Tofu au sirop de gingembre (Tàu hũ nước đường)

Tofu au sirop de gingembre de La Kitchenette de Miss Tam 1 copie

Le tofu au sirop de gingembre ou en vietnamien Tàu  nước đường est un délicieux entremet vietnamien à base de caillage de lait de soja (tofu) arrosé de sirop parfumé au gingembre qui se mange chaud ou froid, au dessert ou au petit-déjeuner. D’origine chinoise, on trouve également des variantes de cet entremet à Hong-Kong, Taiwan, Singapour, en Malaisie et au Japon. Différentes dénominations existent selon les régions du Vietnam, au Nord on dit tào phớ, au centre à Huê ou Dà Nang on dit đậu hũ et dans le sud, on dit Tàu hũ, dans lequel on rajoute parfois des feuilles de pandanus ou du jus de coco dans la confection de tofu.

Le tofu utilisé pour ce dessert est plus soyeux et tendre que celui des plats salés. S’il est fait maison, la consistance sera idéale, proche du panna cotta, plus ou moins tendre et fondant selon son goût. Dans le commerce, nous avons de la chance de trouver des tofu assez proches de cette consistance, soyeux mais légèrement plus ferme que la texture habituelle, dans les magasins d’alimentation bio ou asiatique, ou encore dans les supermarchés. Sinon, très pratique aussi, il existe de la poudre de pudding tofu à faire soi-même à la maison (mais je n’ai pas encore essayé).

Tofu au sirop de gingembre de La Kitchenette de Miss Tam 4 copie

Durant mon enfance, il n’existait pas encore de magasins d’alimentation asiatique comme Tang Frères ou Paristore à Paris, tout juste quelques rares petites épiceries asiatiques vietnamiennes ou chinoises. Il fallait ruser en cuisine et trouver des produits de substitution pour réaliser nos plats. Au début des années 80, Paristore et Tang Frères ont vu le jour à Paris. Les produits asiatiques jusque-là introuvables (ou difficilement) ont permis de faciliter la réalisation de la cuisine asiatique avec des saveurs plus authentiques. Cependant, point de poudre de pudding de tofu ou de sachet de tofu soyeux prêt à l’emploi comme aujourd’hui.

Ainsi je revois encore mon père, gourmand et plein de courage, faire son propre tofu soyeux pour nous offrir ce délicieux dessert : trouver les grains de soja (des petites billes rondes de couleurs beige), les faire tremper une nuit, les mixer avec de l’eau, filtrer pour recueillir le lait de soja, faire bouillir en ajoutant de la poudre de gypse (sulfate de calcium, un coagulant) et de la farine de riz, ajouter des feuilles de pandanus pour parfumer le tofu, puis laisser figer quelques heures avant dégustation… Quel boulot et quel talent ! Son tofu au sirop de gingembre était un vrai bonheur gustatif !!! Ce dessert à lui seul est une évocation de mes meilleurs souvenirs en cuisine durant mon enfance.

Pardonnez-moi si aujourd’hui je vous propose seulement la version paresseuse de ce dessert… tel que je le fais. Mon humeur gustative laisse place à l’impatience papillaire de retrouver le soyeux du tofu baignant dans un délicat sirop parfumé au gingembre… et le goût de l’enfance !

Recette du tofu au sirop de gingembre ou le Tàu nước đường

Pour 4 personnes.

Ingrédients :

  • 400 g de tofu soyeux (par ex. de la marque Soy dans les magasins bio)
  • 200 g de sucre brun ou roux
  • 200 ml d’eau
  • 1 gros morceau de gingembre frais (5 cm)

Préparation :

  • Éplucher le gingembre et couper en julienne. Réserver.

Che Troi Nuoc 3 La Kitchenette de Miss Tam

  • Sirop : Mettre dans une casserole le sucre et l’eau, mélanger et porter à ébullition. Ajouter le gingembre en julienne dans le sirop. Et poursuivre la cuisson à feu doux pendant 15-20 minutes. Laisser refroidir.

Che Troi Nuoc 4 La Kitchenette de Miss Tam

Banh Lot de La Kitchenette de Miss Tam 17

  • Prélever le tofu à l’aide d’une cuillère à soupe, des tranches fines. Déposer 3 ou 4 tranches fines de tofu soyeux dans chaque bol.

Tofu au sirop de gingembre de La Kitchenette de Miss Tam 5 copie

  • Verser le sirop refroidi (soit filtré sans gingembre, soit tel quel avec quelques filaments de gingembre pour corser le goût).
  • Au choix : servir frais ou chaud.

Amateurs de gingembre et de tofu, ce délicat entremet est fait pour vous ! Bonne découverte et bonne dégustation !

Tofu au sirop de gingembre de La Kitchenette de Miss Tam 3 copie

De la tresse pour dimanche !

La Kitchenette de Miss Tâm Tresse au beurre

Connaissez-vous la délicieuse tresse que l’on trouve dans toutes les boulangeries en Suisse et qui se déguste le dimanche matin ? Ah cette belle croûte dorée, sa pâte d’une grande finesse avec un parfum subtil de beurre, plus légère qu’une brioche et moins grasse qu’une viennoiserie, qui se déguste seule, beurrée ou simplement tartinée de confiture ou de miel… Un vrai moment de plaisir gustatif !

Plus élaboré qu’un pain, à mi-chemin entre la brioche et la viennoiserie, la tresse fait partie des traditions culinaires suisses. Autrefois offerte à l’occasion des fêtes de Noël ou du Nouvel An, la tresse se trouve maintenant sur toutes les tables des petits-déjeuners du dimanche en Suisse.

Son invention remonterait déjà en 1430 par des boulangers suisses, selon Max Währen, chef des Archives suisses pour l’étude du pain. On apprend également d’une autre source que les boulangers en Europe se seraient inspirés de la forme tressée pour son symbole remontant à la Grèce antique des femmes se privant de leurs cheveux tressés pour rendre leur progéniture plus prospère. Depuis le début du XIXe siècle, les boulangers ont remplacé la pâte à pain par un mélange de farine fleur et de beurre qui marque l’introduction de la tresse au beurre telle qu’on la déguste aujourd’hui.

La tresse est aux Helvètes ce que les croissants sont aux Français… Un mets incontournable pour le petit-déjeuner du dimanche en Suisse !
Etant mariée à un charmant Vaudois et vivant à Paris, je n’avais qu’une seule agréable option : faire moi-même la tresse pour le dimanche ! Pour le bonheur gourmand de toute la famille !

Voici la recette de la tresse.

Temps de préparation : 20 minutes – Temps de levée pour la pâte : au minimum 1 heure – Cuisson : 35 minutes à 220°C

Ingrédients :

  • 500 g de farine blanche
  • 80 g de beurre doux à température ambiante
  • 25 cl (1/4 litre) de lait tiède
  • 20 g de levure de boulangerie fraîche (en France, on peut en acheter dans les boulangeries)
  • 1 cuillère à café de sucre
  • 1 cuillère à café de sel (10 g)
  • 1 oeuf battu dont 1/3 pour dorer la tresse

Préparation :

  • Dans un récipient, délayer la levure fraîche dans le lait tiède.
  • Ajouter tous les ingrédients (farine, beurre doux en morceaux, lait + levure, oeuf battu, sucre et sel), mélanger et pétrir vigoureusement pendant 10 minutes.
  • Former une boule avec la pâte qui doit être souple et non collante. Fariner un peu le récipient avant de déposer la boule de pâte à tresse et couvrir avec un linge propre. Laisser la pâte lever pendant au moins une heure à température ambiante.
  • Une fois levée (la pâte aura doublé de volume), ramasser la pâte sans la pétrir et reformer une boule avant de la partager en quatre pâtons. Rouler chaque pâton avec les deux mains (comme avec une pâte à modeler) sans trop appuyer jusqu’à obtenir un rouleau de 50 cm de long (et env. 3 cm de diamètre).
  • Recouvrir la plaque à pâtisserie de papier sulfurisé. Poser les rouleaux de pâtons sur la plaque. Réunir le bout des 4 boudins pour les attacher en un seul point, en pressant un peu le bout pour que cela s’agglomère bien. Bien séparer les 4 rouleaux (A, B, C et D) après le point d’attache pour faciliter le tressage.

Tressage à partir du point d’attache en haut face à vous :
1- de gauche à droite :
Le rouleau A passe en-dessous de B qui se trouve à gauche. A passe au-dessus de C qui se retrouve à gauche. A passe en-dessous de D qui se retrouve à gauche.
2- de droite à gauche :
D passe en-dessous de C qui se retrouve à droite. D passe au-dessus de B qui se retrouve à droite.
3- de gauche à droite :
D passe en-dessous de C qui se retrouve à gauche. D passe au-dessus de B qui se retrouve à gauche. A passe au-dessus de D.
Fin de tressage : réunir les bouts ABCD en un seul point d’attache, presser pour bien agglomérer les bouts et masquer le point d’attache sous la tresse.

Vous me suivez toujours ? Bravo si vous avez tout compris… Je vous assure que la pratique du tressage est bien plus simple que la théorie. Ne vous découragez pas ! 

  • Remettre la tresse bien au milieu de la plaque, badigeonner d’oeuf battu restant à l’aide d’un pinceau.
  • Enfourner à froid dans la partie inférieure du four. Cuire 35 minutes à 220°C (Th.7/8).
  • Laisser la tresse refroidir sur une grille. Pour savoir si la tresse est bien cuite, tapoter sous la tresse vers le milieu. Si le son sonne creux, c’est bien cuit.

Et voilà une belle tresse toute dorée et brillante ! Moi, je la fais la veille au soir et je la repasse 5 minutes au four avant de la déguster au petit-déjeuner.

Bon appétit et bonne découverte pour ceux qui ne connaissent pas encore la tresse !

Les pancakes « Audrey »

La Kitchenette de Miss Tâm Pancakes

Voici une délicieuse recette de pancakes qui fait le bonheur de mes petits-déjeuners (quand j’en fais) depuis près de dix-sept ans… Différente de la recette authentique des pancakes américains, celle-ci m’a été offerte par une de mes meilleures amies, Audrey (témoin à mon mariage) comme un « talisman » pour nourrir l’amour de mon mari, surprendre ses papilles et satisfaire son estomac au fil du temps ! De sa belle écriture nerveuse dans mon cahier de recettes de l’époque : « Pancakes pour le petit-déjeuner en tête à tête amoureux avec son mari » ! Joli un programme, n’est-ce pas…?

Une fois n’est pas coutume, je n’ai absolument RIEN changé dans la recette d’Audrey, car les pancakes sont parfaits… à mon goût ! Souples et pas trop épais contrairement aux originaux.

Ce « talisman » gourmand a accompagné tant de joyeux petits-déjeuners que j’aimerais aussi le partager avec vous aujourd’hui ! J’espère que ces délicieux pancakes feront également votre bonheur gustatif ! Un grand merci à ma chère amie Audrey !

Recette des pancakes « Audrey »

Pour 4 personnes.

Ingrédients : 

  • 200 g de farine
  • 300 ml de lait tiède
  • 2 oeufs
  • 1 sachet de levure chimique
  • 2 cuillères à soupe de sucre roux ou cassonade
  • 1 grosse pincée de sel
  • Facultatif : cannelle
  • Beurre pour graisser la poêle

Préparation : 15 mn / Cuisson : à la poêle, la 1ère face, 2 à 3 mn / la 2ème face 1 mn.

  • Dans un récipient, mélanger la farine, la levure, le sucre, puis ajouter les oeufs. Mélanger.
  • Petit à petit, verser le lait tiède en mélangeant avec un fouet jusqu’à obtention d’une pâte lisse, fluide et épaisse.
  • Ajouter le sel. Mélanger.
  • Faire chauffer la poêle avec un peu de beurre. Une fois que la poêle est bien chaude, disposer à l’aide d’une cuillère à soupe un peu de pâte à pancakes qui va s’étaler légèrement. Les faire cuire par 3 ou 4 crêpes.

Et voilà, avec du sirop d’érable, de la confiture, ou du miel… c’est un vrai délice !!! Et si vous aussi, vous avez de bonnes recettes de pancakes, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaires ici ! J’en serais ravie !

Du soleil en bocal… Confiture d’abricots de Belle-Maman

Temps de pluie… Temps pour faire les confitures !

Je n’ai jamais été douée pour faire des confitures. À mon grand désespoir, malgré plusieurs tentatives, mes confitures n’ont jamais eu la texture ni la saveur souhaitées. J’ai pourtant tout essayé : dévoré et consulté des tonnes de livres de recettes, des sites culinaires, des recettes de famille glanées par ci par là. Les confitures restent pour moi un mystère de fabrication! Pourtant, mon mari qui cuisine occasionnellement des plats salés, excelle dans la confection de confitures. Allez savoir pourquoi… Et tant mieux pour nos petits-déjeuners !

Pendant que le mari s’agite dans la Kitchenette, dans un ballet de gestes précis : stériliser les bocaux, peser le sucre, couper les fruits en morceaux, touiller les fruits et le sucre, goûter, etc, il me livre enfin son secret. Cela remonte à l’enfance dans la cuisine familiale, fin de l’été, sa mère faisait des confitures. Des moments remplis de joie et de rires où la cuisine était envahie d’exquis parfums de fruits, de petits pots étalés sur la table prêts à recevoir la sève de l’été : « du soleil en bocal », s’exclame-t-il !

Un peu de souvenir d’été à tartiner durant l’hiver, des rayons de soleil à savourer, des couleurs chatoyantes des fruits du jardin (cerises, groseilles, mûres, framboises…) plein les mirettes, des cueillettes gourmandes, des fruits plein la bouche et sans doute des rires qui résonnent encore…

Voilà le secret des délicieuses confitures de mon mari !

Recette de confiture aux abricots :

Temps de préparation : 25 minutes + 30 minutes de temps de macération. Cuisson : env. 25 minutes

Ingrédients :

  • 1 kg d’abricots mûrs (mais pas trop), coupés en quatre et dénoyautés
  • 700 g de sucre en poudre
  • Un filet de citron : Jus pressé d’1/2 citron

Matériel :

  • Une bassine (idéalement en cuivre pour une cuisson optimale) ou une grande casserole
  • Une cuillère en bois
  • Une écumoir
  • Une petite assiette froide
  • Un grand récipient ou saladier
  • Des pots en verre avec couvercle
  • Torchons propres

Préparation :

  • Laver et sécher les abricots. Les dénoyauter et les couper en quatre. Les mettre dans un grand récipient.
  • Presser le demi citron. Verser le jus sur les abricots.
  • Ajouter le sucre aux fruits coupés, bien mélanger. Laisser macérer une 1/2 heure.
  • Mettre une petite assiette au réfrigérateur qui servira de testeur de cuisson de la confiture.
  • Laver et stériliser les pots de confiture avec de l’eau bouillante pour une conservation optimale. Bien sécher.
  • Mettre les abricots macérés dans la bassine ou casserole et cuire à feu moyen vif sans couvrir. Dès ébullition, une écume se forme à la surface. Écumer régulièrement et conserver l’écume dans un bol.
  • Baisser à feu moyen-doux et laisser cuire encore environ 15 à 20 minutes en remuant les fruits régulièrement à l’aide d’une cuillère en bois.
  • En fin de cuisson, tester la gélification de la confiture en déposant quelques gouttes de confitures sur l’assiette refroidie. Si la gelée prend immédiatement et ne coule pas lorsque l’assiette est à la verticale, la confiture est prête.
  • Verser la confiture encore chaude dans les pots stérilisés, fermer aussitôt avec le couvercle et retourner les pots sur les torchons. Les laisser à l’envers une nuit. Le lendemain, retourner les pots et les conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur.
  • L’écume (que les Vaudois appellent la « chime« ) est délicieuse en tartines !

Bonne confiture à tous !