Une tarte aux pommes dans toute sa simplicité !

La seule évocation de la tarte aux pommes fait fondre mon coeur : mon premier dessert conçu (fébrilement) par amour pour mon mari, sa pâtisserie préférée, devenant également la préférée de notre fils, et…l’une des préférées de mon père aussi. Tant d’amour autour d’une tarte aux pommes !

Oui, j’aime toutes les tarte aux pommes, de la version la plus simple aux versions les plus variées, riches et complexes !

Avec compote ou confitures / gelées, à la crème et aux œufs comme en Normandie et en Alsace, avec pommes revenues au beurre et caramélisées, avec des amandes effilées grillées, avec pâte brisée, sablée ou feuilletée, ou encore des versions telles que l’apple pie américaine recouverte de pâte et la fameuse tarte à l’envers des soeurs Tatin, tout est délicieux ! La liste est loin d’être exhaustive… Sans compter toute l’imagination gourmande d’aujourd’hui avec de délicieuses associations comme le chocolat, le miel, le caramel, les épices, les divers parfums, les mélanges de fruits, etc. Il y a de quoi saliver !

Cependant la tarte aux pommes dans toute sa simplicité est celle que je préfère ! Savourer et sentir le goût des délicieuses pommes sucrées acidulées et fondantes rehaussées de cannelle sur une croustillante pâte brisée. Sans détournement gustatif, se concentrer exclusivement sur le fruit en bouche et son heureuse alliance avec la pâte au beurre… Selon Leonardo da Vinci, « la simplicité est la sophistication ultime »…!

Recette de la tarte aux pommes :

Pour un moule de 24 cm, 6 personnes. Temps de préparation : 30 minutes + 30 minutes de repos.Temps de cuisson : 35-40 minutes.

Ingrédients :

  • 6 ou 7 belles pommes Boskoop ou Reine des reinettes
  • 200 g de farine
  • 100 g de beurre froid coupé en morceaux
  • 2 cuillères à soupe de sucre en poudre, soit environ 50 g.
  • 3 cuillères à soupe d’eau froide
  • 1 pincée de sel
  • Facultatif : parfois selon mes envies, je rajoute à la farine le zeste d’un 1/2 citron non traité ou une bonne pincée de cannelle avant de pétrir.
  • Cannelle, sucre cassonade, noix de beurre, selon goût.

Préparation :

  • Pâte brisée : Dans un récipient, mettre la farine, le sel et le beurre froid coupé en morceaux et mélanger rapidement du bout des doigts (pour la confection des pâtes à tarte, je préfère le pétrissage à la main). Ajouter le sucre et mélanger rapidement jusqu’à obtenir un aspect sableux. Verser l’eau froide, pétrir le tout rapidement et former une boule. Abaisser la pâte et l’étaler dans le moule à tarte (préalablement beurré ou tapissé de papier sulfurisé). Laisser reposer au minimum 30 minutes au frais.
  • A l’aide d’une fourchette, piquer la pâte. Parsemer d’une cuillère à soupe de sucre cassonade + un peu de cannelle selon goût.
  • Préchauffer le four à 180°C (Th.6).
  • Peler les pommes, les couper en lamelles et disposer joliment sur la pâte à tarte. Saupoudrer de sucre cassonade et de cannelle sur les pommes et parsemer de quelques petites noix de beurre froid.
  • Enfourner à mi-hauteur et cuire environ 35-40 minutes (selon four). Les pommes doivent être dorées. Laisser tiédir ou refroidir avant de déguster.

Mmmh… Seule, dénuée de superflu dans sa confection, cette tarte aux pommes est un bonheur pour les papilles ! 

Savez-vous que, selon l’enquête menée fin septembre 2012 par TNS Sofres pour le magazine Gourmand, la tarte aux pommes arrive en cinquième position des desserts préférés des Français (22% chez les hommes / 21% chez les femmes), après le fondant au chocolat, les crêpes, la mousse au chocolat et les îles flottantes ? Et vous, quel est votre dessert préféré ?

Galette des rois aux pommes, poires et raisinée

La Kitchenette de Miss Tâm Galette des Rois aux pommes poires raisinée

Comme chaque année, à cette époque, je fais la galette des rois à la frangipane parce que j’en raffole. Je pourrais même en manger toute l’année, mais le plaisir est plus grand quand il faut attendre – et patienter comme tout le monde – la saison des galettes ! Hélas, à la maison, il n’y a que moi qui apprécie la frangipane… Alors cette année, j’ai décidé de varier les plaisirs en garnissant ma galette de pommes et de poires. Rien d’original jusqu’ici puisqu’on peut voir de nombreuses recettes sur Internet dans cette version. Cependant, durant mes vacances en Suisse, ma patrie de coeur, j’ai reçu à Noël par ma belle-soeur un pot de raisinée (ou vin cuit), une ô combien précieuse et délicieuse mixture à base de concentré de jus de pommes et de poires, que l’on trouve essentiellement en production artisanale dans certaines régions en Suisse, notamment dans les cantons de Vaud et Fribourg. J’ai ainsi eu l’idée d’associer la raisinée aux pommes / poires dans la galette pour ajouter un petit goût caramélisé / réglisse très particulier de la raisinée. C’était exquis !

Mais qu’est-ce la raisinée (ou vin cuit) ?

Selon l’Union fruitière lémanique (www.ufl.ch), la raisinée, également orthographiée raisiné, résiné ou connue aussi sous la dénomination de vin cuit (pourtant sans vin) est une réduction de jus de pommes et de poires (et parfois dans certaines régions de raisins) qui a été brassé et chauffé dans un grand chaudron en cuivre sur feu de bois, pendant 17 à 36 heures d’une traite. Sa cuisson est très délicate, le jus bouillonne sur un feu contrôlé, une pièce (de cinq francs suisses) doit tinter dans le chaudron… Le jus ne doit pas déborder, ni attacher au fond du chaudron, encore moins brûler.

100 kg de fruits écrasés, pressés et filtrés, donnent 70 litres de jus qui se réduisent au final à… 7 litres seulement de raisinée. Sa texture est épaisse, proche de la mélasse, de couleur brunâtre, avec un goût très particulier légèrement sucré caramélisé, acidulé et en arrière-goût une pointe de réglisse. Mise en bouteille ou en pot, la raisinée peut se conserver des années.

C’était à l’origine pour conserver les fruits et pour remplacer le sucre, alors très onéreux. On l’utilisait aussi comme fortifiant. Jusqu’en 1950, on la dégustait sur du pain, de la semoule ou sur des pommes de terre bouillies. Aujourd’hui, la raisinée est plutôt utilisée dans la préparation de desserts, gâteaux, tartes (la fameuse tarte à la raisinée dans une prochaine recette !) ou en accompagnement avec de la crème glacée, meringues, etc…

D’autres régions ont également un produit semblable tel que le vin-cuit (Fribourg et Broye), la cugnarde, coignarde, biresaasa (Fribourg alémanique) ou le Birmenhonig (Suisse centrale).

Voici la recette que je propose.

Galette des rois aux pommes, poires et raisinée

Ingrédients :

  • 2 ronds de pâte feuilletée abaissés
  • 3 poires mûres
  • 3 pommes (Boskoop ou Reine des reinettes)
  • Le jus d’une orange
  • 50 g de sucre cassonade (plus ou moins selon goût)
  • 1 bâtonnet de cannelle de 3 cm
  • 1 cuillère à soupe de raisinée
  • 1 fève
  • 1 jaune d’oeuf dilué dans un peu d’eau pour la dorure

Préparation :

  • Laver, peler puis couper les pommes et les poires en gros dés.
  • Presser le jus d’orange.
  • Dans une casserole, mettre les fruits coupés, le jus d’orange, le sucre puis le bâtonnet de cannelle et cuire à feu moyen jusqu’au bouillon, puis laisser compoter à feu doux pendant 30 minutes. En fin de cuisson, hors du feu, enlever le bâtonnet de cannelle et écraser grossièrement les fruits au presse-purée (j’utilise un presse-purée manuel) pour obtenir une compote avec morceaux. Ajouter la cuillère à soupe de raisinée et bien mélanger. Laisser refroidir. Puis rectifier avec le sucre si nécessaire, selon goût.
  • Sortir les ronds de pâte feuilletée du réfrigérateur une dizaine de minutes avant utilisation. Poser le premier rond de pâte abaissé sur la plaque à pâtisserie. Au centre, garnir de compote de fruits sur une couche de 3 cm d’épaisseur, en veillant bien à laisser un bord de 3 cm libre tout autour. Déposer la fève.
  • À l’aide d’un pinceau, humidifier le bord libre avec de l’eau. (Il ne faut pas pas utiliser l’oeuf pour coller car à la cuisson, avec la compote, les bords se décolleront et la compote coulera !)
  • Recouvrir délicatement avec le deuxième rond de pâte feuilletée abaissé et souder les deux pâtes feuilletées en pressant les bords. Puis chiqueter les bords de la galette : avec le dos de la lame d’un couteau, appuyer légèrement et remonter vers l’intérieur comme pour faire une virgule, pour faire des petites entailles obliques et régulières afin de faciliter le gonflage à la cuisson. Dorer la surface avec le jaune d’oeuf dilué dans un peu d’eau.
  • À l’aide de la pointe d’un couteau, réaliser des décors sans transpercer la pâte, selon ce qu’il vous plaît. Piquer la pâte avec un cure-dent au centre et à 4 ou 5 endroits. (voir photo ci-dessous)
  • Remettre la galette au frais pendant 30 mn. Quinze minutes avant de sortir la galette, préchauffer le four à 190°C (Th.6/7).
  • Sortir la galette, et cuire au four au niveau inférieur, pendant 30 minutes. La surface doit être bien dorée.

Très simple à réaliser, délicieux, mais la quête de la raisinée est quasiment impossible hors des régions suisses qui en produisent…malheureusement ! Mais je me console en pensant à mes amis et nombreux visiteurs de Suisse qui pourront apprécier cette recette. Je vous souhaite une très bonne dégustation !

Les Leckerli de Bâle

À l’approche des fêtes de fin d’année, au mois de décembre quand il fait bien froid et gris, je suis particulièrement d’humeur pour confectionner des tonnes de biscuits, pas seulement ceux de Noël, mais également les leckerli de Bâle, un de mes biscuits préférés ! Tous les Suisses et… les Alsaciens connaissent bien ces délicieux petits gâteaux secs au goût exquis de pain d’épices, à base de miel, d’épices, d’amandes et d’écorces d’orange et de citron confites, avec un glaçage parfumé au kirsch. Mmmh… j’en raffole !

Lorsque je suis de passage en Suisse, je ne manque aucune occasion pour aller acheter un ou deux paquets de leckerli de Bâle et pour les déguster (que dis-je ? Les dévorer !) aussitôt ! Et par chance, pas besoin d’aller jusqu’à la ville de Bâle à la Leckerlihaus (Maison de Leckerli) pour en trouver des bons, mais simplement dans les supermarchés de Suisse (Coop ou Migros). Vivant à Paris, je n’en trouve hélas nulle part…

Cédant à ma gourmandise sans limites et à ma curiosité, j’ai dû faire quelques recherches pour trouver des recettes de leckerli, dont celle proposée par l’encyclopédie du Culinaria Tome 1 au chapitre sur la cuisine suisse. Après des recoupements de recettes puis quelques modifications apportées, voici donc ma version des leckerli de Bâle.

Recette des leckerli de Bâle :

Pour une cinquantaine de petits biscuits / soit 1 plaque à pâtisserie.

Temps de préparation : 30 mn – Temps de repos de la pâte : 6 h – Cuisson : 15 à 20 minutes.

Ingrédients :

  • 250 g de miel liquide (évitez les miels trop parfumés type lavande par ex.)
  • 100 g de sucre
  • 350 g de farine blanche
  • 60 g d’amandes + 60 g de noisettes grossièrement concassées
  • 50 g d’écorce d’orange confite + 50 g d’écorce de citron confite grossièrement hachées
  • Zeste d’un citron non traité et lavé, râpé
  • 2 cuillères à café rases de cannelle en poudre
  • 2 cuillères à café rases de 4 épices (cannelle, gingembre, clou de girofle, muscade)
  • 10 cl de kirsch
  • 2 pointes de couteau de bicarbonate de sodium (dans la recette d’origine, c’est 5 g de potasse ou carbonate de potassium pour cette quantité : cela permet de rendre les pâtes au miel extensibles et de maintenir l’humidité des produits – mais je n’en ai pas trouvé)
  • Glaçage : 150 g de sucre glace, 1 blanc d’oeuf, 2 cuillères à soupe de kirsch

Préparation : 

  • Dans une casserole, faire chauffer le miel à feu moyen. Une fois liquide, ajouter le sucre et mélanger jusqu’à dissolution des grains de sucre.
  • Ajouter les épices, les écorces d’orange et de citron confites, le zeste de citron râpé, les amandes et noisettes concassées, et bien mélanger sur feu doux.
  • Hors du feu, incorporer le kirsch, la farine et le bicarbonate de sodium et mélanger vigoureusement à la cuillère en bois. A ce stade, la pâte sera collante, compacte et difficile à travailler. C’est normal avec le miel, sucre, peu de liquide et pas de matière grasse. Laisser tiédir quelques minutes.
  • Découper deux feuilles de cuisson (papier sulfurisé) du format de la plaque à pâtisserie. Déposer la pâte et l’abaisser entre les deux feuilles de cuisson, avec un rouleau à pâtisserie, de manière à couvrir toute la surface de la feuille, sur une épaisseur de 3 mm environ (la quantité est prévue pour).
  • Déposer la pâte abaissée sur la plaque, enlever la feuille de dessus et couper les bords pour avoir un rectangle net. La pâte doit être parfaitement lisse et « sèche » au toucher.
  • Laisser reposer 6 heures à température ambiante.
  • Préchauffer le four à 230°C. Piquer régulièrement la pâte à l’aide d’une fourchette puis enfourner à mi-hauteur et cuire à 210°C (Th.7) pendant 15 à 20 minutes. A partir de 15 minutes, je conseille de bien surveiller la cuisson. La surface doit être légèrement dorée. Si la cuisson est trop longue, les biscuits seront trop durs.
  • Durant la cuisson, préparer le glaçage. Dans un bol, mélanger vigoureusement le sucre glace tamisé, le blanc d’oeuf et le kirsch jusqu’à obtenir un liquide épais.
  • A la sortie du four, laisser reposer la pâte une dizaine de minutes puis transvaser la pâte avec sa feuille de cuisson sur une grande planche.
  • Sur la pâte encore chaude, à l’aide d’une cuillère, étaler finement très le glaçage sur toute la surface. Au contact de la chaleur, le glaçage se fige en une couche fine et craquelle un peu. C’est le résultat souhaité.
  • Découper aussitôt après glaçage, des rectangles d’environ 3 x 4 cm. C’est selon moi, l’étape la plus difficile et… ardue ! Mon conseil : je supprime les bordures (car plus cuites et dures) puis je découpe des bandes d’un côté puis de l’autre pour en faire des petits rectangles parfaits.

Laissez les leckerli refroidir avant de les ranger dans une boîte métallique avec couvercle. Ils se conservent très longtemps ! Mais généralement, ils sont engloutis très vite… Et voilà de délicieux leckerli faits maison ! A déguster à n’importe quelle heure… mais avec un thé, c’est encore meilleur ! 

Les cannelés de Bordeaux

Kitchenette de Miss Tâm Cannelés de Bordeaux

Durant mon enfance, j’étais très intriguée par ces petits gâteaux brillants en forme cylindrique avec des cannelures qui trônaient à côté des viennoiseries dans les boulangeries. Après la découverte gustative des cannelés, petits plaisirs volés au temps, des minutes de bonheur suspendues pour savourer ces délices parfumés à la vanille et au rhum croustillants à l’extérieur et tendres au coeur, je me suis longtemps résignée à laisser cette gourmandise entre les mains de pâtissiers plus expérimentés, par paresse et pensant qu’il me serait impossible de réaliser une telle merveille.

Lors de la dégustation des cannelés exquis de Wilhem, un de mes très chers amis, je m’en suis inspirée pour me lancer également dans la confection de cannelés bordelais. Et le résultat est au-delà de mes attentes : un délice !!!

Pour une cinquantaine de mini cannelés. Moules en silicone de 18 cannelés x 3 (pour les puristes, seuls les moules en cuivre sont utilisés…).

Ingrédients :

  •  1/2 litre de lait
  • 50 g de beurre doux
  • 1 gousse de vanille
  • 2 oeufs + 2 jaunes d’oeufs
  • 220 g de sucre en poudre
  • 100 g de farine
  • 1 sachet de sucre vanillé
  • 5 cl de rhum ambré

Préparation :

La veille :
  • Faire bouillir le lait avec la gousse de vanille fendue et le beurre. Le laisser tiédir.
  • Dans un récipient, fouetter les oeufs, le sucre et le sucre vanillé. Puis ajouter la farine.
  • Verser le lait tiède sur le mélange oeufs / sucre / farine, petit à petit en fouettant.
  • Verser en dernier le rhum et bien mélanger.
  • Réserver l’appareil dans un récipient avec bec verseur et mettre au minimum 24h au réfrigérateur.
Le jour J :
  • Sortir la pâte du réfrigérateur 1 heure avant utilisation.
  • Graisser les moules en silicone au beurre ou à l’huile neutre.
  • *Préchauffer le four à 230°C.
  • Enfourner 10 mn à 230°C puis poursuivre la cuisson à 190°C pendant 1h.
  • Attendre 5 à 10 mn avant de démouler.

*Mes moules en silicone ne supportant pas plus de 240°C, j’ai dû adapter les températures.

Pour la petite histoire…
Ces cannelés sont une spécialité bordelaise, qui se dégustent au petit-déjeuner, au goûter et au dessert, selon leur taille, et qui traditionnellement se vendent par 6 ou par 10.

Leur origine est sujet à plusieurs hypothèses sans certitude. Très liés à l’histoire de Bordeaux, ces gâteaux sont issus de l’activité portuaire de Bordeaux avec le débarquement de farine sur les quais et de la vanille et du rhum venant des îles lointaines; et enfin les jaunes d’oeufs, des sous-produits de l’activité viticole dont les blancs d’oeufs étaient utilisés dans une étape importante de vinification appelée « collage » pour clarifier le vin avant son expédition.

Une hypothèse attribuerait l’invention aux soeurs du couvent des Annonciades (actuel couvent de la Miséricorde). Elles auraient reçu les jaunes d’oeufs inutilisés dans le collage du vin, pour la confection des canelas ou canelons, gâteaux  à pâte mince roulés autour d’une tige de canne à sucre et frits au Saindoux. Ce qui est bien loin de nos cannelés modernes.

Une autre hypothèse : Au XVIIème siècle, il existait une spécialité de pain à base de farine et d’oeufs à Limoges qu’on appelait la Canole. On en trouvait également à Bordeaux sous le nom de canaule, ou encore canaulé / canaulet. Il s’en vendait tellement que des artisans, les canauliers, se spécialisèrent dans sa seule fabrication.

Devenus puissants, une corporation vit le jour avec des statuts définis d’autorisation de confection de canaules, de pain-bénits, d’échaudés, mais pas de pâte mixtionnée (composition dans laquelle entraient le lait et le sucre) réservée alors aux pâtissiers.
Cela provoqua une véritable guerre entre les pâtissiers et les canauliers qui finalement obtinrent au milieu du XVIIIème siècle, le droit d’utiliser le lait et le sucre dans leur confection. La Révolution supprima toutes les corporations excepté celle des canauliers, malgré les signalements en pleine Terreur. On constate alors l’importance des canauliers dans la région. Cependant les canauliers disparurent de la liste des artisans bordelais au XIXème siècle.

Si l’étymologie du mot canaule semble plausible pour les canelés ou cannelés modernes, son origine de fabrication est moins certaine puisqu’aucun texte ou archive ne faisait mention de moules ou de formes de moule dans lesquelles étaient cuites les canaules.

Vers 1920, un pâtissier dont on ne connaît pas le nom, remit les canaules au goût du jour, en améliorant la recette avec l’ajout de la vanille et du rhum. Le mot cannelé ou canelé apparut tardivement. Le Gault et Millau de 1970 ne le mentionna pas. C’est seulement en 1985, qu’une confrérie de canelé de Bordeaux créa et supprima le deuxième « n » pour affirmer son identité. Dix ans après le dépôt de l’appellation « canelé » par la Confrérie, on comptait 800 fabriquants en Aquitaine et 600 en Gironde.

Source : L’inventaire du patrimoine culinaire de la France, volume Aquitaine, éditions Albin Michel / Conseil National des arts culinaire, 1997.

Le Nutella maison de Miss Tâm…

Qui ne connaît pas le Nutella (de Ferrero), cette délicieuse pâte à tartiner à la noisette et au cacao qui fait le bonheur gustatif des petits et des grands ? Du petit doigt trempé dans le pot qu’on lèche avec volupté aux grosses tartines de Nutella des quatre-heures de notre enfance (et de nos enfants), le Nutella suscite depuis toujours, envoûtement papillaire et compulsion gourmande. Voire une addiction totale !

Ayant toujours eu l’insatiable curiosité et le plaisir de faire moi-même les bonnes choses qui se mangent, j’ai tenté de réaliser non sans mal une pâte à tartiner qui se rapproche du Nutella. Après quelques tentatives échouées (texture trop sèche ou trop sableuse, goût trop sucré, etc), voici enfin ma recette très rapide et facile de la pâte à tartiner aux noisettes et chocolat.

Pour un grand pot.

Ingrédients :

  • 170 g de chocolat au lait (de bonne qualité)
  • 150 g de noisette en poudre (j’utilise la marque Vahiné qui offre une poudre de noisette bien fine)
  • 80 g de sucre glace
  • 1 cuillère à soupe de cacao non sucré en poudre (de type Van Houten)
  • 1 pincée de sel
  • 2 à 3 cuillères à soupe d’huile de noisette (dans les magasins bio)
  • 1 cuillère à café d’extrait de vanille

Préparation : 35 mn

  • Faire revenir 5 mn dans la poêle les noisettes en poudre pour exhaler leur parfum.
  • Dans un récipient, mélanger la poudre de noisettes, le sucre glace, le cacao en poudre, le sel, l’extrait de vanille.
  • Faire fondre le chocolat au lait au bain-marie. Dès que le chocolat a complètement fondu, ajouter une cuillerée à soupe d’huile de noisette et bien mélanger. Le chocolat devient bien liquide.
  • Verser la préparation sèche dans un mixer (type Blender), le chocolat fondu, et une cuillère à soupe d’huile de noisettes. Mixer d’abord à basse puissance, puis augmenter. Si la pâte est encore un peu sèche, ajouter une cuillère à soupe d’huile de noisettes. Mixer de nouveau jusqu’à obtention d’une pâte crémeuse et épaisse. (N.B. Cette pâte a une texture moins lisse que le vrai Nutella ! Mais le goût est à tomber !)
  • Mettre la pâte dans un pot.

En seulement trente-cinq minutes, vous avez une délicieuse pâte à tartiner prête à déguster ! Facile et rapide à réaliser, pourquoi s’en priver ?

N’hésitez pas à me laisser des commentaires, je serais très curieuse de connaître votre avis sur ma recette ou de recevoir de bons conseils pour améliorer encore cette pâte à tartiner !

Pour la petite histoire :

Créé en 1964 par la société piémontaise Ferrero, le Nutella ® est issu d’un pain dur au chocolat à couper au couteau composé de noisettes, de cacao, de lait, de sucre et de matières grasses : le Giandujot (1946). La fève de cacao ayant été une denrée rare et chère durant la seconde guerre mondiale, le fondateur Pietro Ferrero eut l’idée de remplacer une partie du cacao par des noisettes, alors abondantes dans la région piémontaise. Puis en 1949, poursuivant ses recherches, il transforma le Giandujot en une pâte chocolatée plus crémeuse avec un goût prononcé de noisettes, la « Supercrema ». En 1963, le fils Michele Ferrero remplaça la « Supercrema » par « La Tartinoise », la loi italienne interdisant l’utilisation du préfixe « super » dans les marques, puis en 1964, après une modification de la recette, rebaptisa la pâte : « Nutella » (dérivé de « nut« , noix en anglais, et du suffixe diminutif italien -ella).

Savez-vous que le Nutella est fabriqué en France, à Villers-Ecalles (Seine-Maritime) depuis 1961 (d’abord pour la Tartinoise puis depuis 1964, pour le Nutella) ? En France, il représente environ 85% du marché de la pâte à tartiner ! Sa composition diffère suivant les pays d’exportation, influençant le goût et la texture, et tenant compte de la législation concernant notamment le chocolat. On apprend qu’en France, le Nutella est composé d’environ 55,2% de sucre, 17,3% d’huile végétale (huile de palme), de 13% de noisettes, de 7,4% de cacao maigre en poudre, de 6% de lait écrémé en poudre, de 0,8% de lactosérum (petit-lait), d’environ 0,3 à 0,7% d’émulsifiant : lécithine de soja et de moins de 0,7% d’arôme.