  • Porter 3 ou 4 litres d’eau à ébullition dans une grande marmite. Dès ébullition, ajouter les os à moelle, les queues de bœuf, le jarret et le plat-de-côte et laisser cuire pendant 15 minutes à feu vif. Rincer la viande, vider la marmite et nettoyer la marmite.
  • Remettre tous les os à moelle et la viande de bœuf dans 4,5 litres d’eau froide. Porter le tout à ébullition, puis réduire à feu moyen pour maintenir un léger frémissement pendant 1 heure. Écumer régulièrement.
  • Durant ce temps, faire griller directement sur le feu (si possible, sinon dans une poêle ou au four sous gril à 240°C pendant 5 minutes), le gingembre non pelé nettoyé et les oignons entiers épluchés, puis torréfier à sec (càd. sans matière grasse) toutes les autres épices durant 2 ou 3 minutes dans une poêle.
  • Après l’heure de cuisson de la viande, ajouter le gingembre grillé (non épluché) coupé en deux, les oignons entiers grillés, le daïkon coupé en 4 dans le bouillon. Rassembler toutes les épices dans un sachet vide à thé. Les ajouter au bouillon avec le sucre candi et le sel. Maintenir le bouillon à petits frémissements et laisser mijoter encore 2 heures. Écumer de temps en temps. Ne pas couvrir.
  • Au bout de 2 heures de cuisson (soit au total 3h de cuisson pour la viande), sortir seulement le jarret et la partie de viande du plat-de-côte (en laissant son os dans le bouillon), laisser refroidir avant de mettre au frais. Enlever et jeter les épices, le gingembre, les oignons et le daikon.
  • Rallonger le bouillon d’un litre d’eau chaude et poursuivre la cuisson en maintenant un léger frémissement pendant 2 à 3 heures.
  • Dégraisser le bouillon en écumant le gras à la surface du bouillon.
  • Assaisonner avec 3 ou 4 cuillères à soupe de nuoc mam, goûtez et rectifier.

Durant ce temps, pour la préparation des bols et le service :

  • Faire tremper les nouilles de riz dans l’eau 30 minutes avant le service. Cuire les nouilles de riz dans l’eau bouillante pendant 1 à 2 minutes. Rincer abondamment sous l’eau froide et égoutter. À l’aide d’une grande passoire à mailles fines, replonger une portion de pâte rapidement dans l’eau bouillante (pour les réchauffer) avant de mettre une portion de nouilles dans chaque bol. (Dans les traditions, on plongeait même les bols dans l’eau bouillante pour conserver la soupe au chaud plus longtemps).
  • Porter le bouillon de pho à ébullition. On peut sortir les queues de boeuf et les servir à côté dans un plat pour accompagner le pho ou simplement réserver les queues de boeuf pour un autre repas plus frugal avec de la viande bien fondante et parfumée des queues de boeuf, en trempant dans le nuoc mam ou une sauce au nuoc mam.
  • Sortir la viande de bœuf cuite et le rumsteak (ou filet, merlan de bœuf…) du réfrigérateur. Tailler la viande cuite et crue en fines tranches (le plat-de-côte et le jarret étant refroidis, la coupe fine en est facilitée). À l’aide d’une passoire, les plonger rapidement dans le bouillon frémissant pour les réchauffer ou pour précuire rapidement le bœuf cru avant de les mettre dans les bols.  Les disposer sur les nouilles de riz dans chaque bol.
  • Ciseler le vert de ciboule et faire cuire le blanc de ciboule dans le bouillon. Effeuiller les herbes, ciseler la coriandre longue ngo gai, réserver quelques tiges d’herbes avec les pousses de haricot mungo dans une assiette pour la table. Eplucher et trancher l’oignon en très fines rondelles puis les mettre dans un bol d’eau froide. Couper les citrons verts en quartiers et ciselez le piment.
  • Dans un plat ou une grande assiette, garnir d’herbes non ciselées, des pousses de haricot mungo, des quartiers de citrons verts et une coupelle de piment frais ciselé.
  • (À la mode du Sud…et facultatif) Préparer la sauce Hoisin en diluant avec un peu de bouillon chaud. Verser cette sauce dans une coupelle pour chaque convive, et ajouter à côté un peu de sauce pimentée Sriracha (facultatif), pour tremper les morceaux de viandes à table.
  • En résumé : dans chaque bol, déposer une portion de nouilles de riz réchauffée avec un peu de pousses de haricot mungo, quelques lamelles de viande bœuf cuite et une portion de viande de boeuf crue précuite dans le bouillon. Parsemer de vert de ciboule, deux tiges de blanc de ciboule, et quelques rondelles fines d’oignon cru.
  • Sur feu vif, rectifier d’abord le bouillon avec du nuoc mam pur (si nécessaire) et verser bien brûlant le bouillon dans chaque bol en veillant à bien arroser la viande . Parsemer d’herbes aromatiques ciselées et servir aussitôt.
  • Chaque convive presse un peu de citron vert dans son bol de phở (et à la mode du Sud, trempe sa viande dans la sauce Hoisin et la purée de piment Sriracha).  Les herbes aromatiques sont à disposition pour en rajouter si l’on veut dans sa soupe phở.

Et c’est prêt à la dégustation !!! Bon appétit !

Tout cela paraît compliqué, mais c’est simplement un peu long à préparer et demande une bonne organisation pour la préparation. Cependant le résultat final en vaut vraiment la peine !

Pour la petite histoire…

L’origine de la soupe phở reste tout à fait floue. Nul ne sait qui l’a nommé ainsi, ni qui en fut son créateur. Et pourtant, le phở est devenu un symbole de la cuisine vietnamienne, et même élevé au rang de patrimoine culinaire d’exception, sous l’égide de la communauté européenne et du chef Didier Corlou, lors d’une série de conférences mises en oeuvre en 2002 pour mieux connaître ce plat.

Les premières traces du phở se situeraient vers 1925 à Hà Nội où les archives mentionnent son existence. Cependant le phở actuellement connu comme étant de Hà Nội (capitale du Vietnam) serait vraisemblablement d’origine de la ville de Nam Dinh, à une centaine de kilomètres de la capitale, dans le Delta du Fleuve rouge, selon M. Nguyễn Đình Rao de l’Unesco. Cette ville, à une trentaine de kilomètres de la mer, avait au début du XXe siècle, une tradition de soupe aux nouilles avec du poisson, du crabe ou des crustacés. La présence des nombreux Français aurait fait évoluer cette soupe avec l’utilisation du boeuf, très peu cuisiné par les Vietnamiens à ce moment-là. En effet, ceux-ci considéraient le boeuf comme élément essentiel du bétail et avaient donc rarement l’occasion de goûter à sa viande.

Selon une autre hypothèse, Nam Dinh ayant été un grand centre textile colonial avec une forte présence d’employeurs français et d’employés vietnamiens, un cuisinier de la ville aurait inventé le phở inspiré du pot-au-feu (d’où la légende non confirmée du nom phở qui en aurait pris sa source) en accommodant le goût des Français avec le boeuf et le goût des Vietnamiens avec un bouillon et des pâtes de riz. Aucune certitude à ce sujet tant le pot-au-feu est bien éloigné de notre plat.

Si le phở est connu comme étant originaire de Hà Nội, il est certain que les premiers vendeurs de phở connus soient en majorité issus du village de Vân Cù, de la province de Nam Dinh. En effet, un des premiers stands de phở fut ouvert vers 1925 dans la capitale par un cuisinier de ce village dans la rue Hàng Hành. Suivi de bien d’autres villageois de Vân Cù qui ont migré vers Hanoï pour échapper à la pauvreté et pour ouvrir des stands / gargotes de phở.  Selon l’Association des habitants de Vân Cù à Hà Nội, cinq cents personnes de Vân Cù auraient vendu de la soupe phở loin de leur village et 80% des propriétaires de stands ou de restaurants de phở  à Hà Nội seraient originaires de ce village. De la tradition de soupe de nouilles aux produits de mer, les cuisiniers de Vân Cù auraient alors amélioré ce plat avec du boeuf en s’installant dans la capitale.

Une autre hypothèse moins connue : Y aurait-il eu une influence chinoise ? La consonance de « fun » ou « fen » (assez proche du mot phở) pour désigner en cantonais des nouilles plates et larges de riz, ainsi que la légère similitude des ingrédients, serait une éventualité. En effet le « cantonese beef chow fun » (également en version soupe) est assez troublante avec des lamelles de boeuf, du « hor fun » ou « fen », du gingembre, des oignons, de la ciboule ciselée, qui à la différence du phở, sont revenus dans une sauce de soja et sauce d’huître. Les épices du bouillon pho sont très proches de celles employées dans certains bouillons de boeuf dans le sud de Canton.

Pour conclure, selon M. Nguyễn Đình Rao de l’Unesco : « Le phở combine une ingérence culturelle et des ingrédients locaux […] et cet ensemble a engendré une soupe universelle. » Ainsi, quel que soit l’origine du phở, tous ces brassages et influences culinaires assimilés de l’étranger ou au sein même de la nation (du Nord au Sud) auront permis aux Vietnamiens d’améliorer une simple soupe populaire en un mets typique, aujourd’hui sans conteste un symbole du Vietnam.

SourcesPhở A Speciality of Hà Nội, éditeurs Hữu Ngọc and Lady Borton, Hà Nội, Thế Giới Publishers, 2006

Informations complémentaires : des articles très intéressants sur le pho (en anglais) du chef Didier Corlou, du journaliste Franck Renaud, et d’autres connaisseurs, sur le site de Vietworldkitchen.

Atabula, les nouvelles tendances culinaires 2016 de Google (Food Trends 2016), avec le pho en tête des recherches depuis 2013, à lire ici : http://www.atabula.com/google-food-trends/

Ragoût de boeuf aux carottes revisité

Ragoût de boeuf carottes revisité par La Kitchenette de Miss Tâm

Depuis quelques jours à cause de la grisaille ambiante, on me réclame un bon ragoût de boeuf. J’avais alors en option le boeuf bourguignon, la daube provençale ou le boeuf aux carottes pour faire plaisir à mes estomacs gourmands.

Contrairement à la pâtisserie où il faut cuisiner aux millimètres, je me lâche complètement avec les plats salés dans des improvisations culinaires : au mieux au gré de mes envies, au pire, selon ce que j’ai sous la main. Combiner les deux relèvent parfois du défi. Mais cela donne souvent de belles et délicieuses surprises. Pour aujourd’hui, je n’avais plus de Bourgogne (ni le temps pour une nuit de marinade) pour un boeuf bourguignon, ni de vin blanc pour un boeuf aux carottes. J’aurais pu faire un boeuf en daube à la provençale, mais j’avais envie de champignons et de carottes… Voilà donc ce que cela donne : un ragoût de boeuf revisité avec « ce que j’ai sous la main ».

Pour 6 personnes. Préparation : 20 mn. Cuisson : 3h15

Ingrédients :

  • 1,2 kg de boeuf coupé en gros dés (macreuse / joue de boeuf)
  • 100 g de lardons fumés
  • 800 g de carottes
  • 200 g de champignons de Paris
  • 2 oignons
  • 2 gousses d’ail
  • Huile d’olive
  • 1 cuillère à soupe de farine
  • 1 bouquet garni (thym, laurier, persil)
  • 1/2 litre de bouillon de boeuf (soit 1/2 litre d’eau avec 1 cube de bouillon de boeuf pour les pressés)
  • 1 grand verre de vin rouge (d’habitude, je prends du vin blanc, mais ce soir, je n’avais que du vin rouge)
  • 1 cuillère à soupe de concentré de tomates
  • Sel, poivre du moulin

Préparation : 

  • Eplucher les carottes et les couper en bâtonnets. Eplucher et émincer les oignons.
  • Dans une cocotte en fonte, faire revenir les oignons émincés dans un peu d’huile d’olive, puis les lardons, sur feu vif. Ajouter les morceaux de boeuf (sortis du réfrigérateur depuis une heure) et les faire dorer. Parsemer de farine et continuer la cuisson sur feu moyen.
  • Mélanger le concentré de tomates dans le bouillon de boeuf, puis verser sur les morceaux de boeuf. Ajouter le verre de vin, le bouquet garni et les gousses d’ail écrasées. Remuer la viande dans la cocotte pour que cela n’attache pas au fond de la cocotte.
  • Ajouter les carottes et couvrir. Cuire pendant 3 heures à feu doux.
  • Trente minutes avant la fin de cuisson, émincer les champignons, puis les ajouter au ragoût. Rectifier avec sel et poivre du moulin.
  • Couvrir et poursuivre la cuisson à feu doux. Au total, il faut compter trois heures de cuisson à partir du moment où l’on met le bouillon.

Et voilà un savoureux ragoût improvisé à mi-chemin entre le boeuf bourguignon (pour les champignons et le vin rouge), la daube provençale (mais sans les épices) et le boeuf aux carottes (sans le vin blanc)…

En prime, je n’avais pas assez de pommes de terre pour faire une bonne purée. J’ai donc servi avec…du riz ! Et c’était vraiment exquis ! Désolée pour la mauvaise qualité de la photo.

Bon appétit à tous !