Vietnam : Phở bò – Soupe Pho au boeuf : recette et origines

Depuis ce dimanche, la Kitchenette s’est transformée en gargote vietnamienne le temps d’un pho ou en vietnamien phở (prononcez feu-euh – et cela ne s’écrit pas phô, c’est faux ! hihihi) ! Mes amis me réclament toujours cette délicieuse soupe vietnamienne au boeuf et pâtes de riz qui, faite dans les règles de l’art, demande beaucoup de temps de préparation et de cuisson. Alors les occasions sont plutôt rares, et quand j’en fais, c’est en grande quantité, avec environ huit litres de bouillon qui mijote pendant pas moins de six heures ! Et de subtils parfums d’épices caractéristiques de cette fabuleuse soupe embaument agréablement toute la maison… Des amis sont passés hier pour goûter à mon phở et ce soir, c’est le verdict avec mon père, gourmet et grand connaisseur ! Pression, pression…

Mon meilleur souvenir de phở est celui de mon enfance. La grosse marmite, tel un chaudron magique contenant plein de mystères, fumait à petits bouillons pendant des heures. On attendait son bol de soupe avec autant de ferveur que devant un miracle. Et le miracle se produisit : une explosion gustative dès le premier contact des papilles avec ce liquide brûlant parfumé d’épices et d’herbes magiques ! L’attente qui parut des siècles en valait vraiment la peine. Et jamais ma soupe phở n’a pu atteindre ce degré de perfection gustative !

Mais est-il encore nécessaire de vous présenter la soupe phở de Hà Nội (capitale située au Nord du Vietnam), ce grand classique des mets, voire le symbole de la cuisine du Vietnam ?

A l’origine, c’était une simple soupe composée d’un bouillon clair à base d’os à moelle et de viande de boeuf, des lamelles de boeuf, d’oignon, des épices, du nuoc mam et de pâtes plates de riz accompagnée d’herbes aromatiques qui se dégustait au petit-déjeuner. Dès 1945, le phở au poulet a fait son apparition dans la capitale. A son entrée dans le Sud du Vietnam, la version originale au boeuf a évolué en s’enrichissant de plus grande quantité et de variétés de viandes, de germes de haricots mungo (pousses de soja), d’autres herbes aromatiques (comme le basilic thaï), de rondelles d’oignon crues marinées dans le vinaigre, et de sauces Hoisin et Sriracha, correspondant davantage à l’opulence culinaire et au goût des gens du Sud. Ce plat populaire, jamais servi pour les fêtes ou les grands occasions, se déguste depuis aussi bien au petit-déjeuner, qu’à midi ou le soir.

Dans le monde entier, là où il y a des restaurants vietnamiens, on trouve ce plat incontournable au menu. Notamment en Amérique du Nord où il y a une grande population vietnamienne issue de l’immigration, la soupe phở est quasiment une institution culinaire. Des milliers de restaurants se spécialisent dans le phở et proposent plusieurs variations : au boeuf et/ou boulettes de boeuf, au poulet, aux tripes, et même au porc. En France dans les grandes villes, et notamment à Paris, il y a aussi un grand choix de lieux pour déguster ce plat populaire.

Sachez qu’il existe de nombreuses façons de faire ce plat, et de nos jours, on dispose peu de temps pour faire mijoter des heures un bouillon. La plupart utilise des cubes de bouillon au boeuf ou même des cubes de bouillon phở et ajoute du glutamate de sodium (un exhausteur de goût très prisé dans la cuisine asiatique en général). Au goût, c’est bien sûr très flatteur, et l’utilisation des cubes est bien pratique. Cependant, pour moi, faire un phở avec des cubes de bouillon n’a plus aucun sens ni aucun plaisir, puisque toute la saveur bien particulière de ce plat vient de la longue cuisson des os, de la viande, des oignons et des épices…et du savoir-faire de celle ou de celui qui le fait.

Avant de vous donner quelques informations sur l’origine de cette fameuse soupe du Nord du Vietnam, voici d’abord ma recette du phở bò. 

Recette réactualisée et simplifiée en mai 2016.

Pour 6 personnes.

Temps de préparation : 20 minutes pour le bouillon. 30 minutes pour le service.
Cuisson : 15 minutes + 5 à 6 heures de cuisson pour le bouillon-
Pour une grande marmite de 6 litres de volume.

Ingrédients :

Bouillon :

  • 500 g environ de plat-de-côte avec os
  • 500 g de jarret de bœuf
  • 1 à 2 gros os à moelle
  • 3 morceaux de queue de bœuf
  • 3 gros oignons (plus il y aura d’oignons, plus le bouillon sera naturellement sucré sans avoir besoin d’ajouter de sucre !)
  • 1 morceau de gingembre de 7 ou 8 cm
  • 300 g de daïkon (radis blanc)

Epices :

  • 10 clous de girofle
  • 6 badianes (étoile d’anis)
  • 1 c. à soupe de graines de coriandre
  • 1/2 c. à café de grains de poivre noir
  • 1 cardamome noire (Attention pas de la cardamome verte ! Les noires ressemblent à une petite noix de muscade, et ont un goût légèrement camphré et plus poivré)
  • 1 bâtonnet de cannelle de 7 cm

Condiments :

  • 1 cuillère à soupe de gros sel
  • 3 ou 4 cuillères à soupe de nuoc mam ou plus selon goût
  • 40 g de sucre candi (« rock sugar »)

Pour le service :

  • 400 g de boeuf tendre (filet, rumsteak, merlan de boeuf, poire…)
  • 400g de nouilles de riz pour le phở (vendu par paquet de 400 g dans les épiceries asiatiques)
  • 6 tiges de basilic thaï
  • 12 tiges de coriandre longue ngò gai
  • 4 tiges de menthe
  • 8 tiges de ciboule (ou cive)
  • 200 g de germes de haricot mungo (communément appelé germe de soja)
  • 1 oignon blanc
  • 1 ou 2 citrons verts
  • (facultatif) 1 ou 2 piments frais

(Version de la soupe Pho dans le sud) Sauce pour tremper la viande :

  • Sauce Hoisin (à base de pâte de soja fermenté) dilué dans un peu de bouillon
  • Sauce pimentée Sriracha (sauce au piment)

(on en trouve dans toutes les épiceries asiatiques)

  • Grands bols à soupe évasés
  • Baguettes et cuillères
  • Coupelles pour la sauce

Préparation :

  • Porter 3 ou 4 litres d’eau à ébullition dans une grande marmite. Dès ébullition, ajouter les os à moelle, les queues de bœuf, le jarret et le plat-de-côte et laisser cuire pendant 15 minutes à feu vif. Rincer la viande, vider la marmite et nettoyer la marmite.
  • Remettre tous les os à moelle et la viande de bœuf dans 4,5 litres d’eau froide. Porter le tout à ébullition, puis réduire à feu moyen pour maintenir un léger frémissement pendant 1 heure. Écumer régulièrement.
  • Durant ce temps, faire griller directement sur le feu (si possible, sinon dans une poêle ou au four sous gril à 240°C pendant 5 minutes), le gingembre non pelé nettoyé et les oignons entiers épluchés, puis torréfier à sec (càd. sans matière grasse) toutes les autres épices durant 2 ou 3 minutes dans une poêle.
  • Après l’heure de cuisson de la viande, ajouter le gingembre grillé (non épluché) coupé en deux, les oignons entiers grillés, le daïkon coupé en 4 dans le bouillon. Rassembler toutes les épices dans un sachet vide à thé. Les ajouter au bouillon avec le sucre candi et le sel. Maintenir le bouillon à petits frémissements et laisser mijoter encore 2 heures. Écumer de temps en temps. Ne pas couvrir.
  • Au bout de 2 heures de cuisson (soit au total 3h de cuisson pour la viande), sortir seulement le jarret et la partie de viande du plat-de-côte (en laissant son os dans le bouillon), laisser refroidir avant de mettre au frais. Enlever et jeter les épices, le gingembre, les oignons et le daikon.
  • Rallonger le bouillon d’un litre d’eau chaude et poursuivre la cuisson en maintenant un léger frémissement pendant 2 à 3 heures.
  • Dégraisser le bouillon en écumant le gras à la surface du bouillon.
  • Assaisonner avec 3 ou 4 cuillères à soupe de nuoc mam, goûtez et rectifier.

Durant ce temps, pour la préparation des bols et le service :

  • Faire tremper les nouilles de riz dans l’eau 30 minutes avant le service. Cuire les nouilles de riz dans l’eau bouillante pendant 1 à 2 minutes. Rincer abondamment sous l’eau froide et égoutter. À l’aide d’une grande passoire à mailles fines, replonger une portion de pâte rapidement dans l’eau bouillante (pour les réchauffer) avant de mettre une portion de nouilles dans chaque bol. (Dans les traditions, on plongeait même les bols dans l’eau bouillante pour conserver la soupe au chaud plus longtemps).
  • Porter le bouillon de pho à ébullition. On peut sortir les queues de boeuf et les servir à côté dans un plat pour accompagner le pho ou simplement réserver les queues de boeuf pour un autre repas plus frugal avec de la viande bien fondante et parfumée des queues de boeuf, en trempant dans le nuoc mam ou une sauce au nuoc mam.
  • Sortir la viande de bœuf cuite et le rumsteak (ou filet, merlan de bœuf…) du réfrigérateur. Tailler la viande cuite et crue en fines tranches (le plat-de-côte et le jarret étant refroidis, la coupe fine en est facilitée). À l’aide d’une passoire, les plonger rapidement dans le bouillon frémissant pour les réchauffer ou pour précuire rapidement le bœuf cru avant de les mettre dans les bols.  Les disposer sur les nouilles de riz dans chaque bol.
  • Ciseler le vert de ciboule et faire cuire le blanc de ciboule dans le bouillon. Effeuiller les herbes, ciseler la coriandre longue ngo gai, réserver quelques tiges d’herbes avec les pousses de haricot mungo dans une assiette pour la table. Eplucher et trancher l’oignon en très fines rondelles puis les mettre dans un bol d’eau froide. Couper les citrons verts en quartiers et ciselez le piment.
  • Dans un plat ou une grande assiette, garnir d’herbes non ciselées, des pousses de haricot mungo, des quartiers de citrons verts et une coupelle de piment frais ciselé.
  • (À la mode du Sud…et facultatif) Préparer la sauce Hoisin en diluant avec un peu de bouillon chaud. Verser cette sauce dans une coupelle pour chaque convive, et ajouter à côté un peu de sauce pimentée Sriracha (facultatif), pour tremper les morceaux de viandes à table.
  • En résumé : dans chaque bol, déposer une portion de nouilles de riz réchauffée avec un peu de pousses de haricot mungo, quelques lamelles de viande bœuf cuite et une portion de viande de boeuf crue précuite dans le bouillon. Parsemer de vert de ciboule, deux tiges de blanc de ciboule, et quelques rondelles fines d’oignon cru.
  • Sur feu vif, rectifier d’abord le bouillon avec du nuoc mam pur (si nécessaire) et verser bien brûlant le bouillon dans chaque bol en veillant à bien arroser la viande . Parsemer d’herbes aromatiques ciselées et servir aussitôt.
  • Chaque convive presse un peu de citron vert dans son bol de phở (et à la mode du Sud, trempe sa viande dans la sauce Hoisin et la purée de piment Sriracha).  Les herbes aromatiques sont à disposition pour en rajouter si l’on veut dans sa soupe phở.

Et c’est prêt à la dégustation !!! Bon appétit !

Tout cela paraît compliqué, mais c’est simplement un peu long à préparer et demande une bonne organisation pour la préparation. Cependant le résultat final en vaut vraiment la peine !

Pour la petite histoire…

L’origine de la soupe phở reste tout à fait floue. Nul ne sait qui l’a nommé ainsi, ni qui en fut son créateur. Et pourtant, le phở est devenu un symbole de la cuisine vietnamienne, et même élevé au rang de patrimoine culinaire d’exception, sous l’égide de la communauté européenne et du chef Didier Corlou, lors d’une série de conférences mises en oeuvre en 2002 pour mieux connaître ce plat.

Les premières traces du phở se situeraient vers 1925 à Hà Nội où les archives mentionnent son existence. Cependant le phở actuellement connu comme étant de Hà Nội (capitale du Vietnam) serait vraisemblablement d’origine de la ville de Nam Dinh, à une centaine de kilomètres de la capitale, dans le Delta du Fleuve rouge, selon M. Nguyễn Đình Rao de l’Unesco. Cette ville, à une trentaine de kilomètres de la mer, avait au début du XXe siècle, une tradition de soupe aux nouilles avec du poisson, du crabe ou des crustacés. La présence des nombreux Français aurait fait évoluer cette soupe avec l’utilisation du boeuf, très peu cuisiné par les Vietnamiens à ce moment-là. En effet, ceux-ci considéraient le boeuf comme élément essentiel du bétail et avaient donc rarement l’occasion de goûter à sa viande.

Selon une autre hypothèse, Nam Dinh ayant été un grand centre textile colonial avec une forte présence d’employeurs français et d’employés vietnamiens, un cuisinier de la ville aurait inventé le phở inspiré du pot-au-feu (d’où la légende non confirmée du nom phở qui en aurait pris sa source) en accommodant le goût des Français avec le boeuf et le goût des Vietnamiens avec un bouillon et des pâtes de riz. Aucune certitude à ce sujet tant le pot-au-feu est bien éloigné de notre plat.

Si le phở est connu comme étant originaire de Hà Nội, il est certain que les premiers vendeurs de phở connus soient en majorité issus du village de Vân Cù, de la province de Nam Dinh. En effet, un des premiers stands de phở fut ouvert vers 1925 dans la capitale par un cuisinier de ce village dans la rue Hàng Hành. Suivi de bien d’autres villageois de Vân Cù qui ont migré vers Hanoï pour échapper à la pauvreté et pour ouvrir des stands / gargotes de phở.  Selon l’Association des habitants de Vân Cù à Hà Nội, cinq cents personnes de Vân Cù auraient vendu de la soupe phở loin de leur village et 80% des propriétaires de stands ou de restaurants de phở  à Hà Nội seraient originaires de ce village. De la tradition de soupe de nouilles aux produits de mer, les cuisiniers de Vân Cù auraient alors amélioré ce plat avec du boeuf en s’installant dans la capitale.

Une autre hypothèse moins connue : Y aurait-il eu une influence chinoise ? La consonance de « fun » ou « fen » (assez proche du mot phở) pour désigner en cantonais des nouilles plates et larges de riz, ainsi que la légère similitude des ingrédients, serait une éventualité. En effet le « cantonese beef chow fun » (également en version soupe) est assez troublante avec des lamelles de boeuf, du « hor fun » ou « fen », du gingembre, des oignons, de la ciboule ciselée, qui à la différence du phở, sont revenus dans une sauce de soja et sauce d’huître. Les épices du bouillon pho sont très proches de celles employées dans certains bouillons de boeuf dans le sud de Canton.

Pour conclure, selon M. Nguyễn Đình Rao de l’Unesco : « Le phở combine une ingérence culturelle et des ingrédients locaux […] et cet ensemble a engendré une soupe universelle. » Ainsi, quel que soit l’origine du phở, tous ces brassages et influences culinaires assimilés de l’étranger ou au sein même de la nation (du Nord au Sud) auront permis aux Vietnamiens d’améliorer une simple soupe populaire en un mets typique, aujourd’hui sans conteste un symbole du Vietnam.

SourcesPhở A Speciality of Hà Nội, éditeurs Hữu Ngọc and Lady Borton, Hà Nội, Thế Giới Publishers, 2006

Informations complémentaires : des articles très intéressants sur le pho (en anglais) du chef Didier Corlou, du journaliste Franck Renaud, et d’autres connaisseurs, sur le site de Vietworldkitchen.

Atabula, les nouvelles tendances culinaires 2016 de Google (Food Trends 2016), avec le pho en tête des recherches depuis 2013, à lire ici : http://www.atabula.com/google-food-trends/

De la tresse pour dimanche !

La Kitchenette de Miss Tâm Tresse au beurre

Connaissez-vous la délicieuse tresse que l’on trouve dans toutes les boulangeries en Suisse et qui se déguste le dimanche matin ? Ah cette belle croûte dorée, sa pâte d’une grande finesse avec un parfum subtil de beurre, plus légère qu’une brioche et moins grasse qu’une viennoiserie, qui se déguste seule, beurrée ou simplement tartinée de confiture ou de miel… Un vrai moment de plaisir gustatif !

Plus élaboré qu’un pain, à mi-chemin entre la brioche et la viennoiserie, la tresse fait partie des traditions culinaires suisses. Autrefois offerte à l’occasion des fêtes de Noël ou du Nouvel An, la tresse se trouve maintenant sur toutes les tables des petits-déjeuners du dimanche en Suisse.

Son invention remonterait déjà en 1430 par des boulangers suisses, selon Max Währen, chef des Archives suisses pour l’étude du pain. On apprend également d’une autre source que les boulangers en Europe se seraient inspirés de la forme tressée pour son symbole remontant à la Grèce antique des femmes se privant de leurs cheveux tressés pour rendre leur progéniture plus prospère. Depuis le début du XIXe siècle, les boulangers ont remplacé la pâte à pain par un mélange de farine fleur et de beurre qui marque l’introduction de la tresse au beurre telle qu’on la déguste aujourd’hui.

La tresse est aux Helvètes ce que les croissants sont aux Français… Un mets incontournable pour le petit-déjeuner du dimanche en Suisse !
Etant mariée à un charmant Vaudois et vivant à Paris, je n’avais qu’une seule agréable option : faire moi-même la tresse pour le dimanche ! Pour le bonheur gourmand de toute la famille !

Voici la recette de la tresse.

Temps de préparation : 20 minutes – Temps de levée pour la pâte : au minimum 1 heure – Cuisson : 35 minutes à 220°C

Ingrédients :

  • 500 g de farine blanche
  • 80 g de beurre doux à température ambiante
  • 25 cl (1/4 litre) de lait tiède
  • 20 g de levure de boulangerie fraîche (en France, on peut en acheter dans les boulangeries)
  • 1 cuillère à café de sucre
  • 1 cuillère à café de sel (10 g)
  • 1 oeuf battu dont 1/3 pour dorer la tresse

Préparation :

  • Dans un récipient, délayer la levure fraîche dans le lait tiède.
  • Ajouter tous les ingrédients (farine, beurre doux en morceaux, lait + levure, oeuf battu, sucre et sel), mélanger et pétrir vigoureusement pendant 10 minutes.
  • Former une boule avec la pâte qui doit être souple et non collante. Fariner un peu le récipient avant de déposer la boule de pâte à tresse et couvrir avec un linge propre. Laisser la pâte lever pendant au moins une heure à température ambiante.
  • Une fois levée (la pâte aura doublé de volume), ramasser la pâte sans la pétrir et reformer une boule avant de la partager en quatre pâtons. Rouler chaque pâton avec les deux mains (comme avec une pâte à modeler) sans trop appuyer jusqu’à obtenir un rouleau de 50 cm de long (et env. 3 cm de diamètre).
  • Recouvrir la plaque à pâtisserie de papier sulfurisé. Poser les rouleaux de pâtons sur la plaque. Réunir le bout des 4 boudins pour les attacher en un seul point, en pressant un peu le bout pour que cela s’agglomère bien. Bien séparer les 4 rouleaux (A, B, C et D) après le point d’attache pour faciliter le tressage.

Tressage à partir du point d’attache en haut face à vous :
1- de gauche à droite :
Le rouleau A passe en-dessous de B qui se trouve à gauche. A passe au-dessus de C qui se retrouve à gauche. A passe en-dessous de D qui se retrouve à gauche.
2- de droite à gauche :
D passe en-dessous de C qui se retrouve à droite. D passe au-dessus de B qui se retrouve à droite.
3- de gauche à droite :
D passe en-dessous de C qui se retrouve à gauche. D passe au-dessus de B qui se retrouve à gauche. A passe au-dessus de D.
Fin de tressage : réunir les bouts ABCD en un seul point d’attache, presser pour bien agglomérer les bouts et masquer le point d’attache sous la tresse.

Vous me suivez toujours ? Bravo si vous avez tout compris… Je vous assure que la pratique du tressage est bien plus simple que la théorie. Ne vous découragez pas ! 

  • Remettre la tresse bien au milieu de la plaque, badigeonner d’oeuf battu restant à l’aide d’un pinceau.
  • Enfourner à froid dans la partie inférieure du four. Cuire 35 minutes à 220°C (Th.7/8).
  • Laisser la tresse refroidir sur une grille. Pour savoir si la tresse est bien cuite, tapoter sous la tresse vers le milieu. Si le son sonne creux, c’est bien cuit.

Et voilà une belle tresse toute dorée et brillante ! Moi, je la fais la veille au soir et je la repasse 5 minutes au four avant de la déguster au petit-déjeuner.

Bon appétit et bonne découverte pour ceux qui ne connaissent pas encore la tresse !

Les cannelés de Bordeaux

Kitchenette de Miss Tâm Cannelés de Bordeaux

Durant mon enfance, j’étais très intriguée par ces petits gâteaux brillants en forme cylindrique avec des cannelures qui trônaient à côté des viennoiseries dans les boulangeries. Après la découverte gustative des cannelés, petits plaisirs volés au temps, des minutes de bonheur suspendues pour savourer ces délices parfumés à la vanille et au rhum croustillants à l’extérieur et tendres au coeur, je me suis longtemps résignée à laisser cette gourmandise entre les mains de pâtissiers plus expérimentés, par paresse et pensant qu’il me serait impossible de réaliser une telle merveille.

Lors de la dégustation des cannelés exquis de Wilhem, un de mes très chers amis, je m’en suis inspirée pour me lancer également dans la confection de cannelés bordelais. Et le résultat est au-delà de mes attentes : un délice !!!

Pour une cinquantaine de mini cannelés. Moules en silicone de 18 cannelés x 3 (pour les puristes, seuls les moules en cuivre sont utilisés…).

Ingrédients :

  •  1/2 litre de lait
  • 50 g de beurre doux
  • 1 gousse de vanille
  • 2 oeufs + 2 jaunes d’oeufs
  • 220 g de sucre en poudre
  • 100 g de farine
  • 1 sachet de sucre vanillé
  • 5 cl de rhum ambré

Préparation :

La veille :
  • Faire bouillir le lait avec la gousse de vanille fendue et le beurre. Le laisser tiédir.
  • Dans un récipient, fouetter les oeufs, le sucre et le sucre vanillé. Puis ajouter la farine.
  • Verser le lait tiède sur le mélange oeufs / sucre / farine, petit à petit en fouettant.
  • Verser en dernier le rhum et bien mélanger.
  • Réserver l’appareil dans un récipient avec bec verseur et mettre au minimum 24h au réfrigérateur.
Le jour J :
  • Sortir la pâte du réfrigérateur 1 heure avant utilisation.
  • Graisser les moules en silicone au beurre ou à l’huile neutre.
  • *Préchauffer le four à 230°C.
  • Enfourner 10 mn à 230°C puis poursuivre la cuisson à 190°C pendant 1h.
  • Attendre 5 à 10 mn avant de démouler.

*Mes moules en silicone ne supportant pas plus de 240°C, j’ai dû adapter les températures.

Pour la petite histoire…
Ces cannelés sont une spécialité bordelaise, qui se dégustent au petit-déjeuner, au goûter et au dessert, selon leur taille, et qui traditionnellement se vendent par 6 ou par 10.

Leur origine est sujet à plusieurs hypothèses sans certitude. Très liés à l’histoire de Bordeaux, ces gâteaux sont issus de l’activité portuaire de Bordeaux avec le débarquement de farine sur les quais et de la vanille et du rhum venant des îles lointaines; et enfin les jaunes d’oeufs, des sous-produits de l’activité viticole dont les blancs d’oeufs étaient utilisés dans une étape importante de vinification appelée « collage » pour clarifier le vin avant son expédition.

Une hypothèse attribuerait l’invention aux soeurs du couvent des Annonciades (actuel couvent de la Miséricorde). Elles auraient reçu les jaunes d’oeufs inutilisés dans le collage du vin, pour la confection des canelas ou canelons, gâteaux  à pâte mince roulés autour d’une tige de canne à sucre et frits au Saindoux. Ce qui est bien loin de nos cannelés modernes.

Une autre hypothèse : Au XVIIème siècle, il existait une spécialité de pain à base de farine et d’oeufs à Limoges qu’on appelait la Canole. On en trouvait également à Bordeaux sous le nom de canaule, ou encore canaulé / canaulet. Il s’en vendait tellement que des artisans, les canauliers, se spécialisèrent dans sa seule fabrication.

Devenus puissants, une corporation vit le jour avec des statuts définis d’autorisation de confection de canaules, de pain-bénits, d’échaudés, mais pas de pâte mixtionnée (composition dans laquelle entraient le lait et le sucre) réservée alors aux pâtissiers.
Cela provoqua une véritable guerre entre les pâtissiers et les canauliers qui finalement obtinrent au milieu du XVIIIème siècle, le droit d’utiliser le lait et le sucre dans leur confection. La Révolution supprima toutes les corporations excepté celle des canauliers, malgré les signalements en pleine Terreur. On constate alors l’importance des canauliers dans la région. Cependant les canauliers disparurent de la liste des artisans bordelais au XIXème siècle.

Si l’étymologie du mot canaule semble plausible pour les canelés ou cannelés modernes, son origine de fabrication est moins certaine puisqu’aucun texte ou archive ne faisait mention de moules ou de formes de moule dans lesquelles étaient cuites les canaules.

Vers 1920, un pâtissier dont on ne connaît pas le nom, remit les canaules au goût du jour, en améliorant la recette avec l’ajout de la vanille et du rhum. Le mot cannelé ou canelé apparut tardivement. Le Gault et Millau de 1970 ne le mentionna pas. C’est seulement en 1985, qu’une confrérie de canelé de Bordeaux créa et supprima le deuxième « n » pour affirmer son identité. Dix ans après le dépôt de l’appellation « canelé » par la Confrérie, on comptait 800 fabriquants en Aquitaine et 600 en Gironde.

Source : L’inventaire du patrimoine culinaire de la France, volume Aquitaine, éditions Albin Michel / Conseil National des arts culinaire, 1997.

Laos : Nem Thadeua ou Salade de riz croustillant et de som mou

La Kitchenette de Miss Tâm Salade de riz croustillant laotien

Par ce temps gris à Paris, il n’y a rien de mieux que de se distraire les papilles avec une cuisine exotique pleine de soleil ! Un dépaysement culinaire en plein coeur de Belleville à Paris au restaurant LAO SIAM en vaut le détour !

Ouvert depuis 1985, le Lao Siam a obtenu le Prix de la Baguette d’argent de la gastronomie laotienne et thaïlandaise l’année suivante. Le cadre est très agréable et convivial, l’accueil toujours souriant et le service rapide. La maison propose une carte alléchante de spécialités laotiennes et thaïlandaises (dont des plats « spéciaux connaisseurs ») à des prix très abordables. Les deux salles se remplissent très vite et la file d’attente à l’extérieur s’allonge rapidement aussi ! Un succès bien mérité !

Et pour cause… la cuisine proposée est simplement exquise. J’y ai découvert entre autres, une spécialité laotienne qui a retenu toute mon attention gustative : la salade de riz croustillant et de som mou. Une merveille ! La recette suivra après les coordonnées de cette halte gourmande à ne pas manquer si vous êtes de passage à Paris.

Restaurant LAO SIAM
Spécialités Laotiennes et Thaïlandaises
49 rue de Belleville – 75019 Paris
Téléphone : 01 40 40 09 68 ou 01 42 39 33 59
Métro : Belleville (ligne 2)

Après cette fameuse découverte culinaire, je n’ai eu qu’une obsession, réaliser ce hors-d’oeuvre pour retrouver toutes ses délicates saveurs bien typiques de la cuisine laotienne. Bien qu’ayant identifié 90% des ingrédients au palais, il me fallait encore les proportions et la confirmation des ingrédients listés. Des recherches sur le net s’imposaient. Je suis tombée sur un super blog d’une Française d’origine laotienne, passionnée de cuisine et talentueuse bloggeuse, qui propose la recette de salade de riz croustillant avec de belles photos : http://toulemondencuisine.wordpress.com. Après l’avoir testée avec succès, voici la transcription de sa recette avec quelques simplifications dans la présentation. Un grand merci à Vim qui détient cette recette !

Pour 4 personnes.

Pour une dizaine de boules de riz croustillantes :

  • 1,5 verre à moutarde de riz thaï et ½ verre à moutarde de riz gluant (riz opaque)
  • 1 oignon
  • 150 g de viande de porc hachée (échine)
  • 2 cuillères à soupe de noix de coco râpée
  • 1 cuillère à café de sel
  • 2 œufs
  • Huile de friture

Garniture :

  • 10 boules de riz croustillantes
  • 100 g de som mou (ou nem chua vietnamien) : charcuterie artisanale laotienne à base de porc crue, de couenne, de riz gluant, de piment, d’ail et de sel qui s’achète dans les épiceries asiatiques ou supermarchés Paristore / Tang Frères à Paris.
  • ½ botte de coriandre
  • ½ botte de cive (ou ciboulette thaïe)
  • ½ citron vert
  • 2 cuillères à soupe de nuoc mam (sauce de poisson pur)
  • ½ poignée de feuilles de menthe
  • *1 échalote
  • *Cacahuètes grossièrement pilées

*Ingrédients rajoutés pour faire comme le restaurant Lao Siam. Cf. la photo de présentation.

Préparation :

  • Laver le riz à l’eau froide plusieurs fois. Cuire le riz dans un cuiseur à riz ou dans une casserole en mettant moins d’eau que d’habitude, soit ½ cm d’eau au-dessus du niveau du riz pendant 5mn à ébullition, puis 15mn à couvert à feu doux. Une fois cuit, le mettre dans un récipient et  l’aérer avec une spatule pour faire s’évaporer le maximum d’eau. Le laisser refroidir.
  • Mélanger le riz froid avec la viande de porc hachée, les oignons hachés, les œufs battus, la noix de coco râpée et le sel jusqu’à obtenir un mélange homogène. Former des boules dans la paume de la main et les aplatir.
  • Dans une bassine à friture, faire frire les boules de riz dans l’huile chaude pour obtenir des boules dorées et croustillantes. Réserver et laisser refroidir.
  • Détailler à la main les boules de riz et le som mou en petits morceaux.
  • Verser le jus de citron dessus. Mélanger.
  • Verser la sauce de nuoc mam. Ajouter l’échalote, la cive et la coriandre ciselées. Parsemer de cacahuètes pilées. Mélanger. Poser les feuilles de menthe grossièrement ciselées dessus.

Bon appétit les Gourmandes et les Gourmands !

Source : Recette de  http://toulemondencuisine.wordpress.com

Des robes à croquer : Défilés de mode 2012 au salon du chocolat

 

 

 

 

 

 

Photo d’Adriana Karembeu par Thomas Raffoux

Défilés de robes en chocolat au Salon du Chocolat 2012 à Paris

Pas touche ! Des robes à croquer, à savourer avec les yeux… On fond !

Dix-neuf créations autour du thème des « Nouveaux Mondes du Chocolat » dont voici les infos et les photos du défilé sur le blog du Salonhttp://newsroom.salonduchocolat.fr/2012/10/31/salon-du-chocolat-de-paris-le-defile-des-nouveaux-mondes/#more-3811