Sablés aux pistaches et chocolat

Après la série des biscuits façon « carrot cake », mes humeurs gustatives de biscuits se sont tournées vers la pistache, un de mes fruits oléagineux préférés, pour son goût si doux et plein de caractère, sa belle couleur verte et ses incroyables vertus nutritives.

Savez-vous que la pistache, d’origine du Moyen-Orient, de l’Asie centrale et de la Méditerranée, aurait déjà été consommée il y a 7.000 ans avant J.-C. en Turquie¹, cultivée il y a 4.000 ans en Assyrie², introduite en Europe par les Romains, présente en France seulement au 17ème siècle³ et qu’à partir du 20ème siècle, elle fut également exploitée en Amérique, plus précisément en Californie ? Aujourd’hui, parmi les cultivateurs de pistaches, les principaux sont en Iran, aux États-Unis d’Amérique (Californie), en Turquie, en Syrie, en Chine, en Grèce et en Italie (Sicile). Le pistachier serait l’un des plus anciens arbres à « noix ».

Consommée crue ou grillée, la pistache s’utilise sous toutes ses formes : entière, concassée, réduite en poudre ou farine, en purée ou pâte, et même sous forme d’huile. On la retrouve grillée et salée en apéritif, dans les salades ou plats salés (tajines, farces, sauces, pesto sicilien ou en association avec d’autres fruits ou légumes d’accompagnement…), dans les pâtisseries orientales (les baklavas…) ou les pâtisseries occidentales (la cassata sicilienne entre autres…) et confiseries (le nougat…), les crèmes, les entremets et les glaces.

Riche en fibres, vitamines, acides gras insaturés, antioxydants (dont ceux qui auraient une influence positive sur les réactions excessives du stress) et minéraux entre autres, le magnésium (anti stress), la pistache a vraiment d’excellents atouts nutritifs bénéfiques pour la santé. Combiné à un irrésistible « anti-déprime » tel que le chocolat, n’avons-nous pas là de délicieuses douceurs pour se faire à la fois plaisir ET du bien ? En prime, on apprend que le  moment où la coquille de la pistache s’ouvre pour en dévoiler le fruit est baptisé « rire » en persan³… Joli, n’est-ce pas ? Allez, tous les prétextes gourmands sont bons pour ma recette de sablés aux pistaches et chocolat, délicieuse et simple à réaliser !

Pour une cinquantaine de petits sablés.

Ingrédients :

  • 100 g de pistaches vertes crues, mondées, non salées, réduites en poudre
  • 250 g de farine
  • 80 g de sucre en poudre
  • 200 g de beurre froid
  • 50 g de chocolat noir concassé en pépites
  • 1 pincée de sel
  • Facultatif : 2 ou 3 gouttes de colorant alimentaire vert si on veut obtenir un joli vert pâle.
  • Conseil : si la pâte est trop sèche,  rajouter 1/2 à 1 cuillère à soupe de lait

Préparation :

  • Mettre le chocolat noir au frais.
  • Mixer les pistaches crues en poudre fine.
  • Dans un récipient, couper le beurre froid en morceaux. Verser la farine, la poudre de pistache, le sel et mélanger jusqu’à obtenir une pâte grumeleuse / sableuse.
  • Ajouter le sucre et les gouttes de colorant à la pâte. Mélanger.
  • Concasser le chocolat noir sorti du frais en pépites : soit en le mettant dans un sachet plastique protégé d’un torchon et en tapant avec un rouleau à pâtisserie, soit en le découpant en pépites avec un bon couteau tranchant (attention, les doigts !). Pour les plus paresseux, les pépites dans le commerce feront l’affaire.
  • Ajouter les pépites de chocolat dans la pâte. Pétrir rapidement pour amalgamer le tout puis former un long boudin ayant 3 cm de diamètre. Si la pâte est trop friable, verser d’abord 1/2 cuillerée à soupe de lait froid, puis encore 1/2 cuillerée à soupe de lait froid si nécessaire.
  • Protéger le boudin de pâte avec un film alimentaire et réserver au frais pendant au moins 30 minutes.
  • Préchauffer le four à 200°C (Th. 6/7).
  • Sortir la pâte du réfrigérateur. Couper des rondelles 2 mm d’épaisseur. Attention, la pâte sablée peut être encore un peu friable malgré le repos au frais. Découper délicatement. Ne pas hésiter à reformer les rondelles à la main si nécessaire.
  • Sur une plaque à pâtisserie chemisée de papier de cuisson, déposer les rondelles de biscuits à cuire, décorer de quelques pistaches concassées si envie, enfourner à mi-hauteur et laisser cuire 12 à 15 minutes maximum. Laisser les biscuits refroidir sur une grille. À la sortie du four, les biscuits sembleront encore « mous », mais se durciront au contact de l’air. Une cuisson prolongée risque de trop durcir les biscuits.

Dans une boîte métallique, ces délicieux petits sablés croustillants aux pistaches et pépites de chocolat se conserveront une petite semaine et réjouiront vos papilles à toute heure de la journée ou mieux, avec un café ou un bon thé !

Mes autres recettes avec pistaches : Financiers à la pistache et aux framboises, Filet mignon aux abricots et pistaches

Sources :
(1) Wikipédia
(2) Passeport Santé
(3) Le Grand Noyer, Paris

Financiers à la pistache et aux framboises de Miss Tâm

La Kitchenette de Miss Tâm Financiers pistache framboises

Depuis le temps qu’on me réclame la recette (à coups de séduction, de négociation, de larmes, voire de chantage affectif – eh oui!), je vous livre enfin le « secret » de fabrication de mes financiers à la pistache et aux framboises !

Point de secret entre nous ! Ma version des financiers n’est que le fruit de plusieurs essais de recettes et de longues recherches sur le goût et la texture, comme pour l’élaboration de toutes mes pâtisseries. De ratages grandioses en satisfaction partielle, du désespoir insondable à la lumière gustative, voici la proposition qui me semble idéale pour ces petites douceurs…

Pour 24 petits financiers – moules individuelles rectangulaires en silicone de format 7x3cm

Ingrédients :

  • 50 g de farine blanche tamisée
  • 75 g d’amande en poudre
  • 120 g de sucre glace
  • 80 g de beurre noisette
  • 4 blancs d’oeuf
  • 1 cuillère à soupe de pâte à pistache
  • 1 cuillère à soupe de pistache non salée concassée (pour la déco)
  • 48 framboises fraîches ou surgelées
  • 1 pincée de sel
  • 1 pincée de levure chimique
  • 4 gouttes de colorant alimentaire vert
Préparation :
  • Dans une casserole à fond épais, faire un beurre noisette. Pour cela, chauffer le beurre jusqu’à ce qu’il prenne une couleur doré et une bonne odeur de noisette, et arrêter la cuisson. Ecumer la mousse qui s’est formée pour clarifier le beurre et réserver dans un bol. Laisser tiédir.
  • Dans un récipient, mélanger le sucre glace, la farine, la pincée de levure et les amandes en poudre. Ajouter le beurre tiédi. Bien mélanger. Puis ajouter la pâte à pistache. Mélanger.
  • Incorporer les blancs d’oeufs légèrement battus à la préparation et mélanger. Ajouter les 4 gouttes de colorant vert. Bien mélanger.
  • Verser la pâte dans les petits moules, à mi-hauteur. Le gâteau gonfle à la cuisson et on doit obtenir la forme d’un lingot d’or…
  • Mettre les moules remplis au repos dans le réfrigérateur pendant une bonne heure. Préchauffer le four à 180°C à la sortie des financiers du réfrigérateur. Déposer deux framboises fraîches (ou surgelées – dans ce cas, il faut sortir décongeler les framboises à température ambiante quelques heures avant pour qu’elles soient intactes) sur les financiers et parsemer de pistaches concassées.
  • Enfourner à mi-hauteur, baisser le four à 170°C (j’ai essayé toutes les températures, celle-ci est idéale à mon goût) et laisser cuire entre 15 et 20 mn selon la taille des moules…et selon le four aussi! (en ce qui me concerne, je surveille de près la cuisson à partir de 15mn, et j’arrête la cuisson dès que la surface est dorée).

Pour la petite histoire…

Les financiers, petits gâteaux à base de beurre, de blancs d’oeuf, de sucre et d’amande, auraient eu pour ancêtres les Visitandines fabriquées par les Soeurs de l’Ordre de la Visitation à Nancy en Lorraine, au Moyen-Âge. Elles étaient alors de forme ovale avec un délicieux goût d’amande et de beurre. On dit que les Soeurs auraient créé ces petits gâteaux pour ne pas laisser perdre les blancs d’oeuf, après avoir utilisé les jaunes comme fixateur pour leur peinture. La fabrication des visitandines fut abandonnée après la Renaissance. L’arsenic sentant l’amande amère provoqua la méfiance (suscitée par Catherine de Médicis et son entourage ayant pour fâcheuse habitude d’offrir des cadeaux empoisonnés) pendant des siècles de tout ce qui était à base d’amande.

Vers 1890, le pâtissier Lasne remit les visitandines au goût du jour (à notre plus grand bonheur!). Son magasin se situant tout près de la Bourse de Paris, le pâtissier aurait eu ainsi l’idée de changer la forme des visitandines en forme rectangulaire pour évoquer celle d’un… lingot d’or, en l’honneur de sa clientèle, en grande partie des financiers désireux d’avaler sur le pouce une petite douceur sans se salir les doigts. Une autre légende dit aussi que ce fut les pâtissiers suisses qui eurent l’idée de la forme de lingot d’or.

Sources de l’histoire : Wikipedia, le blog Audrey.Kitchen, le blog du-sacre-au-sucre.